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13 erreurs à ne pas commettre en parlant de la fin du monde

Martyn Lloyd-Jones disait :

 « La grande doctrine du second Avènement est en quelque sorte tombée en discrédit à cause de […] cette tendance qu’ont certains à s’intéresser davantage au comment et au moment de la seconde venue plutôt qu’à la réalité de celle-ci. »

Du grec eschatos, l’eschatologie est la doctrine des « dernières choses » ou, autrement dit, du « travail intentionnel et rédempteur du Dernier homme, Jésus ».  Comme Greg Beale le souligne dans son excellent livre Making All Things New : Inaugurated Eschatology for the Life of the Church[1] (Baker Academic, 2016), l’eschatologie n’englobe pas seulement des événements futurs, mais aussi tout ce que Jésus a accompli lors de sa première venue.

Jésus est à la base même de l’eschatologie. En effet, il a payé la rançon du péché et il a triomphé sur la mort, mais il n’est pas encore revenu. Lorsque ce sera le cas, nous serons avec lui pour toujours (1 Th 4:17).  Les chrétiens devraient se servir de ces vérités pour s’encourager mutuellement et étudier la fin des temps avec espoir et joie.

Le plus souvent hélas, ils répètent les mêmes erreurs eschatologiques. Ces dernières déshonorent l’Évangile et privent les chrétiens des bénédictions et de la sagesse que Dieu offre à travers la méditation des vérités de la fin.

Voici donc 13 erreurs que nous devrions éviter de faire lorsque nous parlons de la fin du monde.

1) Ne pas être centré sur Christ.

Comme dit précédemment, l’eschatologie concerne essentiellement Jésus. Ne transformons donc pas l’étude de son retour en une série d’événements quelconques. L’adoration de l’agneau immolé est bien plus importante que le rapprochement entre les code-barres et la marque de la Bête. Plutôt que de nous attarder sur les détails, nous devrions être reconnaissants du fait que les études eschatologiques présentent une image plus complète de celui qui est d’abord venu comme un serviteur souffrant et qui reviendra ensuite dans la majesté et la puissance.

2) Ne pas prêcher le retour de Jésus par crainte de la controverse.

Trop de pasteurs s’abstiennent de prêcher sur le sermon du mont des Oliviers (ou sur l’Apocalypse) à cause de toute la controverse qui pourrait en découler. Voilà peut-être une réaction exagérée face aux excès des dernières décennies. Le résultat de cette réticence est un échec pastoral. Le retour de Christ n’est pas proclamé et le peuple de Dieu n’est pas motivé par la prédication de la Parole toute entière.

3) Ne pas appeler à la mission, ni communiquer sur l’urgence qu’il y a à répandre l’Évangile.

Jésus l’a dit clairement. Il ne nous appartient pas de connaître le jour ou l’heure. Au lieu de ça, nous parcourons le monde entier, affermis par le Saint-Esprit, pour faire des disciples (Ac 1:6-8).  Qu’y a-t-il de plus motivant pour la mission que les paroles de Jésus dans Matthieu 24:14 ? « Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin. »

4) Rechercher des codes secrets afin de déceler le sens des Écritures.

Mon code « préféré » consiste à attribuer le nombre 100 à la lettre « a » et à l’incrémenter d’un chiffre pour chaque lettre de l’alphabet. Si vous faites le calcul, le nom « Hitler » totalise 666. Aux États-Unis, on peut se demander, pour chaque élection présidentielle, combien des candidats pourraient se disputer le titre d’Antéchrist. Par contre, ne commettons pas l’erreur d’utiliser les Écritures pour prédire qui remportera les élections. Et si on se met à essayer d’identifier à quelle métaphore apocalyptique un hélicoptère correspond, alors on se lance dans un cauchemar herméneutique.

5) Fonder ses croyances sur des on-dits.

En persistant à préférer les rêves d’un enfant à la Parole de Dieu, notre culture démontre que nous ne faisons pas assez confiance aux Écritures. Nous sommes paresseux et nous voulons que la Bible réponde à des questions qu’elle n’aborde pas. Or Dieu nous donne tout ce dont nous avons besoin dans sa Parole (2 Pi 1:3 ; 2 Ti 3:15-16).

