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La maman de Miyo a refermé le livre. Le livre d’images que Léa, la dame de la péniche-librairie, a donné à l’enfant. Il doit dormir à présent. Il est couché sur un matelas, posé à même le sol. Mais le sourire maternel est une maison protectrice. Et Miyo ferme les yeux, tranquille.
Miyo entend le bruissement des voix entrecroisées de sa maman et de sa Néné, la grand-mère, et il part, lentement, dans le grand bateau du sommeil. Il dérive avec, dans la tête, les images du beau livre : une bande d’oies sauvages, noires et blanches, qui traversent le ciel, ou bien, toujours dans le ciel, un cerf-volant, le dragon chinois, qui s’élève, très haut, très haut …

Il arrive que la maman de Miyo lui dise : « Allez, viens, on va au parc ce matin.
– Y’a pas école ?
– Non, pas aujourd’hui. »
Alors Miyo met les tennis blanches qu’il a reçues en cadeau. Elles lui vont un peu trop grand, mais il en est fier. Et ils partent tous les deux, main dans la main.

Dans le grand parc vert, en forme de vélo, immense, il y a plein de gens qui font du sport. Beaucoup courent tout seuls, avec des écouteurs dans les oreilles. On a l’impression qu’ils sont sur une autre planète. D’autres sont rassemblés aux équipements sportifs. Ils montent, ils descendent et ils tournent, sur leurs bras, leurs jambes, ce qui fait beaucoup rire Miyo. Il a l’impression de regarder des petits singes.
« Allez, viens, dit maman, on fait la course … »

Le parc est très étendu. Plus on s’y enfonce et plus il devient mystérieux. Miyo voit au loin des formes noires qui s’agitent et l’inquiètent. Il serre plus fort la main de sa maman. Qu’est-ce que c’est ? On dirait des oiseaux noirs, battant des ailes. Miyo songe aux oies sauvages. Il regarde, tendu, fasciné.
Plus ils s’approchent et mieux ils voient. Sa maman lui dit : « Ce sont de vieilles femmes asiatiques. Elles font leur gymnastique ensemble.
– Elle est belle, la musique.
– Oui. C’est la musique de leur pays.
– On dirait qu’elles dansent, hein ? »
La maman de Miyo est partie en avant, mais lui, il a les pieds rivés au sol. Comme elles sont légères ! Est-ce qu’elles vont s’envoler ?

Miyo suit sa maman sur un sentier qui serpente, entre les arbres. Il ne la voit plus, devant lui, quand, soudain, au sommet de la butte, il tombe sur … un homme, tout en noir. Un chinois encore. Il est plus jeune que les vieilles dames. Il est grand. Tout son corps est en élan vers le ciel et il se tient seulement sur une jambe, comme un échassier. Miyo écarquille les yeux : un homme-oiseau !
« Miyo ! » Sa maman l’appelle. Il voudrait rester là, pour voir si l’homme-oiseau, lui, va réussir à s’envoler. Voir comment il fait. Miyo aimerait tellement voler !
« Miyo !
– Je viens … »

Plus tard, à la maison, maman n’est pas là. Elle est partie travailler. Miyo a repris le livre d’images tellement précieux. Il en tourne silencieusement les pages, assis au pied de Néné.
Miyo lève vers elle ses grands yeux bleus.
« Je peux te poser une question ?
– Mais oui mon enfant.
– Tu rigoleras pas ?
– Non. C’est promis.
– Dis, Néné, est-ce que les chinois sont plus légers que les autres hommes ? »
Néné regarde avec étonnement ce petit garçon si sérieux.
« Non, Miyo. Il n’y a pas de différence entre les hommes sur la terre. Aucun de nous ne peut voler, si c’est ce que tu veux savoir. Il y a seulement des hommes qui ont le cœur léger et d’autres qui ont le cœur lourd … »
La main de Néné caresse la tête du petit.

 

Ezechiel 11 : 19
« Je leur donnerai un même cœur
Et je mettrai en vous un esprit nouveau
J’ôterai de leur chair le cœur de pierre
Et je leur donnerai un cœur de chair »

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