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L’amitié

Parmi les fonctions mentorales psychosociales, relevées par Kram et  Ivanaj [1], l’amitié est une composante clé de la relation de mentorat spirituel. C’est aussi une distinction possible avec d’autres types de relations spirituelles, comme la relation pastorale, le coaching… dans lesquelles l’amitié n’occupe pas la même place. Il est remarquable que Jésus affirme : « Je vous appelle mes amis, parce que je vous ai fait part de tout ce que j’ai appris de mon Père. [2]» Une relation mentorale s’envisage comme une relation d’amitié. On me pose souvent cette question : « Comment développer une relation de mentorat spirituel ? » Mais avez-vous besoin d’outils, de « trucs » pour développer une amitié ? Ce qui cultive l’amitié cultivera la relation mentorale.

Passer du temps de qualité

Dans cette perspective, il est facile de trouver ce qui peut devenir du temps de qualité, carburant d’une relation mentorale. Une balade, un bon repas, un week-end cool à plusieurs, un temps de prière, de silence… Les possibilités sont illimitées. J’ai passé un moment inoubliable, avec mes protégés d’Afrique francophone autour d’un petit-déjeuner, alors que rien n’était prévu… Ken Tada, le mari de Joni Eareckson, dans leur livre Un amour à toute épreuve [3] raconte qu’il partait dans les montagnes pour de grandes parties de pêche avec John Eldredge (Indomptable : Le secret de l’âme masculine [4]). Soyez créatifs et amicaux !

L’écoute

Y a-t-il besoin de souligner que l’écoute est une condition essentielle de toute relation spirituelle ? Le mentor doit être à l’écoute du mentoré ; son histoire, ses questions, ses combats, ses doutes… mais aussi ses joies, ses victoires. Il n’est pas là pour fournir les réponses, pour donner son avis… mais pour écouter.

Je suis frappé par le besoin de raconter de mes protégés… et mon propre besoin de dire !

« Raconter constitue probablement le moyen le plus quotidien et le plus universel de mettre en forme son expérience vécue, la rendant par là même intelligible à soi-même et à autrui.[5]»

Les exemples bibliques ne manquent pas. Lorsque Moïse rencontre Jéthro, son beau-père, il trouve quelqu’un qui l’écoute. « Moïse raconta à son beau-père tout ce que l’Éternel avait fait au pharaon et aux Égyptiens pour délivrer Israël; il lui parla aussi de toutes les difficultés qu’ils avaient rencontrées en chemin, et lui dit comment l’Éternel les en avait délivrés.[6]» Dans l’Évangile, même besoin chez les disciples. Après que Jésus eut envoyés les douze, le Maître révèle et met en pratique l’un des secrets du mentorat : « Les apôtres revinrent et racontèrent à Jésus tout ce qu’ils avaient fait. Il les prit alors avec lui et se retira à l’écart, du côté de la ville de Bethsaïda. [7]» Il les écoute, et les prend à l’écart… pour passer du temps de qualité ! Dans les Actes, même désir chez Paul et Barnabas, de raconter à leurs pairs : « À leur arrivée, ils réunirent les membres de l’Église et leur racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux ; ils exposèrent, en particulier, comment il avait ouvert aux non-Juifs la porte de la foi. [8]»

Il y a quelques années, j’avais vécu un mois tellement béni dans mon ministère que je planais sur un petit nuage. J’avais un peu de mal à revenir à la réalité quotidienne. Je restais sur ces expériences magnifiques, et je n’étais pas tout à fait présent. J’ai éprouvé le besoin de prendre rendez-vous avec mon mentor, et lui ai raconté en détail, comme mes illustres prédécesseurs dans l’Écriture, tout ce que Dieu avait fait. Mon mentor m’a longuement écouté. Il a conclu notre entretien :  « Alain, je me réjouis énormément pour ce que tu as vécu. Je constate que Dieu a ouvert de nombreuses portes dans ton ministère. Je vais prier pour toi ! » Et je suis redescendu sur terre ! Raconter m’avait permis de refermer paisiblement le dossier de cette période bénie. C’est aussi cela, la relation mentorale.