6) Briser la continuité entre la création actuelle et la nouvelle terre.

Il est faux de s’imaginer que notre avenir éternel consistera à planer dans les nuages et non à marcher sur la terre. Cette mauvaise conception n’est pas basée sur les Écritures, mais sur la philosophie grecque. Les Écritures disent que la création sera libérée de son asservissement à la mort (Ro 8:23). Mike Wittmer l’a bien dit : « Nous sommes des terriens pour la gloire des cieux. »

7) Établir une vision particulière de l’eschatologie comme dogme fondamental.

Il faut chercher à comprendre le message clair des Écritures, sans tenir avec entêtement une position sur le millénium de manière aussi ferme que sur la naissance virginale.

8) Fixer des dates, qu’elles soient précises ou vagues.

Jésus a été on ne peut plus explicite : « Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul » (Mt 24:36 ; voir aussi Mt 24:44,50 ; 25:13 ; Ac 1:1-8).  Idem pour Paul (1 Th 5:3). Malgré cela, certains continuent à faire des prédictions.

Cette disposition à fixer des dates a atteint son paroxysme quand l’État d’Israël a gagné la guerre des Six Jours de manière inattendue en 1967. Une théorie basée sur Matthieu 24:13-14 prévoyait que le retour de Jésus ne serait pas plus tard qu’en 1988. Depuis, beaucoup de théories se sont succédées, en se basant sur toutes sortes de choses comme la lune ou l’an 2000. Elles nous distraient de la véritable intention des prophéties bibliques.

9) Oublier que Jésus a lui-même décrit les signes des temps de la fin.

Si l’on prédit une date en se fondant sur des guerres ou des bruits de guerres, ou si l’on se laisse déstabiliser, on est dans l’erreur.  Les troubles politiques et les désastres naturels ne devraient ni surprendre, ni consterner le peuple de Dieu. Le Christ nous a bien dit que tout cela arriverait (Mt 24:6-8). 

10) Mal évaluer les actions politiques de l’État d’Israël.

Les actions réalisées par l’État d’Israël moderne devraient être évaluées selon une justice standard et appropriée, et non selon le rôle qu’elle pourrait éventuellement tenir pour la fin du monde.

11) Écrire de la fiction trop spéculative sur la fin des temps.

Cela aboutit à écrire une théologie selon nos termes et non sur ceux de la Bible. (Ça ne vous rappelle pas une déplorable période de la mode dans les années 1970 ?)

12) Succomber à un optimisme extrême ou à un pessimisme extrême concernant les événements actuels.

À certains moments, le post-millénarisme s’est montré extrêmement optimiste quant à l’orientation de l’histoire. À l’opposé, le pré-millénarisme a parfois adopté une mentalité pessimiste et évasive qui laisse peu de place à la possibilité d’un réveil, ou au fait que les chrétiens sont le sel et la lumière du monde. Que l’on croie à l’amillénarisme ou non (je n’y crois pas, pour ma part !), les remarques d’Anthony Hoekema illustrent bien l’attitude que les chrétiens devraient adopter :

« Cependant, sachant que la victoire du Christ sur le mal était décisive et que le Christ demeure désormais sur le trône, le sentiment dominant de l’eschatologie amillénaire est l’optimisme, l’optimisme chrétien. Cela signifie que nous ne considérons aucune crise mondiale comme étant totalement désespérée, au-delà de toute aide et aucune tendance sociale comme étant absolument irréversible.  Cela signifie que nous vivons dans l’espoir — un espoir qui est construit sur la foi et qui s’exprime dans l’amour. »[2]

13) Désigner le livre de l’Apocalypse comme celui des « Révélations ».

[1] « Faire toutes choses nouvelles : l’eschatologie investi pour la vie de l’Église » [traduction libre]

[2] Traduction libre d’un passage de The Meaning of the Millennium: Four Views (Paperback, 1977) [« Le sens du Millénium : quatre pistes de réflexion », trad. libre]

 

Traduit de 13 End Times Errors to Avoid

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