Cet article est extrait de « Le dessein de Dieu pour l’Église » dans lequel Conrad Mbewe qui, puisant dans trois décennies de travail pastoral en Zambie, vise à équiper les pasteurs et les responsables d’église avec des principes bibliques adaptés.
Être membre d’une Église, c’est aussi prendre des responsabilités. Nous avons remarqué que l’apôtre Paul appelait l’Église « la maison de Dieu » (1 Ti 3.15), autrement dit son « foyer ». Un foyer est régi par des valeurs et des activités. C’est la plus petite entité économique, où chaque membre du foyer qui est assez âgé pour participer aux tâches ménagères peut se charger de quelque chose. Nous évoquerons dans le chapitre suivant ce que les membres de l’Église devraient faire dans l’Église. Pour l’instant, contentons-nous de traiter deux questions préliminaires à soulever lorsqu’une personne devient membre de l’Église, et ce, pour lui permettre plus aisément de participer activement à la vie de cette assemblée.
1. La position doctrinale de l’Église.
Pour qu’une personne participe de manière significative à la vie d’une Église, elle doit embrasser de tout cœur la position doctrinale de l’Église. L’Église n’est pas un club social. Elle est destinée à être un flambeau pour éclairer les gens dans le monde de sorte qu’ils puissent voir la vérité de Dieu. La lumière à apporter n’est autre que l’enseignement de la Bible. Pourtant, malgré une harmonie sur le contenu de l’Évangile, les Églises ont tendance à voir les choses différemment sur d’autres enseignements majeurs de la Bible. L’un de ces domaines, par exemple, est l’œuvre du Saint-Esprit dans la vie des croyants. Si vous n’êtes pas d’accord avec la position de l’Église sur de tels enseignements, vous serez constamment en train de vous expliquer avec d’autres membres de l’Église et en particulier avec les dirigeants de l’Église. Cela ne fera que vous compliquer la vie, à vous et à l’Église. Par conséquent, chaque Église devrait avoir une déclaration de foi écrite pour énoncer clairement sa position sur les questions doctrinales les plus fondamentales. Les nouveaux membres devraient lire attentivement ce document pour voir s’il traduit également leurs propres convictions. Dans certains cas, la position de l’Église peut ne pas représenter entièrement la position du membre potentiel, mais cette personne est disposée à se laisser enseigner. Une telle personne peut toujours être la bienvenue, en gardant cela à l’esprit. Par conséquent, à la question : « Qui peut être membre de l’Église ? », nous devons préciser que les aspirants au statut de membre doivent croire ce que l’Église affirme croire.
Chaque Église devrait avoir une déclaration de foi écrite pour énoncer clairement sa position sur les questions doctrinales les plus fondamentales.
On raconte l’anecdote d’un individu à qui l’on demande ce qu’il croit ; il répond en disant qu’il croit ce que son Église croit. Lorsqu’on lui demande ce que son Église croit, il répond habilement que son Église croit ce qu’il croit. Pour ne pas se laisser avoir, la personne lui demande alors ce que lui et son Église croient. Mais il est prêt, même pour cette question, et répond adroitement : « Mon Église et moi croyons la même chose ! » Si de telles réponses peuvent aisément vous sortir d’une situation difficile, elles démontrent bien le fait que ce genre de membre n’aidera pas son assemblée à répandre la vérité que l’Église affirme croire.
2. La politique de l’Église.
Un autre domaine sur lequel vous devez être d’accord si vous voulez participer de manière significative à la vie d’une Église est celui de sa « politique ». Cela fait référence à la façon dont l’Église est administrée. C’est ce qui concerne sa structure organisationnelle, comprenant des éléments comme la constitution, qui détermine la façon dont les décisions sont prises. Cela s’applique aux pays, aux organisations et même aux Églises. Certaines Églises ont un système de gouvernement épiscopal ; d’autres ont une forme presbytérienne ; d’autres encore font partie d’une dénomination. Dans chacune de ces catégories, il existe également d’autres nuances.
Il est important que ceux qui deviennent membres d’une Église sachent comment elle est gérée et acceptent de fonctionner dans cette structure.
