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En tant qu’enfant, j’étais scotchée quand on me racontait les histoires des missionnaires, surtout des femmes telles qu’Amy Carmichael en Inde, Mary Slessor au Nigéria et Gladys Alward en Chine. C’était fascinant d’entendre comment Dieu s’est montré fort dans leur faiblesse et fidèle dans chaque situation. Je rêvais de servir le Seigneur aussi en tant que missionnaire. L’idée d’être missionnaire célibataire, cependant, ne me disait rien du tout ! Et pourtant, me voici dans ce rôle depuis onze ans déjà. Je peux attester que Dieu est aussi bon et fidèle envers ses servantes aujourd’hui qu’autrefois. Il faut parfois passer par des vallées de pleurs mais Dieu les transforme en des lieux pleins de sources (Psaume 84.7).

Dans cette mini-série, nous avons considéré les bénédictions des femmes célibataires dans leur relation avec Dieu et dans leur service dans l’église locale. Considérons en conclusion plusieurs bénédictions qui sont propres aux célibataires engagées dans la mission transculturelle.

1) L’apprentissage de la langue locale

En tant que célibataires, nous avons la possibilité de vivre chez les autochtones et ainsi d’être immergées dans la langue du pays. Cette expérience, quoique fatigante à l’extrême, reste le moyen le plus efficace d’apprendre une langue étrangère. J’ai eu l’occasion de vivre avec différentes sœurs de l’église une fois arrivée en France. Je me rappelle encore des malentendus et de soirées où mon cerveau était tellement saturé que je n’arrivais plus à dire un seul mot. Mais par la grâce de Dieu, petit à petit, je me sentais plus à l’aise en français.

Parfois, des couples missionnaires décident de ne plus parler leur langue maternelle à la maison, mais c’est plutôt rare. En général, nous qui sommes célibataires avons plus d’occasions de pratiquer la langue du pays, d’être invitées chez les gens, de poser des questions et de se faire corriger. La maîtrise de la langue locale étant primordiale pour l’annonce de l’Évangile, nous sommes bénies de pouvoir nous y concentrer à plein temps.

2) La contribution de nos domaines d’expertise

Toutes les missionnaires ont des domaines d’expertise, qu’elles soient célibataires ou mariées, mais celles qui sont seules peuvent y consacrer plus de temps. Par nos différents talents, nous pouvons contribuer à l’avancement de l’Évangile. J’ai des amies missionnaires qui sont médecins et infirmières, qui gèrent des cliniques et qui forment du personnel local, tout en témoignant de leur foi. D’autres sont institutrices et professeurs, s’occupant de l’éducation des enfants de leurs collègues missionnaires ou des orphelins.

Je connais des femmes linguistes qui travaillent sur la traduction de la Bible, qui donnent des cours d’alphabétisation, ou qui enseignent le français ou l’anglais comme langue étrangère afin de rencontrer des personnes et de leur annoncer l’Évangile. D’autres ouvrent leurs portes aux femmes prostituées ou aux jeunes filles recherchées par les gangs ; grâce à leur célibat, elles peuvent le faire sans compromettre la réputation d’un mari ou la sécurité des enfants. D’autres encore œuvrent parmi des étudiants et des réfugiés. En ce qui me concerne, je m’investis dans la formation des musiciens et le développement de la musique du culte dans les pays non-occidentaux (le domaine de l’ethnomusicologie).

3) La facilité de voyager

Nous pouvons voyager souvent et pour de longues durées, y compris dans les pays à risque. De plus, nos voyages coûtent beaucoup moins cher que ceux des familles. Quant aux missionnaires mariées, elles sont souvent obligées de rester à la maison avec les enfants.

J’ai la possibilité de visiter régulièrement les églises et les individus qui me soutiennent financièrement aux États-Unis et ainsi de maintenir des relations profondes avec eux. Des couples qui m’ont hébergée pendant des mois me considèrent comme leur fille adoptive. Une petite armée de veuves âgées intercèdent fidèlement pour moi : quelle bénédiction.

