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Saül vs David : quelle repentance devant Dieu ?

Dans les livres de Samuel, à quelques chapitres de distance, on peut lire deux histoires de désobéissance : Saül, lors d’une expédition militaire (1 Samuel 15) et David dans « l’affaire » de Bath-Schéba (2 Samuel 11 & 12).

1) Deux fautes graves contre Dieu

Saül l’avare

Samuel annonce au roi Saül :

« Voici ce que dit l’Éternel, le maître de l’univers: Je me souviens de ce que les Amalécites ont fait à Israël lorsqu’ils lui ont barré le chemin à sa sortie d’Égypte. Va maintenant frapper les Amalécites. Vouez à la destruction tout ce qui leur appartient. Tu ne les épargneras pas et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et bébés, bœufs et brebis, chameaux et ânes.» (1 Samuel 15:2-3)

Saül commence par obéir, mais ne suit pas jusqu’au bout le commandement de Dieu :

« Saül et le peuple épargnèrent Agag ainsi que les meilleures brebis, les meilleurs bœufs, les meilleures bêtes de la seconde portée, les agneaux gras et tout ce qu’il y avait de bon; ils ne voulurent pas le vouer à la destruction. En revanche, ils exterminèrent tout ce qui était sans valeur et chétif. » (1 Samuel 15 :9)

David l’adultère meurtrier

De son côté, le roi David, entraîné par sa convoitise, fait enlever sa voisine Bath-Schéba, couche avec elle puis organise le meurtre de son mari (2 Samuel 11).

David, comme Saül, a cherché à assouvir son propre désir, au détriment de l’obéissance à la Parole de Dieu.

Quels penchants, dans notre vie, nous conduisent à suivre notre propre volonté au lieu de celle de Dieu ? Quel désir, quel trait de caractère, nous piègent en nous conduisant à pécher ? Nous devrions poser honnêtement et régulièrement, devant notre Dieu, dans la prière, nos faiblesses et Lui confesser nos penchants défaillants.

2) Deux attitudes face au péché dénoncé

Saül le négociateur

Lorsque Samuel vient trouver Saül, pour le confronter à sa désobéissance, le roi n’admet son péché, qu’après une suite de mauvaises excuses, visant à minorer sa culpabilité.

Il proclame d’abord avec un enthousiasme (masquant sa mauvaise foi) : «Sois béni de l’Éternel! J’ai accompli la parole de l’Éternel» (1 Samuel 15:13). Mais Samuel n’est pas dupe, alors Saül argumente : s’il a désobéi c’était surtout de la faute du peuple (1 Samuel 15:15), dont il a eu peur (1 Samuel 15:24) et dans le but d’offrir des sacrifices à Dieu, avec les bêtes épargnées (1 Samuel 15:15, 21). À peine a-t-il reconnu son péché, que Saül négocie le soutien de Samuel, afin de préserver son autorité royale (1 Samuel 15:30)

Autrement dit : « c’est pas moi, c’est les autres » (cf. la réponse d’Adam à Dieu, qui l’interroge sur sa désobéissance, Genèse 3:12), « on m’a forcé », « je croyais bien faire » et enfin « bon, d’accord j’ai péché, mais soutiens-moi quand même »…

Ce qui préoccupe Saül, c’est de se disculper et d’affermir son pouvoir royal sur le peuple. Toute sa démarche pointe vers son ego, elle est typique du pécheur, qui ne se préoccupe pas de se repentir.

David le confessant

Lorsque Nathan dénonce le péché de David, le roi lui répond sans la moindre objection :

«J’ai péché contre l’Éternel!» (2 Samuel 12:13)

On pourrait trouver que la confession de David est courte, mais ce serait oublier qu’elle se déploie de façon admirable et publique dans tout le Psaume 51. David y sollicite la grâce divine (v.3), pour l’effacement de ses fautes (v.3,4), dont il reconnaît être coupable (v.5, 7) comme d’une terrible agression contre Dieu lui-même (v.6). Il indique ainsi, le seul moyen de devenir pur (v.9, 12).

