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Alors que je suis confrontée à la mort de mon conjoint.

Un coup de fil à 7 heures du matin.

“Madame, je vous appelle depuis l’hôpital. Je regrette de vous dire que votre mari est décédé pendant la nuit” !  Cet appel a changé ma vie pour toujours.  Quarante-sept ans auparavant j’avais dit “oui” à la question “prenez-vous cet homme pour mari jusqu’à la mort ?”, et maintenant me voici veuve. Cela fait déjà cinq ans.  En réfléchissant, je suis persuadée que la chose la plus difficile que j’ai jamais faite de ma vie, c’est de partager cette triste et inattendue nouvelle avec nos quatre enfants ; le jour même de l’anniversaire de notre fille et une semaine après la naissance d’un troisième enfant chez un de nos fils.

Le soutien de nos enfants, de nos amis et de notre église a tellement été précieux pendant la période qui a suivi. A plusieurs reprises j’ai reçu le conseil d’attendre au moins une année avant de prendre une décision majeure (tel que le déménagement).  J’ai décidé de prendre du temps pour calmer mes émotions et mes pensées, du temps pour réfléchir sur l’avenir, de prendre plus de temps dans la Parole, pour y voir plus clair. Cela a été le conseil par excellence, car j’allais expérimenter et affronter des craintes, des changements, des choses inattendues, des découvertes sur moi-même et sur la vie.  Maintenant que tout était de ma responsabilité, je découvrais combien de temps on passe seulement pour vivre ; par exemple entretenir la maison et la voiture et gérer mon compte bancaire. Henry et moi, on se complétait bien.  Avec des invités c’était lui qui gérait la conversation et moi le repas.  Maintenant je dois faire les deux en même temps !

Peu de temps avant son décès il m’avait été rappelé combien notre vie est un résultat, une accumulation de nos choix.  Nos choix peuvent être bons ou mauvais, bien réfléchis ou pris sur le coup, pour plaire aux autres ou pour plaire à Dieu.  Et ils influencent nos pensées, notre efficacité dans notre ministère et dans notre travail, la vie de notre famille ainsi que la vie de ceux et de celles autour de nous.  Il y avait un vide énorme dans ma vie mais ma responsabilité devant Dieu restait la même… Le glorifier. J’avais maintenant quelques choix à faire qui allaient influencer le reste de ma vie.  En plus, j’avais la confiance que ces choix auraient plu aussi à Henry !

En premier croire Dieu

…Il est juste dans toutes ses voies.  Il est plein de bonté.  Il garde tous ceux qui l’aiment.  Il est souverain.  Son temps est toujours parfait.  Il me donne la grâce pour vivre chaque jour.  Les vérités de Sa Parole et de Sa Personne doivent déterminer mes actions et mes réactions.

J’ai dû reconnaître que le temps de Dieu a été parfait,

choisi par Lui. Henry a eu son cancer pendant neuf ans et bien que sa santé avait baissé depuis quelques mois, on  ne s’attendait pas à la mort soudaine.  Ça nous a tous surpris. En réfléchissant pourtant, chacun de nos quatre enfants (ils habitent aux États Unis et en Afrique) a pu venir lui rendre visite les quatre mois précédant sa mort ; une bénédiction pour nous tous. Puis j’ai trouvé tellement de versets qui citaient l’intervention de Dieu à un temps précis.

J’ai décidé de retourner tout de suite à l’église,

sans attendre même un dimanche. Avec le temps je savais que cela deviendrait plus difficile.  Cela m’a fait pleurer d’entendre une voix basse chanter derrière moi, de voir des couples que se tenaient par la main, de chanter les paroles de nos chants favoris.

J’ai choisi d’être reconnaissante

quand des pensées telles que “si seulement”, ou “mais nous avons toujours voulu” m’envahissaient ; et de plutôt exprimer, même à haute voix, ma profonde reconnaissance des années tellement heureuses que nous avons vécues ensemble.

J’ai accepté le fait que ma vie avait changé

et que je devais vivre dans le présent non pas dans le passé, et pas comme j’aurais souhaité. J’ai réalisé que souvent mon identité se trouvait en mon mari et j’en étais contente, même fière, d’être connue comme “la femme d’Henry”.  Bien sûr, ma véritable identité était en Christ mais de savoir qui j’étais, sans l’accompagnement de mon cher mari, allait me prendre du temps.

J’ai voulu parler de lui librement

et répondre aux questions parfois difficiles, même insensibles. J’ai voulu me sentir libre de le mentionner dans une conversation, ce qui pour moi était thérapeutique. Je vois le fruit de cela car ma famille et mes amis font souvent référence à lui, sans hésitation. Et cela me fait toujours plaisir.

J’essaie de vivre d’une manière réfléchie et intentionnelle plus que jamais.

Je veux être réaliste, car à mon âge mes années sont forcément limitées.  Je me dis :  Dieu savait ce qu’Il faisait quand Il a repris Henry et qu’Il m’a laissée seule.  Comment puis-je Le glorifier ? Comment Dieu, veut-Il utiliser ma vie maintenant ?  Qu’est qui est réellement important ? Comment être utile entre ses mains ?

Depuis quelques années, je commence ma journée avec le cri de cœur de David en Psaume 143.8-10.

Fais-moi dès le matin entendre ta bonté !

Car je me confie en toi.

Fais-moi connaître le chemin où je dois marcher !

Car j’élève à toi mon âme.

Délivre-moi de mes ennemis, ô Eternel !

Auprès de toi je cherche un refuge.

Enseigne-moi à faire ta volonté !

Car tu es mon Dieu.

Que ton bon Esprit me conduise sur la voie droite !

Est-ce que mon mari me manque moins, après cinq ans d’absence ?

Pas vraiment.  J’ai toujours des moments de larmes…j’aimerais tellement lui poser des questions ou simplement l’avoir à mes côtés.  Mais je le vis en paix.  Souvent, face aux choses inconnues, je dis : Seigneur je n’ai aucune idée de ce qu’il faut faire.  S’il te plaît montre-le-moi.  Et Il le fait !  “Oh ! Que ta fidélité est grande !”

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