« … La justice et l’équité sont la base de son trône. » Ps 97.2
Les funérailles de M. George Floyd ont eu lieu cette semaine. La plaie est vive, les images de son arrestation, ou de sa mise à mort pourrait-on dire, sont bien présentes à notre esprit et nous pouvons prier que justice se fasse dans ce drame. Mais nous reconnaissons tous que les manifestations et les cris parlent d’une vieille blessure, d’une blessure qui ne guérit pas bien.
Aujourd’hui, un peu plus de quinze jours après le décès de M. Floyd, nous sentons que la foule des manifestants réclame des résultats concrets, des actions, des gestes qui apportent l’espoir de changement dans la culture et la vie de tous les jours.
Est-ce que les États-Unis ont vraiment besoin de réduire la présence policière ? Je n’oserais jamais m’aventurer sur ce terrain, bien loin de mes champs de connaissance. Pourtant, voici ce que nous entendons, nous entendons un cri du cœur à l’injustice. Peut-être pouvons-nous regarder de notre côté de la frontière…
Mais que pouvons-nous faire ? Que peut faire l’Église ?
Elle peut écouter, elle peut tendre l’oreille, elle peut entendre ceux et celles qui crient à l’injustice. Nous croyons en un Dieu de justice, bien plus, nous croyons en un Dieu qui fera justice, tôt ou tard, toute sa justice se manifestera. Le psalmiste déclare : « la justice et l’équité sont la base de son trône. » Cependant, des hommes et des femmes par million crient à l’injustice. Que peut faire l’Église ?
Elle peut écouter, elle peut humblement tendre l’oreille pour saisir avec empathie, avec compassion, d’où vient ce cri de douleur. Nous chrétiens, savons que l’être humain est profondément injuste, que nous sommes injustes devant Dieu. Alors, quel chrétien oserait se surprendre que nos sociétés soient empreintes d’injustice. Or, l’injustice prend bien des formes, bien des expressions.
L’une des plus anciennes formes d’injustice est le racisme. Il s’agit d’une injustice très personnelle, elle peut se vivre au quotidien, elle peut être invisible à celui qui ne la subit pas, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle n’existe pas !
L’Église peut écouter, elle peut ouvrir le dialogue, non pour enseigner, mais pour entendre. Demandons à entendre les témoignages, les expériences. Pourquoi ne pas commencer par demander à ce qu’on nous raconte le racisme ? Pourquoi ne pas écouter celui ou celle qui crient à l’injustice ? Ne savons-nous pas que les hommes sont injustes et que Dieu déteste l’injustice ?
Si l’Église posait ce geste d’écoute et de compassion, celui d’écouter attentivement ceux qui disent vivre avec le racisme, déjà l’Église ressemblerait un peu plus à Christ qui accueillait constamment et écoutait les malheurs de ceux qui venaient à lui.
Cette semaine, oseras-tu demander à ceux qui t’entourent de te raconter leur expérience avec le racisme ?