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La première fois où j’ai vu Zara* dans notre résidence, j’étais un peu choquée. Bien que plusieurs de mes voisines soient musulmanes, personne ne portait une burqa. Zara ne se contentait pas de cet habit ample : elle portait aussi des gants noirs malgré la chaleur de l’été. De loin, c’était impossible de deviner son âge ou sa personnalité. Bien que son apparence me fasse un peu peur, j’étais intriguée de savoir plus sur elle. J’ai prié pour une bonne occasion de faire sa connaissance.

Quelques mois plus tard, je l’ai aperçu près de mon entrée en train de surveiller ses enfants. Ce fut le moment propice. J’ai fait monter une prière « flèche » et je me suis approchée d’elle. « Bonjour ! » Elle s’est tout de suite retournée avec un grand sourire. Il n’a fallu que quelques seconds pour constater qu’elle était très jeune et très contente de me rencontrer. Depuis ce jour-là, nous avons passé beaucoup de temps ensemble. Deux choses en particulier m’ont marquée chez elle.

Elle est très seule donc elle est assoiffée d’amour.

Zara n’a jamais connu son père. Sa mère étant handicapée, c’était sa grand-mère qui l’a élevé.  Son cercle familial est très petit. Quant à son mari, il travaille six jours sur sept, rentrant tard le soir. Apparemment, il passe son jour de repos à dormir. En plus, Zara a très peu d’amis. Selon elle, les gens de notre commune sont très racistes ; mais à mon avis, ils ont peur d’elle à cause de sa burqa. Quelle vie solitaire !

J’entends souvent des petits « toc toc » à ma porte. Ce sont des enfants de Zara qui arrêtent de jouer quelques instants dans le jardin afin de me réclamer des bisous, de l’eau ou le petit coin. Quand je peux, j’invite Zara et les enfants à prendre le goûter, sachant qu’ils risquent de rester longtemps. Un jour je lui ai montré une carte que j’avais reçue d’un proche.

  • Tu vas la garder pour toujours, non ? Tu ne la jetteras pas ?

J’étais un peu confuse, jusqu’à ce qu’elle s’explique.

  • Je n’ai jamais reçu de toute ma vie une carte par la Poste. Ça doit être quelque chose de vraiment spécial.

Elle est beaucoup plus ouverte à l’Évangile que je ne l’aurais imaginé.

Au début de notre amitié, quand nous avons abordé le sujet de la religion, elle s’intéressait uniquement aux « règles » des chrétiens. « As-tu le droit de manger ceci ou de faire cela ? » m’a-t-elle demandé. Je cherchais en vain l’occasion de lui annoncer l’Évangile, car ses enfants turbulents rendaient toute discussion sérieuse impossible. Mais un jour, en rentrant de la gare, j’ai retrouvé Zara assise devant mon immeuble. Son mari et les enfants étaient sortis pour la soirée et elle s’ennuyait toute seule. Voilà l’occasion si longtemps attendue ! Autour d’un thé, nous avons pu discuter tranquillement de l’œuvre de Jésus-Christ sur la croix. Elle m’a écouté très attentivement. A la fin, je lui ai demandé si quelqu’un d’autre lui avait déjà raconté cette bonne nouvelle.

– Non, personne.

Pendant la période de confinement, je lui ai envoyé des vidéos d’enseignement biblique pour ses enfants. Non seulement elle les a regardés, mais aussi elle les a transférés à ses proches ! Jamais je n’aurais anticipé une telle ouverture à l’Évangile chez elle.

Comment aimer la voisine qui porte une burqa ? Ce n’est pas si compliqué, finalement. Certes, de telles femmes ne se ressemblent pas toutes et il est possible que votre voisine voilée soit très différente que la mienne. Toutefois, j’aimerais vous offrir quelques conseils. Nous considérons surtout comment notre Sauveur a abordé une telle femme.

1) Parlez-lui. Montrez un désir de la connaître.

