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Leadership? Quel leadership?

À l’université Swinburne de Melbourne, l’École de Business enseigne le  »servant leadership » (leader au service de ses subordonnés), car les preuves de l’efficacité de l’enseignement de Jésus sur le leadership se construisent depuis des décennies. La Harvard Business Review (Revue américaine sur le monde de l’entreprise) l’a surnommé le «leadership de niveau cinq» – une forme de leadership humble, éclectique, enseignable et même sage qui place les objectifs de l’entreprise au-dessus de la personnalité du leader. Il n’y a rien de sentimental ou d’idéologiquement biaisé en faveur de l’introversion ici. Il s’agit d’une entreprise: cette forme de leadership se justifie par les résultats supérieurs qu’elle obtient.

Le leadership est complexe pour nous à Melbourne. Notre ville est obsédée par la critique des dirigeants; recherchant des leaders et cherchant à les destituer par après

Mais le leadership est complexe pour nous à Melbourne. Nous savons que notre ville est obsédée par la critique des dirigeants; recherchant des leaders et cherchant à les destituer ensuite. C’est l’un des biens ordinaires que nous avons ardemment transformés en un but ultime tout en cherchant les clés d’une vie significative selon nos propres conditions. Nous croyons profondément que si nous comprenons bien le leadership, tout ira bien.

Mais là il s’agit de l’Australie où nous pratiquons une forme brutale d’égalitarisme. Nous abattons sans pitié même le plus beau et le plus digne de nos grands coquelicots. Nous renversons ceux qui auraient pu exceller, avec le temps, la grâce et opportunité donnée. Ensuite, nous nous plaignons que les gens sages s’éloignent du leadership en public, du leadership d’entreprise et d’église – laissant les mauvaises herbes derrière eux.

Les lettres de Paul aux Corinthiens nous montrent que ces querelles sur le leadership ne sont pas nouvelles. Différents dirigeants avaient accumulé différentes factions au sein de l’église. Les gens s’alignaient  derrière Paul, Céphas (Pierre) et Apollos – et, dans 2 Corinthiens, peut-être Tite. Il y avait des Super Apôtres qui abusaient et trompaient la jeune église.

Paul se demande si les Corinthiens sont fous. Pourquoi faire des leaders des idoles? «Paul a-t-il été crucifié pour vous? Avez-vous été baptisés au nom de Paul? » (1 Corinthiens 1:13). Son propos est que les dirigeants dans l’église ne sont pas des sauveurs, ce sont des ouvriers:

J’ai planté [fait la mission] et Apollos a arrosé [enseigné et été berger], mais c’est Dieu qui fait croître. (1 Corinthiens 3: 6)

Alors que Paul déballe l’enseignement de Jésus sur le servant leadership pour les églises de Corinthe, nous apprenons que les dirigeants, les ministres et les pasteurs d’églises sont à la fois plus importants et moins importants que nous ne le pensons.

Les dirigeants, ministres et pasteurs de l’Église comptent plus que nous ne le pensons.

Certains chrétiens contemporains pensent que les églises n’ont pas besoin de dirigeants: nous savons mieux que nos pasteurs. Nous sommes éduqués (des professionnels ayant notre propre statut dans la communauté au-delà de l’église). Nous exerçons nos propres formes de leadership chaque jour ouvrable. Nous pouvons faire un meilleur travail – et la Bible elle-même n’enseigne-t-elle pas que l’Église est un royaume de prêtres (1 Pierre 2: 9)?

Mais pour Paul, une église qui dit qu’elle n’a pas besoin de dirigeants serait comme une ville qui dit qu’elle n’a pas besoin d’ouvriers.

À la fin de 1 Corinthiens 12, Paul note que certains dons sont fondamentaux pour établir l’église et habiliter les autres dons de l’église:

Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. Et Dieu a établi dans l’Église premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues …                                                                                                                                                                      (1 Corinthiens 12: 27)

Ceci est cohérent avec ce que Paul écrit dans Éphésiens 4:

Christ a donc donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ.                                                                                                                                            (Éphésiens 4: 11-12)

En d’autres termes, la tâche des gens dans le ministère est d’édifier et d’équiper le reste de l’église pour le ministère de l’église où et comment qu’ils se trouvent. Nos dirigeants d’église, nos ministres et pasteurs n’ont pas tous les dons dont une église aura besoin, mais ils sont plus importants que nous le pensons par rapport au fait qu’ils aident les autres à exercer leurs propres dons.

Les dirigeants, ministres et pasteurs d’église comptent moins que nous ne le pensons.

