Nous qui sommes célibataires de longue date connaissons bien le chagrin du cœur d’être seule dans un monde de couples. Mais reconnaissons-nous autant les bénédictions profondes qui nous sont propres ? Nous sommes particulièrement bénies en ce qui concerne notre ministère dans l’église locale et dans la mission transculturelle. J’ai eu l’occasion d’y réfléchir récemment en préparant un atelier pour une conférence missionnaire. Je me suis rendue compte à nouveau des richesses de la grâce de Dieu dans ma vie en tant que célibataire et j’espère que cette méditation vous fera du bien aussi. Nos bénédictions sont tellement nombreuses qu’il va falloir plus d’un article pour les décrire. Commençons par celle qui est la plus grande.
Un attachement sans partage
« Celui qui n’est pas marié se préoccupe des intérêts du Seigneur. Son seul souci est de lui plaire. Celui qui est marié s’occupe des affaires de ce monde, pour plaire à sa femme ; et le voilà tiraillé de part et d’autre. De même la veuve et la jeune fille n’ont pas d’autre souci que les intérêts du Seigneur, pas d’autre désir que de se dévouer à lui corps et esprit.La femme mariée, elle, se préoccupe des affaires de ce monde, pour plaire à son mari. Je dis cela dans votre propre intérêt et non pour vous tendre un piège, mais pour que vous meniez une vie bien ordonnée, et que vous soyez attachés au Seigneur sans partage. » (1 Corinthiens 7.32-35, BDS)
Bien que le mariage et la famille soient des grâces de Dieu (Proverbes 18.22, Psaume 127.3), ces relations exigent beaucoup de temps et d’efforts chaque jour. Dans cet article publié récemment sur ce site, Jen Wilkin a exhorté les femmes mariées et engagées dans le ministère à se souvenir de leur « sphère prioritaire d’engagement ». Inversement, celles qui ne sont pas mariées n’ont pas d’autre sphère prioritaire que le Seigneur lui-même. Saisissons-nous l’ampleur de cette grâce ? Il est normal de regarder les gens autour de nous en train de prendre plaisir en leur époux ou en leurs enfants et de se sentir triste. Mais il faut se rappeler constamment que le Seigneur lui-même est le plus grand des trésors et la source intarissable de plaisir. Ce n’est pas anodin de pouvoir s’attacher à une telle relation sans partage.
Une prééminence sans rivale
Dans sa Parole, Dieu insiste sur le fait qu’il doit être le premier dans nos cœurs. Il y a même des exemples qui nous choquent, tant que nous n’apprécions pas suffisamment la gloire incomparable de Dieu. En Genèse 22.1-2, Il mit Abraham à l’épreuve en lui demandant d’offrir son fils en holocauste : son fils, son unique, celui qu’il aimait. En Deutéronome 13.6-11, nous constatons qu’il fallait mettre à mort toute personne qui les aurait incités secrètement à détourner leurs cœurs de l’Éternel. Il ne fallait pas en avoir pitié, même s’il s’agissait de « la femme qui repose sur ton sein » ou de « ton ami que tu aimes comme toi-même. » C’était à eux d’être les premiers à lever leur main sur lui pour le mettre à mort. Dieu mit aussi Osée à l’épreuve en lui ordonnant d’épouser et d’aimer une femme prostituée (Osée 1.2-3). Quant à Ézéchiel, le Seigneur lui a dit de faire le deuil en public pour le jugement imminent d’Israël, mais de ne faire aucun deuil de la mort de sa femme, « celle qui fait les délices de tes yeux », afin d’apprendre au peuple l’importance supérieure de leur relation avec Lui (Ézéchiel 21.11-12, 24.15-21).
Jésus-Christ lui-même a dit, « Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple » (Luc 14.26 LSG). Pourquoi une comparaison si radicale ? Parce que notre relation avec Dieu est infiniment plus importante que toute autre relation.