C’est facile à dire, mais ce n’est pas forcément facile à faire. Même si la plupart des musulmanes en Europe ne portent pas de burqa « intégrale » (celle qui dissimule complètement le visage), leur habit reste très intimidant. Vous devriez aussi affronter le regard des autres. Si votre voisine est étrangère, vous ne pouvez pas être sûre qu’elle comprenne le français.

Même si la femme samaritaine dont l’histoire est racontée en Jean 4 ne portait pas de burqa, elle était sans doute autant seule et méprisée par les autres. Vous rappelez-vous de son étonnement quand Jésus lui a adressé la parole ? « Comment toi, qui es juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ? » (Jean 4.9)

Leurs cultures étaient différentes, et leurs traditions religieuses aussi. Jésus n’avait quasiment qu’une chose en commun avec elle : Il avait soif. Quand vous voyez une femme enveloppée d’une burqa, n’oubliez pas qu’elle est une simple femme comme vous. Elle partage probablement les mêmes sentiments, peurs et frustrations. Tout comme Jésus a fait exprès de passer par la Samarie, soyez intentionnelle en croisant le chemin de ces femmes musulmanes (Jean 4.4).

2) Saisissez des occasions de lui démontrer l’amour du Christ.

Un jour Zara m’a annoncé qu’elle était enceinte de jumeaux. La grossesse était très difficile, et elle s’est retrouvée à l’hôpital plusieurs fois. Elle n’a aucune famille dans le coin, donc j’ai proposé de lui apporter des repas de temps en temps. Elle a voulu m’inviter aussi afin d’exprimer sa reconnaissance. Ses intentions étaient bonnes, mais elle m’a posé plusieurs lapins ! Finalement, elle a perdu les bébés. Cependant, un an plus tard, Dieu lui a accordé une petite fille. Quand j’ai appris qu’elle n’avait pas de gigoteuse, j’ai su quel cadeau lui offrir. Ses larmes ont coulé.

Quand vous démontrez l’amour de Christ par des moyens concrets, selon les idées que Dieu vous donne, Dieu préparera le cœur de votre voisine à recevoir son ultime don : son Fils

Quand vous démontrez l’amour de Christ par des moyens concrets, selon les idées que Dieu vous donne, Dieu préparera le cœur de votre voisine à recevoir son ultime don : son Fils (Jean 4.10). La femme samaritaine avait déjà compris l’essentielle : « Je sais que le Messie doit venir (celui qu’on appelle Christ) ; quand il sera venu, il nous annoncera toutes choses. » (Jean 4.25). Quand Jésus a dit, « Je le suis, moi qui te parle » elle a cru à sa parole sans hésiter.

3) Racontez-lui comment Jésus-Christ a altéré votre soif pour toujours

 L’autre jour, Zara m’a apporté un repas gréco-égyptien. Dans le sac, j’ai trouvé aussi une lettre. Je la cite : « Je ne remercierais jamais assez Dieu pour t’avoir mis sur notre chemin. » Cette femme croit encore qu’il faut suivre dix mille règles pour que son chemin mène à Dieu. Sa burqa révèle une certaine crainte de Dieu, sans connaissance de sa vraie Personne. Elle est un peu comme la femme samaritaine qui a posé une question sur le bon lieu d’adoration (Jean 4.20). Imaginez la joie de Zara si elle rencontre celui qui est « le chemin, la vérité, et la vie » (Jean 14.6). Au lieu de laisser sa cruche, j’imagine qu’elle laisserait sa burqa chez elle !

N’oubliez pas que vous étiez auparavant aussi perdue que votre voisine. Jésus est venu à votre rencontre et vous avez bu de l’eau vive. Cette eau est devenue en vous une source d’eau qui jaillira pour toujours. Le Père a fait de vous son adoratrice, et il peut faire de même pour votre voisine.

Jésus considère ces femmes en burqa noire d’être comme « des champs qui déjà blanchissent pour la moisson » (Jean 4.35). Il suffit de lever les yeux.

*nom d’emprunt

Note de l'éditeur : 

Les articles de la série :

L’auteure, membre de l’équipe de rédaction, est missionnaire en France depuis douze ans. Son désir c’est d’être un parfum de Christ pour ses voisins et voisines, même ceux qui sont les plus difficiles.

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