David confesse sa culpabilité (celle de toute sa vie) devant Dieu, sans restriction, ni négociation. C’est comme s’il disait : « oui, j’avoue être coupable des fautes dont il est question », « mais je suis aussi entièrement pécheur, depuis ma conception dans le ventre maternel » (v.7) ! Autrement dit, David ne négocie pas pour réduire sa peine, il avoue au-delà du reproche de Nathan.

Par contraste avec la « négociation » de Saül, nous discernons ce que Jésus expliquera aux pharisiens :

«Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché. Mais en réalité, vous dites: Nous voyons.’ [Ainsi donc,] votre péché reste. » (Jean 9:41)

3) Quel modèle pour nous ?

Notre réflexe égocentrique est parfois de vouloir négocier la gravité de notre péché devant Dieu, au lieu de nous attrister de L’avoir offensé. Ce faisant, nous résistons à la logique de la grâce, déployée dans la foi christocentrique, comme si nos arguments pouvaient « réduire notre faute », devant la justice et la sainteté de notre Dieu. Au lieu d’être un pécheur confessant et gracié, nous nous obstinons à être un pécheur qui « négocie », donc ne se repent pas (ou pas entièrement) et reste finalement emmêlé dans son péché.

L’économie d’une confession sincère, en négligeant la gravité de nos fautes trouble la sanctification et la communion avec Christ. Nous livrons un : « ce n’est pas si grave ! », alors que Dieu attend un : « pardonne-moi Seigneur, je suis pécheur et j’ai besoin de ta grâce » !

David incarne ici le pécheur repentant selon le cœur de Dieu [1], véritable croyant, justifié en Jésus-Christ, antitype de la fausse piété diabolique de Saül.

Exemple de repentance

Que notre Dieu nous donne de marcher sur les pas de David, suivant ce qu’il exprime dans le Psaume 51 :

[…] O Dieu, fais-moi grâce conformément à ta bonté! Conformément à ta grande compassion, efface mes transgressions!

Lave-moi complètement de ma faute et purifie-moi de mon péché,

car je reconnais mes transgressions et mon péché est constamment devant moi.

J’ai péché contre toi, contre toi seul, j’ai fait ce qui est mal à tes yeux. C’est pourquoi tu es juste dans tes paroles, sans reproche dans ton jugement.

Oui, depuis ma naissance, je suis coupable; quand ma mère m’a conçu, j’étais déjà marqué par le péché.

Mais tu veux que la vérité soit au fond du cœur: fais-moi connaître la sagesse dans le secret de mon être!

Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur, lave-moi, et je serai plus blanc que la neige!

Fais-moi entendre des chants d’allégresse et de joie, et les os que tu as brisés se réjouiront.

Détourne ton regard de mes péchés, efface toutes mes fautes!

O Dieu, crée en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé!

Ne me rejette pas loin de toi, ne me retire pas ton Esprit saint!

Rends-moi la joie de ton salut, et qu’un esprit de bonne volonté me soutienne!

J’enseignerai tes voies à ceux qui les transgressent et les pécheurs reviendront à toi.

O Dieu, Dieu de mon salut, délivre-moi du sang versé, et ma langue célébrera ta justice.

Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche proclamera ta louange.

Si tu avais voulu des sacrifices, je t’en aurais offert, mais tu ne prends pas plaisir aux holocaustes.

Les sacrifices agréables à Dieu, c’est un esprit brisé. O Dieu, tu ne dédaignes pas un cœur brisé et humilié. […]

(Psaume 51:3-19)

 

[1] Nous n’ignorons pas les sentences prononcées par Dieu contre David, qui vont impacter sa vie terrestre, à la suite de cette affaire. Les commenter aurait débordé du cadre de cet article.

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