Une fidélité sans faille
Dieu a béni Adam en lui donnant Ėve comme épouse, mais elle l’a trahi en écoutant le serpent, et il l’a également trahie en la laissant faire. Quand Adam se tenait dans la honte devant Dieu, il n’était guère reconnaissant pour Ėve : « La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre… » (Genèse 3.12). Aucun époux, aucune épouse n’est toujours fidèle. La Bible est remplie d’exemples. Abigaël a souffert d’un mari « dur et méchant » (1 Samuel 25.3). La femme de Job lui a dit avec amertume, « Maudis Dieu, et meurs ! » (Job 2.9). Ananias et Saphira se sont accordés pour tenter l’Esprit du Seigneur (Actes 5.9), ce qui leur a coûté la vie. Seul le Seigneur reste toujours fidèle à son peuple : aux enfants d’Israël et à son Église. La femme célibataire peut se reposer chaque jour dans cet amour. « Car ton créateur est ton époux : l’Éternel des armées est son nom ; et ton rédempteur est le Saint d’Israël : il se nomme Dieu de toute la terre ; car l’Éternel te rappelle comme une femme délaissée et au cœur attristé, comme une épouse de la jeunesse qui a été répudiée, dit ton Dieu…avec un amour éternel j’aurai compassion de toi. » (Ésaïe 54.5-8).
Une joie sans fin
Bien que Dieu dise aux couples d’être féconds et de se multiplier (Genèse 1.28), il choisit souvent de les rendre stériles pendant de nombreuses années, pour accomplir ses bienveillants desseins. Dans leur manque, ils trouvent en Dieu leur source de plénitude. La joie qu’éprouvait Anne pour son petit Samuel fut dépassée par une source de joie plus grande : « Mon cœur se réjouit en l’Éternel » (1 Samuel 2.1). En Ésaïe 56.4-5, Dieu promet aux eunuques fidèles « une place et un nom préférables à des fils et à des filles. »
Dieu donne des enfants à la plupart des couples, mais la malédiction du péché y rajoute du chagrin. Les parents déçoivent leurs enfants et les enfants brisent les cœurs de leurs parents. Quelle déception pour Ėve d’enfanter un meurtrier comme Caïn. Quelle douleur pour David de devoir fuir devant son fils Absalom et de le perdre tragiquement. Les enfants sages apportent de la joie à leurs parents (2 Jean 4) mais la seule source de joie intarissable, c’est la joie du Seigneur lui-même. « Il y a d’abondantes joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite » (Psaume 16.11).
Une préoccupation privilégiée
Sur cette terre aride, nos âmes languissent auprès de Dieu. Nous qui sommes célibataires, nous pouvons nous consacrer davantage à sa recherche que celles qui sont mariées. Voilà notre plus grande bénédiction. Par exemple, nous pouvons passer beaucoup plus de temps chaque jour dans notre culte personnel. Nous pouvons lire plus d’ouvrages édifiants, écouter plus de messages et de podcasts, et prier plus tranquillement en faisant le ménage ou la conduite, puisqu’il n’y a personne d’autre à qui parler. Quand nous avons envie de jeûner, nous pouvons le faire sans que cela ne dérange personne. Quand j’étais en congé missionnaire l’année dernière pendant quelques mois, j’étais toujours entourée d’amis. La communion fraternelle était formidable, mais ma vie de prière en a pris un coup ! Je n’arrivais guère à trouver le temps nécessaire, et je me disais, « Mes amies mariées doivent ressentir quasiment chaque jour cette frustration. Vive le retour au calme ! » Cette relation profonde avec le Seigneur est primordiale pour que notre service pour lui soit efficace et fructueux. Que le Seigneur nous aide à nous approprier cette grâce immense et à en profiter à fond.
Ce n’est que le premier exemple des bénédictions dont nous jouissons dans le service du Seigneur. A suivre…
Psaume 63.2-6
O Dieu, tu es mon Dieu ! C’est toi que je recherche.
Mon âme a soif de toi,
mon corps même ne cesse de languir après toi
comme une terre aride, desséchée et sans eau.
C’est pourquoi, dans ton sanctuaire, je te contemple,
considérant ta puissance et ta gloire.
Car ton amour vaut bien mieux que la vie,
aussi mes lèvres chantent sans cesse tes louanges.
Oui, je veux te bénir tout au long de ma vie,
je lèverai les mains pour m’adresser à toi.
Mon cœur sera comblé comme, en un bon festin, le corps se rassasie de mets gras succulents,
et je crierai de joie en disant tes louanges.
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