Aidez TGC Évangile21 à équiper les croyants pour qu'ils restent fermement attachés à l'Évangile dans une culture qui change radicalement.

×
Parcourir

Il existe un débat actif au sujet du rôle que l’évangélisation devrait jouer dans les cultes du dimanche matin. Dans n’importe quel culte du dimanche, pouvons-nous affirmer que nos auditeurs sont des croyants ou des incroyants ?

1 Corinthiens 14:23–25 indique que les deux groupes étaient présents dans les réunions de l’Église primitive. La plus grande partie, dans la congrégation, était des croyants rassemblés pour l’adoration. Néanmoins, Paul propose que les chrétiens se conduisent de façon à ce que les non-croyants ne soient pas, sans nécessité, rebutés (en concluant que les chrétiens sont « hors de sens, » v. 23) et puissent entendre la bonne nouvelle et être convaincus par elle (disant alors : « Dieu est réellement parmi vous, » v. 25).

Ceci ne veut pas dire que tous les éléments dans l’adoration doivent être parfaitement compréhensibles par les non-croyants. Cela reviendrait à organiser un concert ou un débat et non un culte d’adoration. Les cantiques et les hymnes glorifiant la Trinité seront un défi pour les non-croyants, et la Sainte Cène leur sera tout autant mystérieuse.

La prédication qui affirme la nature radicale du péché et la libre grâce de Jésus sera la plus difficile de toutes, puisque l’Évangile est toujours une offense faite à « l’Homme naturel » (1 Cor. 2:14). Le non-croyant trouvera qu’une bonne partie de l’adoration chrétienne lui est étrangère, quelle que soit la façon dont elle est présentée. Paul ne nous demande pas, alors, d’ôter les aspects de l’Évangile qui sont nécessairement scandaleux. Bien au contraire, il nous appelle à contextualiser le culte d’adoration de sorte que toute confusion ou toute chose offensante non-nécessaire en soit ôtée.

Tout comme Jésus rappelait aux Pharisiens de ne pas élever la tradition au niveau de la sainteté (Marc 7:8–9), nous aussi, nous devrions veiller à ne pas idolâtrer nos pratiques favorites d’adoration, au risque d’exclure ceux qui ont désespérément besoin d’entendre la bonne nouvelle. Au contraire, selon les mots du Psaume 105 nous disons, « Rendez grâces au SEIGNEUR ; invoquez son nom ; faites connaître ses œuvres parmi les peuples ! »

Comment devrions-nous faire cela ? Le verset continue en disant : « Chantez à lui, chantez lui des louanges ; parlez de ses œuvres merveilleuses ! » En d’autres termes, en considérant notre adoration, les non-croyants verront qui est Dieu réellement. Edmund Clowney appelait cela « l’évangélisation doxologique. »

Des pratiques générales, non des rituels rigides

La Bible ne nous donne pas un modèle rigide pour nos cultes d’adoration, mais elle nous donne des pratiques générales pour la louange, la lamentation, la confession, la conviction et la convocation. Nous avons donc à créer des espaces d’adoration où ces pratiques peuvent être réalisées pour édifier à la fois les croyants et les non-croyants.

Pour y parvenir, nous devons premièrement bâtir nos cultes d’adoration en pensant que des non-croyants seront présents. Les membres chrétiens de l’Église, qui vont inviter, pourront immédiatement dire si leurs amis ou collègues sont à l’aise dans le service.

Voici cinq valeurs que vous devriez avoir, et certaines pratiques que vous pourriez suivre.

Valeur 1 : Notre langage peut être compris.

Ceci pourrait être l’obstacle le plus grand pour les églises dans un contexte post-chrétien. Pendant trop longtemps, les sous-cultures chrétiennes ont été capables d’exister avec un « langage tribal » et un dialecte sans avoir besoin d’expliquer leur verbiage.

Je me souviens d’avoir amené à l’église un ami de collège non-chrétien, immédiatement après être moi-même devenu un chrétien. Alors que nous étions assis là, l’orateur devant nous déclara : « Le sang de l’Agneau a été répandu pour vous pour la propitiation de vos péchés. Il est temps maintenant de prendre une décision pour Christ. » Nous nous regardions l’un l’autre avec des visages dévastés. Il n’y avait ni explication ni suivi.

La pratique: Traduisez. Souvent, quand j’écris mes sermons, j’essaie d’imaginer des personnes qui n’ont jamais été à l’église. J’essaie de penser aux arguments et questions qu’elles pourraient avoir avec le passage ou les concepts qui sont discutés. Évitez tout jargon qui n’est pas nécessaire. Si vous faites usage d’un mot qui n’est pas familier, expliquez-le.

Valeur 2: Le culte d’adoration doit être compréhensible.

Si l’adoration, c’est conférer de la valeur à quelque chose, alors les humains n’ont pas le choix de ne pas adorer, car nous accordons tous de la valeur à quelque chose. Le concept d’un culte d’adoration, toutefois, est étranger à bien des gens, aussi est-ce notre travail de l’interpréter dans une culture post-chrétienne. Cela est une aide à la fois pour les chrétiens et les non-chrétiens.

