Un lecteur m’a demandé :
Pourquoi Dieu n’a-t-il pas envoyé le sacrifice de Jésus juste après qu’Adam et Ève aient péché ?
Pourquoi Dieu a-t-il attendu tout ce temps entre le péché originel et la croix ?
C’est une bonne question. Je ne veux pas sembler condescendant, mais la première réponse qui me vient à l’esprit, après avoir considéré la personne de Dieu, c’est « parce que Dieu l’a voulu ainsi. » Je parlerai de plusieurs raisons possibles plus tard, mais c’est là qu’il faut commencer. Il est déjà difficile simplement de comprendre la révélation de Dieu. Essayer de comprendre ce qu’il n’a pas révélé serait présomptueux. Donc, j’admets que je ne sais pas pourquoi il a construit et exécuté son plan de cette manière, mais je sais que ce dernier est parfait.
Malgré tout cela, je peux m’imaginer plusieurs raisons expliquant pourquoi Dieu n’a pas envoyé le Christ immédiatement. Toutes ces raisons sont liées au fait qu’en tant qu’individus et en tant qu’humanité, nous avons besoin de temps pour apprendre les choses. Puisque nous sommes des créatures spatiales et temporelles, le moyen des choses est important et le développement de l’histoire humaine est important.
Ce que Dieu a fait après qu’Adam et Ève aient péché, c’est promettre de sauver l’humanité. Genèse 3:15 est le début de la Bonne Nouvelle annonçant que quelqu’un (nous savons maintenant qu’il s’agit de Jésus) né d’une femme triompherait sur Satan: « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon. »
Bien que Satan ait meurtri Jésus sur la croix (blessé au talon), la résurrection a réduit son pouvoir à néant (écrasé la tête). C’est la toute première de nombreuses promesses que Dieu a faites. Il l’a gardée. Ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche : Elle ne retourne point à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté et accompli mes desseins” (És 55:11).
En attendant la rédemption et le jugement de Dieu, nous en apprenons plus sur sa fidélité. Puisqu’il accompli toujours ce qu’il promet, nous en apprenons plus sur sa véracité. “Dieu n’est point un homme pour mentir, ni fils d’un homme pour se repentir. Ce qu’il a dit, ne le fera-t-il pas ? Ce qu’il a déclaré, ne l’exécutera-t-il pas ?” (Nb 23:19.) En attendant, nous apprenons à exercer notre foi et notre persévérance et nous croyons en les attributs dignes de louanges de Dieu : “Retenons fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle” (Hé 10:23).
Jésus est l’Agneau, le sacrifice, la Pâque, le Prêtre, le Prophète, le Roi, l’accomplissement de la loi, le Pain de Vie, la Parole. Sans avoir eu le temps de développer ces idées à travers l’histoire et à travers les écritures, nous n’aurions jamais connu les profondeurs de la nature divine.
Dieu savait bien sûr à quel moment exact il enverrait Christ sur la terre. Galates 4:4-5 le dit éloquemment: “mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi, afin qu’il rachète ceux qui étaient sous la loi, afin que nous recevions l’adoption.”
Quand l’Évangile s’est manifesté en Christ après des milliers d’années, Dieu s’est assuré que le monde avait connu la vie sans le Messie pendant assez de temps pour pouvoir apprécier leur besoin désespéré de “la bonne nouvelle de la paix” (És 52:7, Catholique Crampon). Dieu a créé le monde de telle manière à ce qu’il puisse envoyer le Messie à exactement le bon moment.
Dieu a dit à Abraham : “À la quatrième génération, ils reviendront ici ; car l’iniquité des Amoréens n’est pas encore à son comble” (Ge 15:16). Dieu avait un plan pour délivrer son peuple de l’Égypte au moment leur permettant de conquérir les habitants du territoire qu’ils appelleraient la Terre Promise.
Pour que nous apprenions la foi, Christ n’aurait pas pu venir plus tôt qu’il l’a fait. Avant que la foi vienne, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. Ainsi la loi a été comme un précepteur pour nous conduire à Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi” (Ga 3:23-24).
De la même manière, nous apprenons la souffrance, la gloire et la grâce à cause de l’attente de Dieu : “Et que dire, si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère prêts pour la perdition, et s’il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu’il a d’avance préparés pour la gloire ?” (Ro 9:22-23.)
Une question corollaire à la première (pourquoi ne pas envoyer Christ à Adam et à Ève ?) est celle-ci : « Pourquoi Dieu n’a-t-il pas passé son jugement sur le péché immédiatement ? » Pierre répond à cette question en disant que l’amour de Dieu ne laissera pas une seule personne périr, si elle pourrait croire : “mais, par la même parole, les cieux et la terre d’à présent sont gardés et réservés pour le feu, pour le jour du jugement et de la ruine des hommes impies. Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c’est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour. Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance” (2 Pi 3:7-9).
C’est incroyable et merveilleux de reconnaître que Dieu a conçu ses plans, nous a créé et exécute parfaitement ses desseins, tout pour que nous prenions plaisir en lui. Il est parfaitement comblé dans sa propre personne, la divinité, depuis avant la création. Il n’a pas créé pour lui, mais pour nous, dans son bon plaisir. La vie elle-même est un don au-delà de toutes mesures. Que Dieu permette à certaines de ses créatures de vivre pour l’éternité avec lui dépasse l’entendement.
Je ne peux pas comprendre le plan de Dieu ou son timing, ni dans l’histoire humaine, ni dans ma propre vie. Cela ne m’empêche pas d’y croire malgré tout. “Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus vivants avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés); il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ, afin de montrer dans les siècles à venir l’infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ” (Ép 2:4-7).
Traduit par Étienne Sauvageau
Cet extrait est adapté du nouveau livre de Pippert, Stay Salt: The World Has Changed: Our Message Must Not(Demeurer le sel : le monde a changé, notre message ne le doit pas).