Il est important que ceux qui deviennent membres d’une Église sachent comment elle est gérée et acceptent de fonctionner dans cette structure. Par exemple, certaines Églises choisissent leurs propres pasteurs, tandis que d’autres reçoivent simplement des pasteurs qui leur sont envoyés par le siège social. Certaines assemblées fonctionnent à partir d’une structure plus centralisée, tandis que d’autres évoluent à partir d’une structure plus décentralisée, y compris dans la façon dont les fonds sont dépensés. Les personnes qui intègrent une Église doivent être au clair sur ces sujets afin de ne pas entrer inutilement en conflit avec la direction de l’Église sur des questions de procédure organisationnelle. Chaque Église doit donc rédiger un document explicite sur son fonctionnement. Ceci est normalement requis par la loi du pays dans lequel se trouve l’Église. Toute personne désirant se joindre à l’Église devrait pouvoir consulter ce document pour décider si ce genre de structure de gouvernance lui convient. Nous verrons dans le prochain chapitre à quel point c’est important. Ainsi, à la question : « Qui peut être membre d’une Église ? », nous devons préciser que les aspirants au statut de membre doivent accepter les structures organisationnelles de l’Église.
Après avoir lu tout cela, vous n’avez peut-être plus à cœur de vous engager dans une Église ou de vous impliquer dans l’intégration de nouveaux membres d’Église pour le compte de votre assemblée. Cela vous semble peut-être simplement trop laborieux. La vérité est que nous n’avons pas vraiment le choix. Tout être humain est rattaché à une famille ; de même tout chrétien doit faire partie d’une Église locale. Jésus veut que ses brebis soient prises en charge par des bergers bienveillants. C’est ainsi que les chrétiens grandissent. Ils doivent être rattachés à des groupes locaux dans lesquels ils font l’expérience de la vie communautaire, où chacun a sa part de responsabilités. Ces groupes sont appelés des Églises locales, et doivent être sous la direction d’anciens qualifiés.
Au début de ce chapitre, nous avons noté comment nos ancêtres veillaient à ce que l’héritage tribal ne revienne qu’à ceux qui étaient vraiment leurs parents de sang. Un mauvais chef de clan ou gouvernant pouvait entraîner une trahison des plus coûteuses. Nous avons vu comment seules les personnes vraiment converties sont capables de prendre soin de l’Église et de son but sur terre, parce qu’elles seules sont spirituellement régénérées. Nous ne devons jamais faire de compromis à ce sujet sous prétexte de devoir atteindre certains quotas. Le cas échéant, nous ouvrons une porte au péché qui rend l’Église captive, et donc inefficace. Prenons grand soin de veiller à ce que seules les personnes appropriées deviennent membres d’Églises.
Malheureusement, aujourd’hui, nous avons tendance à faire entrer dans la bergerie toutes sortes de créatures à quatre pattes sans nous assurer qu’il s’agit de vraies brebis. Notre hantise de repousser les individus est souvent ce qui nous conduit à agir ainsi. « Ce ne serait pas bien vu » est la philosophie qui fait loi. En outre, beaucoup pensent que si vous empêchez quelqu’un de devenir membre de votre Église, vous allez envoyer son âme en enfer. L’Église fait alors figure d’arche de Noé. C’est l’endroit sûr où il faut être. Ainsi, lorsque vous refusez à quelqu’un de faire partie de ce refuge sûr, vous exprimez une véritable hostilité à son égard. Vous passez pour un dirigeant d’Église sans cœur et pouvez même perdre votre position de leader dans l’assemblée.
Si la personne qui demande à devenir membre est, disons, l’enfant du fondateur de l’Église, du gouvernant ou du chef du village, nous pouvons avoir du mal à évaluer ses qualifications pour valider son adhésion. Nous craignons les conséquences si nous concluons que la personne n’est pas encore convertie et ne peut donc pas être membre de l’Église. Par conséquent, ce genre de personne est souvent amené à devenir membre automatiquement, au détriment de sa vie spirituelle. Une autre catégorie d’individus que nous n’examinons pas souvent comme il le faudrait constitue les gens fortunés. Nous nous disons que leur argent pourrait être utile et nous les poussons vers l’Église, même lorsque nous savons que leur témoignage de salut est suspect et que leur vie morale est scandaleuse. Pire encore, nous leur attribuons rapidement des postes de direction. Une telle pratique sonne le glas de la spiritualité de l’Église.
Encourageons-nous à faire ce que nous pouvons pour que seuls ceux qui remplissent les conditions requises puissent être acceptés comme membres de l’Église. Cela nous épargnera bien des difficultés futures, et nous contribuerons ainsi à attirer la bénédiction de Dieu sur l’Église.