Tous les moyens de communication

Evidemment, se rencontrer, prendre un repas, faire une balade, est mieux que la distance. Pourtant, grâce aux moyens de communication, celle-ci n’est cependant pas un obstacle à la relation mentorale. Plusieurs de mes mentorés vivent en Afrique. Je les ai rencontrés, certains, trois-quatre fois à l’occasion du Forum des évangélistes. Certains de mes protégés préfèrent le téléphone, d’autres, Skype… WhatsApp permets des contacts fréquents… Certains de ceux que j’accompagne veulent réduire la distance, même depuis l’étranger, en provoquant deux rencontres physiques par an, les autres rendez-vous étant en visio-conférence. Reste que mon rêve est de pouvoir rassembler pour une retraite spirituelle mes amis africains… mais que la question financière est réel obstacle.

Faites preuve d’imagination, et ne permettez pas à la distance de priver un leader de votre accompagnement.

Le PDP

Avec le temps, et l’aide d’un ami, j’ai mis au point un Plan de Développement Personnel (PDP) qui permet de survoler les 5 réservoirs [9].  Je demande à mes mentorés de le remplir chaque année. Je profite d’ailleurs de cette occasion pour leur poser une question simple : on continue ? Je reviendrai dans un prochain article sur cet aspect. Remplir le PDP est une belle façon pour eux d’apprécier l’œuvre de Dieu dans leur vie. C’est aussi un bon sujet de conversations approfondies entre le mentor et le mentoré sur les points chauds ou douloureux. C’est aussi un support pertinent pour alimenter la prière du mentor. Vous pourrez obtenir gratuitement un exemplaire du PDP sur le blog paroledementor.com

Le livre

Les 10 chapitres écrits par Martin Sanders, dans cet ouvrage, se terminent par des questions et un plan d’action. Les travailler, après que les mentorés aient lu et étudié le chapitre, est particulièrement formateur pour leur développement personnel, et leur capacité à devenir eux-mêmes mentors. Ce travail est plus pertinent et stimulant à plusieurs, ce qui enrichit le partage. Je l’ai fait à plusieurs reprises avec des mentorés d’Afrique. Je mets actuellement cet exercice en place pour un gabonais et un centrafricain par Skype.

Conclusion

Vous rendre disponibles pour accompagner un leader dans la formation de son caractère et de son leadership à l’image de Christ, voilà tout l’enjeu du mentorat. Il ne s’agit pas de transmettre de nouvelles compétences ou des connaissances particulières, mais de veiller à ce que celui ou celle que vous accompagnez soit imitateur de Christ, comme vous l’êtes vous-même !

« Soyez donc les imitateurs de Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés, et vivez dans l’amour en suivant l’exemple de Christ, qui nous a aimés et qui s’est donné lui-même pour nous comme une offrande et un sacrifice dont l’odeur est agréable à Dieu. » Éphésiens 1:5

[1] Lire les articles : https://evangile21.thegospelcoalition.org/article/fonctions-mentorales-survol-de-lanalyse-seculiere/ et https://evangile21.thegospelcoalition.org/article/fonctions-mentorales-suite-jesus-disciples/

[2] Jean 15 : 15

[3] Editions Ourania

[4] Éditions Farel

[5] Cécile de Ryckel et Frédéric Delvigne https://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=PSYS_104_0229

[6][6] Exode 18 : 8

[7][7] Luc 9 : 10

[8][8] Actes 14 : 27

[9] Lire les articles https://evangile21.thegospelcoalition.org/article/lobjectif-mentorat-spirituel-5-reservoirs-1er-partie/ et https://evangile21.thegospelcoalition.org/article/e21-6-lobjectif-du-mentorat-spirituel-les-5-reservoirs-2eme-partie/

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