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Notre deuxième étape est de nous demander si oui ou non c’est une façon biblique d’aborder les Ecritures. Et pour cela, je vous invite à regarder Luc 24. C’est l’histoire des deux disciples sur le chemin d’Emmaüs. Je vous invite à lire les versets 13 à 33.

Jésus vient de ressusciter d’entre les morts. Sa résurrection est maintenant un fait dans l’histoire de l’humanité, plus que cela, le fait central, l’évènement clé de notre race, de notre planète, de notre cosmos.

Corporellement, il est sorti du tombeau, la mort est vaincue, l’espoir et la vie triomphent radicalement du désespoir et de la mort.

Mais tout cela vient juste de se produire, et même si Jésus l’avait prédit, les disciples qui rentrent chez eux, sombres et tristes, n’en ont pas l’espérance et encore moins la certitude. Ils sont désemparés par les évènements et déprimés par les conclusions qu’ils sont obligés d’en tirer.

Jésus leur apparaît, et eux, incapables de le reconnaître jusque-là, se tiennent devant lui, attristés.

Incapables, pourquoi ? Parce qu’il avait changé dans son apparence ? Je ne pense pas. Après tout, un des messages forts de la résurrection, c’est justement que c’est notre corps qui ressuscite, et pas un autre. Et le corps de Jésus portait toujours, et portera toujours, les stigmates de la croix.

Il est plus probable que Luc nous renvoie ici à l’idée qui réunit la vue, la compréhension, la foi et même le salut.

Les disciples ne le reconnaissent pas, ne le voient pas, parce qu’ils ne comprennent pas, et à cause de ce manque de compréhension, ils ne peuvent pas croire, ils sont incapables d’y mettre leur foi. Et parce qu’ils sont incapables d’y mettre leur foi, les bénédictions du salut leur sont inaccessibles.

Quelle est la réponse de Jésus à cela ? De leur dire, tout de suite, c’est moi, je suis revenu d’entre les morts !

Non. Sa réponse, c’est de faire une étude de théologie biblique. Regardons le verset 27. Il leur expliqua, à partir de Moïse et tous les prophètes, ce qui se rapportait à lui dans toutes les Ecritures.

C’est-à-dire qu’il a tracé, dans l’histoire de toute la bible, sa propre histoire à lui, pour ensuite transformer l’histoire de ces deux disciples et de tous les disciples depuis…

Et pour souligner la portée de cela, Jésus recommence.

Luc raconte une troisième apparition du Seigneur.

A ce point dans l’histoire, les apparitions de Jésus se sont faites nombreuses : aux femmes, à Simon, aux deux disciples d’Emmaüs. Les histoires foisonnent, l’espérance doit commencer, elle aussi, à grandir.

Néanmoins, à la vue de Jésus, les disciples craignent, et ne croient pas.

Jésus ajoute à la paix qu’il vient de leur annoncer le droit de toucher à ses blessures. Mais ils n’arrivent pas à croire, malgré tout, soit par étonnement, soit par bonheur.

Jésus mange devant leurs yeux. Toujours pas de déclic.

Jésus, corporellement ressuscité, leur présentant ses mains et ses pieds, mangeant devant leurs yeux, et tout cela ne suffit pas à faire des disciples des croyants.

Que fait Jésus, alors ?
Il explique tout ce qui est écrit à son sujet dans la loi, dans les prophètes, dans les psaumes.

En disant cela, Jésus englobe toute l’Ecriture, la Tora, représentée par la loi de Moïse, les prophètes, qui comprennent aussi les livres que nous appelons historiques, et la sagesse, qui est représentée par sa première partie, les psaumes.
Et, dit Luc, de manière didactique, là-dessus, il leur ouvrit leur intelligence pour qu’ils comprennent les Ecritures et ce qu’elles enseignent.
Comme pour enfoncer davantage le clou, Luc résume l’enseignement des Ecritures comme suit : le Messie doit souffrir, il ressuscitera le troisième jour…

L’histoire de la bible, c’est l’histoire du Messie et de sa mission, c’est de Jésus que cela parle.

Nous voyons bien que l’insistance de Calvin se trouve dans ce texte conforté. Rappelons ce que disait Calvin :

« Il n’est point donc licite de nous détourner ni divertir de la contemplation du Christ, tant peu que ce soit. Mais il faut que notre entendement soit du tout arrêté à ce point, d’apprendre en l’Ecriture à cognoitre Jésus Christ tant seulement, afin d’être droitement par luy conduits au Père, lequel contient en soy toute perfection ».