4) La valorisation du célibat dans la culture et dans l’église

Dans beaucoup de pays, une femme non-mariée n’a pas beaucoup de valeur. Mais Dieu aime choisir celles qui sont méprisées afin de faire éclater sa gloire (1 Corinthiens 1.26-31). Dans certaines cultures, même les chrétiens affermis ont du mal à croire que Christ peut se servir des femmes seules. Une jeune chrétienne en Albanie a dit ceci à une amie missionnaire : « Dieu m’encourage beaucoup par ta vie. En fait, tu n’es rien de spécial. Tu n’es qu’une fille. Mais quand tu obéis à Dieu, les gens viennent à Christ. C’est Dieu qui sauve mais tu es son instrument. Donc je pense que je peux le servir aussi, même si je n’ai pas de mari. »

Quand les femmes non-occidentales se convertissent à Christ, elles sont parfois confrontées à la réelle possibilité de ne pas trouver un mari chrétien. Comment les aider à ne pas céder à la pression familiale d’épouser un mari inconverti ? Comment les encourager à se soumettre à la volonté de Dieu pour leurs vies ? Certes, il faut leur apprendre les principes de la Parole de Dieu. Mais elles nous regardent aussi, nous qui sommes célibataires. Que par nos vies, ces femmes aient un modèle de conduite, de foi, d’amour, et de constance (2 Timothée 3.10).

5) Le discipulat des femmes

Un de nos ministères les plus importants dans la mission transculturelle, c’est le discipulat des femmes (Matthieu 28.18-20). Non seulement nous voulons former des femmes à être des disciples de Jésus, mais nous voulons aussi qu’elles sachent comment en former d’autres. Par exemple, nous pouvons faire le suivi spirituel des femmes avec une sœur fidèle de l’église à nos côtés, ou former en binôme avec une sœur les moniteurs et monitrices pour la classe des enfants. Je connais une missionnaire en Argentine qui forme plusieurs femmes de pasteurs argentins par vidéo-conférence ainsi que dans un institut biblique. Il peut nous arriver aussi d’encadrer des stagiaires missionnaires : c’était le cas pour moi cet été.

6) L’encouragement de nos collègues missionnaires

J’aime beaucoup comment l’apôtre Paul décrit une femme en Romains 16.1-2 : « Je vous recommande Phœbé, notre sœur, qui est diaconesse de l’Église de Cenchrées, afin que vous la receviez en notre Seigneur d’une manière digne des saints, et que vous l’assistiez dans les choses où elle aurait besoin de vous, car elle en a aidé beaucoup ainsi que moi-même. »

Les serviteurs de Dieu et leurs femmes portent de lourds fardeaux. Paul a dit, « Je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les Églises. » (2 Corinthiens 11.28) En plus des soucis de l’Église, le ministère transculturel est très stressant pour les familles. Les couples sont confrontés régulièrement aux décisions difficiles quant à l’éducation des enfants. Parfois leurs petits tombent très malades loin des hôpitaux. Pour des raisons de sécurité ou des problèmes de visa, les familles sont parfois obligées de changer de quartier ou de pays. Je connais une famille en Asie Centrale qui a dû déménager sept fois depuis 2010.

Leurs proches ne peuvent venir les aider que rarement. C’est nous qui sommes le mieux placées pour remarquer quand la tâche devient trop lourde, et qu’ils risquent de sombrer dans le découragement. Il ne faut pas grand-chose pour les aider. Un repas, un week-end ailleurs sans leurs enfants, ou bien un petit mot pour dire « Je prie pour vous » peut faire toute la différence pour nos collègues.

Mais… qui va s’occuper de nous ?

Nous avons certainement beaucoup de bénédictions dans la mission transculturelle, mais nous avons des besoins également. C’est Christ qui s’occupe de nous par son Église. Revenons à la sœur Phœbé citée en Romains 16.1-2. Paul avait demandé aux frères et sœurs de « l’assister dans les choses où elle aurait besoin de vous. » Tout comme elle, nous avons besoin de nos frères et sœurs – parfois simplement pour nous exhorter à nous reposer !

Quand j’étais alitée pendant quelques jours, la femme de mon pasteur est venue m’apporter des courses. Le mois dernier, un frère est venu réparer des choses en panne chez moi. Mes collègues m’invitent à passer Noël chez eux, sachant que c’est douloureux pour moi d’être seule à ce moment-là. Nous sommes les membres du corps de Christ, chacun pour sa part : et ce corps est si magnifique, malgré ses tâches et ses rides actuelles. Le jour viendra où le statut de « mariée » ou de « célibataire » n’existera plus, et nous serons toujours avec le Seigneur. Quelle consolation ! Qu’il nous donne de la persévérance dans notre service pour lui ici-bas, au niveau local ou transculturel.

« Soyez fervents d’esprit. Servez le Seigneur. Réjouissez-vous en espérance. » Romains 12.11-12

 


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