D’où vient le Nouveau Testament ?

D’où vient le Nouveau Testament ? Aux alentours des années 30, un juif nommé Jésus prêche et se présente comme l’accomplissement de l’Ancien Testament, le Fils de Dieu et le Sauveur du monde. Il n’écrit rien, il parle. Il parle aux foules et à ses disciples. La Bible l’appelle d’ailleurs le Verbe, la Parole vivante. Il envoie également ses disciples parler de lui. Par la suite, l’apôtre Paul apporte le message de Jésus aux nations. Nous sommes alors aux alentours des années 40. Les premières églises de chrétiens se forment et Paul leur envoi des lettres dès les années 50. Ce sont les lettres apostoliques que l’on trouve aujourd’hui dans le Nouveau Testament. Elles en représentent 13 des 27 livres.

Les spécialistes pensent que, parallèlement à cela, circulaient des documents sur lesquels étaient inscrits des paroles de Jésus, et que c’est en partie à partir de ces documents qu’ont été écrit les évangiles du Nouveau Testament. Luc y ferait d’ailleurs peut-être allusion au début de son évangile. Les évangiles relatant la vie et l’enseignement de Jésus furent ensuite constitués, donc entre les années 60 et 70 selon certains spécialistes.

Tout le monde n’est pas d’accord quant à savoir dans quel ordre ils ont été écrits. Ce que l’on sait, en revanche, c’est que l’évangile de Jean a été rédigé en dernier, ainsi que son Apocalypse et ses lettres. Les écrits de Paul et les évangiles ont donc circulés très tôt, et l’ensemble du Nouveau Testament a été rédigé pendant la deuxième moitié du premier siècle, en une cinquantaine d’années.

On peut maintenant se demander comment ces écrits ont été reçus. Est-ce qu’ils ont été tout de suite considérés comme Parole de Dieu ou pas ? Tout comme pour les livres de l’Ancien Testament, les 27 livres du Nouveau Testament se sont imposés d’eux-mêmes, très rapidement. On dispose de différents témoignages d’auteurs attestant du fait que dans les églises, les évangiles et les épîtres étaient lus avec une autorité égale à celle des prophètes de l’Ancien Testament. Justin Martyr, Ignace d’Antioche, Clément de Rome, Papias ou Polycarpe, qui appelle d’ailleurs ces écrits « les Ecritures », terme réservé aux écrits reconnus comme étant inspirés de Dieu, attestent de ces choses et dressent des listes plus ou moins complètes du canon dès le début des années 100. Pour avoir une reconnaissance officielle, il faudra attendre le concile de Carthage, en 397, à l’occasion duquel est établie la liste définitive du canon du Nouveau Testament, même s’il convient de préciser qu’il ne s’agit pas d’une décision humaine, mais d’une reconnaissance officielle du statut divin qui s’imposait déjà vis-à-vis de ses écrits. On le sait par exemple car, en 1738, le savant Muratori découvre un document datant de l’année 170, avec une liste presque complète des livres du Nouveau Testament, ce qui confirme qu’il y avait bien une série de livres considérés par les premiers chrétiens comme faisant autorité. Il faudra attendre la lettre d’Athanase, en 367, pour en avoir une liste complète.

Si les premières listes n’étaient pas toujours complètes, c’est parce que quelques livres ont posé des questions quant à leur intégration : il s’agit de l’épître aux Hébreux, de Jacques, 2 Pierre, 2 et 3 Jean, Jude et l’Apocalypse, ce qui ne représente qu’un huitième du Nouveau Testament, soit 930 versets sur 7959. Ces livres ont toutefois circulé et faits autorité jusqu’au 3ème siècle. Ils ont été cités comme « Ecritures » dès le début des années 100, puis on s’est posé des questions à leur sujet, souvent à cause de querelles théologiques, avant de définitivement les accepter. Les questions qui se sont posées à leur sujet ont duré peu de temps, et ont existé dans certains milieux seulement. On pourra se demander ce qui fonde l’autorité de ses écrits, mais ce sera là l’objet d’une autre vidéo.