Proverbe 1.7 (NEG) :
La crainte de l’Eternel est le commencement de la science; Les insensés méprisent la sagesse et l’instruction.
L’une de mes prières les plus fréquentes est une prière pour la sagesse. C’est surprenant le nombre de fois que mes prières se résolvent à cette seule demande. Mais, d’année en année, la vie semble plus complexe et la sagesse encore plus indispensable pour gérer le ménage, pour les amitiés, pour les relations professionnelles, pour la parentalité, pour le mariage. Si la sagesse ne peut pas rendre la vie parfaite, elle la rendra certainement moins pénible qu’elle ne le serait autrement. Une vie sage émoussera la malédiction autant que nous pouvons l’espérer dans ce monde déchu.
Si vous avez déjà entendu un enseignement sur le livre des Proverbes, vous avez probablement été dirigé vers le chapitre 1 verset 7 et informé que la crainte de l’Éternel détient la clé de la sagesse (cf. 9.10). Ce verset est comme un énoncé de thème pour le livre. L’expression crainte de l’Éternel apparaît quinze fois dans les Proverbes, en particulier à des tournants significatifs (Pr 1.7, 29; 2.5; 8.13; 9.10; 31.30). Alors, quel est le sens de cette phrase énigmatique ?
Cette idée est en partie le projet des Proverbes, d’enraciner la sagesse dans l’alliance de Dieu avec Israël. Considérez Psaume 19.8-10 (S21) :
8 La loi de l’Éternel est parfaite,
elle donne du réconfort;
le témoignage de l’Éternel est vrai,
il rend sage celui qui manque d’expérience.
9 Les décrets de l’Éternel sont droits,
ils réjouissent le cœur;
les commandements de l’Éternel sont clairs,
ils éclairent la vue.
10 La crainte de l’Éternel est pure,
elle subsiste pour toujours;
les jugements de l’Éternel sont vrais,
ils sont tous justes.
En lisant cette liste, vous pourriez penser que l’un de ces éléments n’est pas à sa place. Après tout, la loi, le témoignage, les décrets, les commandements et les jugements sont évidemment des synonymes, alors que la crainte ne l’est pas. Quelque chose arrive à la crainte quand elle est unie à l’Éternel. J’ai entendu Bruce Waltke raisonner que de la même manière qu’un croquemonsieur n’a rien à voir avec le fait de croquer un monsieur, la crainte de l’Éternel est bien davantage que la somme de ses parties. Le Psaume 19place la crainte de l’Éternel à côté de tous ces termes comme étant équivalent (le Psaume 111 vaut également la peine d’être examiné). Dans le livre des Proverbes, la crainte de l’Éternel est définie comme la haine du mal (8.13), une source de vie (14.27), et l’enseignement de la sagesse (15.33).
Considérons maintenant Deutéronome 6.1-5. Ce passage est l’introduction du Shema (Dt 6.4-5), la confession la plus sacrée du judaïsme et le cœur de l’alliance avec l’Éternel. Jésus lui-même nous dirige vers ce texte comme le plus grand commandement et l’accomplissement de l’intégralité de la loi (Mt 22.37-40 ; Mc 12.29-30).
1 Voici les commandements, les prescriptions et les règles que l’Éternel, votre Dieu, a ordonné de vous enseigner afin que vous les mettiez en pratique dans le pays dont vous allez prendre possession, 2afin que tu craignes l’Éternel, ton Dieu, en respectant tous les jours de ta vie, toi, ainsi que ton fils et ton petit-fils, toutes ses prescriptions et tous ses commandements que je te donne, et afin que tu vives longtemps. 3Tu les écouteras donc, Israël, et tu veilleras à les mettre en pratique afin d’être heureux et de devenir très nombreux, comme te l’a dit l’Éternel, le Dieu de tes ancêtres, en te promettant un pays où coulent le lait et le miel.
4 Écoute, Israël! L’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. 5Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. (Dt 6.1-5)
Ici, à la hauteur de l’alliance, craindre l’Éternel signifie garder ses commandements et ceux-ci se résument dans la confession que 1) l’Éternel est unique et 2) que nous l’aimons, lui, uniquement. Il m’est inconcevable qu’un auteur des Proverbes ait pu écrire ou lire 1.7 sans penser à Dt 6.1-5.
Sans référence aux Proverbes, il y a quelques semaines, j’ai lu un très bel exposé de Calvin, sur ce sujet :
Pour commencer, le cœur du croyant ne se forge pas au hasard une sorte de dieu. Plutôt, il regarde à celui qui est le véritable et unique Dieu. Il ne lui attribue pas les qualités qui lui plaisent, mais se contente de le prendre tel qu’Il se révèle ; il est toujours prudent de ne pas s’écarter de la volonté de Dieu par un orgueil têtu. Le connaissant ainsi, et comprenant qu’Il gouverne toutes choses par Sa providence, il l’accepte avec confiance comme gardien et protecteur, et se confie donc à Sa garde, puisqu’il sait qu’Il est l’auteur de tout ce qui est bon. S’il est en proie à un besoin pressant, il se rabat aussitôt sur lui pour demander de l’aide, et après l’avoir appelé par Son nom, il attend Son aide, car il est persuadé qu’Il est à la fois généreux et bon. Il s’appuie avec assurance sur Sa compassion, ne doutant jamais que pour chaque détresse, il y ait un remède fourni par Sa miséricorde…
C’est ce que l’on entend par la religion pure et vraie – à savoir la foi, jointe à une crainte sincère de Dieu, le mot « crainte » comprenant à la fois l’amour pour la justice que Dieu a ordonnée dans Sa loi et la révérence, accordée librement et de tout cœur, pour Sa majesté.
Amour + révérence devant le caractère de Dieu = crainte du SEIGNEUR. Pouvez-vous même imaginer à quoi ressemblerait votre vie, si vous la viviez de cette façon ? Ce que j’aime dans le livre des Proverbes, c’est qu’il prend cette relation solennelle de l’alliance et la ramène au niveau de la vie commune. Il applique la loi à nos finances, nos relations, nos attitudes et nos émotions. Cela équivaut à une attitude d’humble dépendance et de confiance face à notre Seigneur (Pr 15.33; 22.4). La sagesse n’est pas une astuce de vie, c’est une relation. Si vous voulez la sagesse, vous devez simplement, vous appuyer sur le caractère de Dieu.
En tant que chrétiens, nous attacher au caractère de Dieu, nous appelle à la vie avec Christ. Faut-il s’étonner alors que Jésus lui-même soit caractérisé par la crainte de l’Éternel, par la sagesse ? (És 11.1-5; Co 2.3; 1 Co 1.30). Si vous décidez chaque jour d’aller vers votre Sauveur dans la foi et l’obéissance, vous vous dirigez vers la sagesse.
Peut-être que prier pour la sagesse n’est pas une si mauvaise manière de pratiquer la crainte de l’Éternel (Jc 1.5, 17).
Éternel, ne nous donne pas la sagesse humaine, qui sacrifie de plus grands biens pour le gain du monde. Nous voulons plus de toi, afin de savoir ce qu’est la crainte du Dieu vivant. Conduis-nous dans la vraie sagesse afin que nous puissions marcher dans la fidélité et la sécurité.