Lire les Ecritures pour y trouver le Christ est conforme à la manière dont Jésus- Christ lui-même lisait et enseignait la bible.
D’ailleurs, nous en voyons les fruits dans les écrits du Nouveau Testament, qui citent sans cesse l’Ancien Testament, et toujours dans le but d’expliquer et de présenter la vie, la mort et la résurrection de Jésus, si bien que parfois, nous restons perplexes quant à la manière dont les auteurs du Nouveau Testament procèdent pour ce faire.

Quand Paul dit, Or ce rocher était le Christ dans 1 Corinthiens 10…
Dire cela est radical. A partir du moment où on a compris cela, nous ne pouvons plus lire la bible autrement, détourner ou divertir notre attention ailleurs que la contemplation du Christ.

La bible témoigne de Jésus de beaucoup de manières et dans tous les genres littéraires imaginables. Mais elle témoigne de Jésus.

Permettez que je donne quelques exemples.

Dans certains textes, l’élément qui témoigne de Jésus est assez facile à repérer. Je pense à toutes les prophéties messianiques que nous lisons avec tant d’étonnement à Noël ou à Pâques. Prophéties qui prédisent avec une précision merveilleuse les circonstances de sa naissance et de sa mort. Qu’il serait né à Bethlehem, Michée le savait avant Marie. Que l’on transpercerait son côté afin que coule son sang et de l’eau, Zacharie le savait avant les soldats qui l’ont fait.

D’autres textes annoncent les thèmes de l’Evangile assez nettement. J’ai un petit livre qui s’appelle ‘L’Evangile dans la Genèse’ qui cite le texte dans Genèse 3.15, où la descendance de l’homme écrasera la tête du serpent, tout en ayant le talon mordu.

Qui écrasera le serpent, et avec lui, tous les effets désastreux du péché, résultat de l’intervention nocive du serpent dans le jardin ? Partiellement, et temporairement, nous voyons Noé, Abraham, Joseph, Moïse, Josué, David, Salomon, Esther mener la bataille contre le serpent et contre le péché. Mais aucun d’eux, que ce soit dans leur vie privée ou publique réussissent à débarrasser la terre du serpent une bonne fois pour toutes. Et tous meurent et subissent l’assaut final et amer du péché.

Et puis arrive Jésus, plus grand qu’Abraham, plus grand que Noé, plus grand que Moïse, plus grand que David et que Salomon, et il vainc la mort et nous n’avons plus qu’a attendre, avec certitude, qu’il finisse la tâche en triomphant sur Satan en le jetant dans le lac de feu.

On pourrait parler également de tout le système sacrificiel, qui parle du besoin de pardon et de purification. L’Evangile selon Lévitique serait un bon titre pour une série de sermons sur ce livre…

D’autres textes semblent plus éloignés de Jésus : les livres de la sagesse, par exemple. Mais Paul prend le thème de la sagesse, l’apôtre dont il a été démontré que ses écrits baignent dans l’atmosphère des Ecrits de la sagesse, et l’applique directement à Jésus. C’est lui notre sagesse. Et, qui plus est, sa vie sur terre, racontée dans les Evangiles, n’est-elle pas l’exemple par excellence de la vie de sagesse préconisée dans les Proverbes ?

La justice décrite dans la loi de Moïse et déclarée haut et fort dans les prophètes est cette justice que nous ne pouvons pas atteindre par nous- mêmes, que Jésus a accomplie pour nous dans sa vie et que notre foi en lui nous procure, de façon juridique dès le moment où nous croyons en lui et de façon progressive et expérientielle grâce à son Esprit Saint, qui nous habite. Cette justice habitera pleinement toute la terre au retour de Jésus, le Roi qui vient instaurer son Royaume à tout jamais.

Proprement comprise, la bible témoigne dans toutes ses parties de Jésus et de sa mission.

Proprement lue, La Bible raconte une seule histoire, celle de la rédemption de l’homme par la grâce et la puissance de Dieu, et cette histoire-là trouve son point culminant dans l’histoire du Messie.

Chapeau, Calvin.

La thèse de Calvin se trouve donc confirmée par Jésus-Christ, notre Seigneur et Sauveur. Quand nous lisons les Ecritures pour y trouver l’histoire de Jésus, c’est comme si Jésus lui-même sortait des pages sacrées, revêtu des promesses de l’Evangile, selon la belle phrase de Calvin. Revêtus des promesses de l’Evangile, tel un héros ou un champion, affrontant l’ennemi et nous réconfortant avec ces mêmes promesses redoutables et solides.


Dans la même série :
1. Introduction
2. Comment Calvin lisait-il la bible ?
3. Est-ce une manière biblique de lire la bible ?
4. Quel impact cette manière de lire la bible a-t-elle dans notre vie de chrétien ?

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