La pratique: Redeemer Lincoln Square imprime de courtes notes en marge qui expliquent chaque partie du service. Par exemple, quand c’est le moment de la confession, on trouve une note marginale qui dit : « La confession, c’est quand nous sommes honnêtes au sujet de nous-mêmes et chacun avec Dieu. Quand nous admettons que nous avons mal placé nos affections, nous sommes appelés à réordonner nos vies. Ce n’est que quand nous sommes honnêtes au sujet de nos défauts que la bonne nouvelle de la grâce est significative. »

Valeur 3: Vous devez être transparents de façon appropriée.

Alors que les médias sociaux deviennent toujours plus dominants, la manière dont nous cultivons la présentation de nous-mêmes en ligne engendre un manque de confiance. Les gens recherchent l’authenticité. Quoique nous sachions que nos vies ne sont pas toutes remplies de bonheur, c’est pourtant ce que nous voyons souvent présenté dans l’église. Il est plus important que jamais auparavant, donc, que nous nous montrions comme des humains totalement authentiques, brisés, mais pleins d’espérance, dans nos réunions.

Pratique : Nos cultes devraient toujours contenir des éléments d’adoration non pas seulement d’espérance, mais aussi de lamentation et de confession. Sans que je devienne trop quelqu’un qui parle de lui-même, j’essaie de révéler régulièrement mes propres combats afin d’incarner cette valeur.

Valeur 4: Acceptez la participation des non-croyants.

On peut faire cela en formulant leurs objections à la foi mieux qu’ils ne le peuvent. Le bénéfice est double : les chrétiens ont entendu les mêmes objections et se demandent ce qu’est la réponse chrétienne ; et les non-chrétiens se sentent entendus quand vous exposez intelligemment leurs soucis.

Pratique : Quatre choses ici. (1) Imprimez des prières pour ceux qui ne prennent pas la communion de sorte qu’ils aient quelque chose à faire durant ce temps la. (2) Accueillez par un mot de bienvenue les non-croyants au début du culte et adressez-vous à eux à ce moment-là. (3) Durant le sermon, insérez une phrase comme : « Si vous n’êtes pas quelqu’un qui suit Jésus, vous pourriez penser … » Ceci leur permet, ainsi qu’à leurs amis chrétiens, de savoir que vous prenez en considération leurs questions. (4) Envisagez de faire un temps de questions et réponses. Dans notre église, nous l’appelons Q&R — Temps de questions et réponses — parce que nous promettons de répondre ! Dans le bulletin de l’église, nous imprimons un numéro de téléphone et nous permettons à tout le monde de nous envoyer par texto des questions qui recevront une réponse après le culte durant 15 à 20 minutes.

Valeur 5: Présentez clairement la Parole et les œuvres.

Les non-chrétiens et les chrétiens ont besoin d’entendre la Parole de la grâce incarnée et prêchée clairement. La grâce, ce n’est pas seulement le fait que votre passé soit réglé ; c’est aussi l’assurance de la vie future avec lui. De nombreuses doctrines chrétiennes sont importantes, et ont besoin d’être discutées, mais toutes sont prévues pour vivre la grâce dans l’expérience.

Si ce message vous touche, imagineriez-vous entreprendre votre vie en tant que disciple de Christ – non pas par obligation, mais en réponse à son amour ; motivés par la reconnaissance, et non par la culpabilité ? Les raisons de nos œuvres et la puissance de les accomplir nous contraignent.

Les non-croyants ont besoin de voir la foi chrétienne mise en pratique, sinon elle ne leur semblera pas vraie. C’est pourquoi il devrait y avoir, durant le culte d’adoration, des moments pour mettre en lumière les ministères variés de miséricorde et d’action, avec à la fois des rapports célébrant ce qui se fait, et des indications sur les opportunités de servir. Ceci fait que chacun peut voir comment la grâce nous conduit vers ce monde.

Pratique : Quatre choses ici, aussi. (1) Envisagez d’instaurer des prières trimestrielles de lamentation qui mettront en avant un mal actuel présent dans le monde et demanderont à Dieu la sagesse pour savoir comment nous pouvons soulager les besoins. (2) Mettez en avant, durant le culte, les ministères variés où les membres de la congrégation peuvent servir et mettre leur foi en pratique (3) Faites une marche de prière dans votre voisinage pour identifier des besoins potentiels qui ne sont pas encore pris en considération. (4) Assurez-vous que chaque sermon montre bien que le problème principal, aussi bien pour les chrétiens que pour les non-chrétiens, c’est l’incrédulité face à la grâce réelle offerte en Jésus.

Ceci ne constitue pas une liste exhaustive, mais cela va peut-être vous aider à envisager de nouvelles pistes dans lesquelles vous pourriez influencer vos cultes et votre congrégation, afin qu’ils constituent un espace ouvert à toutes les personnes.

Traduit de Where Does Evangelism Fit on Sunday Morning?

EN VOIR PLUS
Chargement