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Quand je demande aux nouveaux-venus ce qui les amène dans notre église, la réponse la plus fréquente que je reçois est : « Je cherche une communauté. »

Je grimace souvent en entendant cette phrase, de peur qu’ils ne restent pas longtemps. Ce n’est pas que le fait de désirer une communauté soit une mauvaise chose. Le problème est le fait de supposer qu’une communauté se trouve, comme quand on tombe sur un trésor caché.

On ne peut « trouver » une communauté, parce que ce n’est pas quelque chose que l’on découvre. Une communauté n’est jamais trouvée, elle est seulement construite.

À quoi regardons-nous ?

Facebook, Instagram, et les technologies similaires sont conçues comme des outils pour nous aider à nous connecter avec les autres – pourtant, dans le processus qu’elles nous proposent, ces technologies refaçonnent nos notions de connexion et de communauté. C’est une triste ironie que de constater que, à l’époque des médias sociaux, de plus en plus de gens déclarent qu’ils se sentent seuls, même si nous sommes plus « connectés » que jamais auparavant. Qu’est-ce qui donne cela ?

Internet a redéfini la communauté en termes de choix. Alors que durant la plus grande partie de l’histoire, la communauté a été donnée – c’était quelque chose qui était liée à notre localisation physique et qui comprenait vos voisins, vos camarades de classe et l’église au bas de la rue. Vous étiez littéralement coincés dans une communauté, ce qui vous obligeait à forger des relations avec les gens que vous aviez près de vous.

Une communauté n’est jamais trouvée, elle est seulement construite.

Ces temps sont terminés. Vous pouvez maintenant former une communauté avec n’importe qui, n’importe où. Vous pouvez trouver un groupe Facebook pour, virtuellement, tout dada ou centre d’intérêt ; vous pouvez interagir avec la vie quotidienne de personnes qui sont fort éloignées, par le biais d’histoires Instagram et cela depuis le confort de votre lit ; vous pouvez même, maintenant, assister à « l’église » dans la paume de votre main.

Nous traitons maintenant la communauté comme un arrêt à Chipotle. Vous pouvez vous occuper de votre communauté, tout comme de votre burrito, selon vos préférences. En retour, notre nation et nos églises sont devenues plus polarisées et tribales que jamais auparavant.

L’époque de la mise en liberté sous caution

Transformer la communauté en un bien de consommation a aussi conduit à ce que le journaliste de The New York Times, David Brooks a qualifié de « The Golden Age of Bailing » (L’âge d’or de la liberté sous caution). Si on « trouve » la communauté on peut tout aussi aisément la quitter. « La technologie rend tout cela si facile, » observe Brooks. « Vous n’avez qu’à sortir votre téléphone, et annuler un rendez-vous est aussi facile que d’annuler un chauffeur Uber. »

Cette tendance est aussi présente dans nos églises. « Church hopping » (Le sautillement d’une église à l’autre) est un terme commun dans le patois de l’église américaine. Je connais un pasteur qui était orateur invité à la retraite d’une autre église et qui fut surpris de voir dans l’auditoire quelqu’un qui venait juste de faire la classe d’instruction pour devenir membre dans sa propre église. J’ai vu durant mon ministère pastoral, à quelle vitesse les gens partent – à la première déception ou au premier désaccord. Et quand je m’enquiers d’eux auprès du pasteur de l’église suivante, je ne suis pas surpris d’apprendre qu’ils l’ont aussi quittée.

Construisez, ne faites pas du lèche-vitrine

Quand nous essayons de « trouver » une communauté d’église, nous ne traitons l’église que comme  consommateurs. Nous recherchons celle qui nous convient le mieux et nous la quittons au premier signe d’inconfort. Nous évitons la profondeur nécessaire à une vraie transformation et au soutien de nos âmes. Nous devons cesser de penser comme des clients et passer à une mentalité de constructeurs.

Comment construire, plutôt que de chercher une communauté ?

1. Ne soyez pas un architecte.

Dietrich Bonhoeffer disait : « Ceux qui aiment leurs rêves d’une communauté chrétienne plus qu’ils n’aiment la communauté chrétienne elle-même, deviennent les destructeurs de cette communauté chrétienne. »

Bon nombre d’entre nous choisissent d’être les architectes plutôt que les constructeurs de nos communautés, rêvant d’une église idéale plutôt que de se consacrer à une église réelle. Pourtant, plus nous nous accrocherons à nos propres plans plutôt que d’embrasser les personnes que Dieu a placées devant nous, plus nous apporterons de chagrin à nous-mêmes et à elles. Brett McCracken le formule ainsi : « Aussi difficile qu’elle puisse être à embrasser, l’idée que Dieu se fait de l’église est bien plus glorieuse que n’importe quelle église de rêve que nous pourrions évoquer. »

2. Construire exige des frottements et non du confort.

Les approches consuméristes pour « trouver une communauté » favorisent naturellement la voie la plus facile et la plus douce. Si la communauté est quelque chose que vous choisissez, naturellement vous choisirez celle qui vous rendra la vie plus simple et non plus compliquée. Pourtant, ce n’est que par l’effort, la sueur et les larmes que quelque chose de valable se construit – une communauté aussi. Les épîtres du Nouveau Testament sont remplies de verbes à l’impératif qui nous ordonnent de prendre soin, d’aimer et de nous pardonner l’un l’autre. Toute communauté authentique et durable devra s’efforcer de surmonter les conflits.

N’évitez pas le conflit. Utilisez-le pour rendre la communauté encore plus forte. Si nous quittons à la première offense, nous manquons une occasion de nous réconcilier et de glorifier Dieu dans le processus de formation d’une famille belle, sans égale et façonnée par l’évangile.

3. Construire sur le fondement  de Christ.

Nous sommes ardemment désireux de trouver une communauté dans l’espoir qu’elle comblera une partie vide de notre âme. Pourtant, aucune communauté — même l’église — ne peut être notre source suprême de vie. Bien plutôt, l’église existe pour nous rappeler où on peut vraiment trouver la source de la vie. Comme Paul l’écrit en Éphésiens 2:19–20, « Ainsi vous n’êtes plus des étrangers et des gens du dehors, mais vous êtes concitoyens des saints et membres de la maison de Dieu, édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Christ Jésus lui-même en étant la pierre angulaire. »

Ne cherchons pas à trouver une communauté qui correspond à nos plans, mais cherchons à bâtir la maison de Dieu selon les siens.

Traduit de : The Folly of ‘Looking for Community’

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