Si certains chrétiens sous-évaluent le leadership, d’autres le surévaluent – croyant qu’un bon leader est essentiel au succès et à la croissance de l’église. Typiquement «bon» signifie ici une personnalité charismatique et extravertie avec des dons d’enseignement séduisants. «Réussir» signifie attirer des gens dans notre église et nous mettre sur la carte. Nous notons que les grandes églises, les églises à succès ont des leaders avec grand «L» et nous voulons former les gens qui entrent dans le ministère à devenir ce genre de personnes. C’est ainsi que nous voulons être dirigés.

 »Les grandes églises, les églises à succès ont des leaders avec grand «L» et nous voulons former les gens qui entrent dans le ministère à devenir ce genre de personnes… Paul dit «non». »

Mais encore une fois, Paul dit, «non»:

Nous ne prêchons pas nous-mêmes; c’est Jésus-Christ le Seigneur que nous prêchons, et nous nous disons vos serviteurs à cause de Jésus. Car Dieu, qui a dit   »la lumière brillera au sein des ténèbres » a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de La gloire de Dieu sur la face de Christ. Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous.                                                                         (2 Corinthiens 4: 5-7)

Comme il est étrange que l’un des auteurs les plus réussis de l’histoire, le co-fondateur du plus grand mouvement bénévole du monde – l’un des missionnaires les plus influents et les plus réussis de l’Église – ait le sentiment que c’est la faiblesse de nos dirigeants, leur insuffisance qui permet aux autres de voir la grâce de Dieu à l’œuvre en eux, plutôt que leur compétence et leur éclat. Écrivant à nouveau sur le leadership, il dit:

Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur. Car ce n’est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, c’est celui que le Seigneur recommande. (2 Corinthiens 10: 17-18)

Pourquoi devons-nous nous rappeler ces choses? Parce que, comme le dit Paul, il est trop facile de diriger une église par l’apparence du succès (ou ce que notre culture définit comme le succès) plutôt que par la substance – qui est, comme Paul nous le dit dans 2 Corinthiens 10: 7, appartenir à Jésus-Christ .

Application de l’enseignement de Paul…

  • L’avenir de l’Église ne dépend pas de l’ingéniosité de nos plans stratégiques. Ils ne donneront ni vie ni croissance et ne ressusciteront pas les morts. L’avenir appartient à Jésus-Christ. C’est lui qui a été ressuscité des morts. (par exemple, sur la planification, voir 2 Corinthiens 1: 12-22)
  • La vérité de l’église n’est pas assurée par nos qualifications académiques ou nos publications, ou par des apologistes intelligents ou des sermons savants. C’est en Jésus-Christ parce qu’il est la vérité sur Dieu. (par exemple, sur la vérité, voir 1 Corinthiens 1: 20-31)
  • La vie de l’église ne se trouve pas dans nos communautés, nos rassemblements, nos réseaux d’amitié ou nos petits groupes. Le pouvoir de bien vivre, bien aimer, bien pardonner est en Jésus-Christ. (par exemple, sur la communauté, voir 1 Corinthiens 11: 17-34)
  • La mission de l’Église n’est pas captive de nos programmes. Son succès dépend entièrement de Jésus-Christ et de ce qu’il fait déjà dans la vie des gens,ce que nous devons découvrir et auquel nous devons participer (par exemple, sur la mission interculturelle, voir 1 Corinthiens 8: 1-13)

Bien sûr, nos efforts de planification, d’enseignement, de communauté et de mission comptent, mais uniquement dans la mesure où le fait d’être ouvrier (l’œuvre) compte. Ils sont essentiels à faire, mais ils n’atteignent pas la croissance par eux-mêmes. Ils ne produisent pas de salut ou de but parce que c’est Dieu qui donne la croissance. Notre effort est l’apparence mais Jésus est la substance.

Ce que nous et nos dirigeants faisons, c’est éloigner les gens de nous-mêmes vers Jésus-Christ. Nous sommes les vases d’argile contenant le trésor de la bonne nouvelle de Jésus, de sorte que – par nos fautes et nos faiblesses, plutôt que par nos réalisations et notre force – les gens peuvent voir la grâce et le don de Dieu en nous (et ensuite vouloir le chercher par eux-mêmes. ).

Dans la mesure où notre ministère le fera, il connaîtra le succès. Si cela nous renvoie à nous-mêmes, ou crée des likes et des adeptes, ou de l’influence pour nos dirigeants et nos catégories d’église, c’est une tristesse.

Paul a écrit dans 2 Corinthiens 1 que «Toutes les promesses de Dieu trouvent leur oui en lui.» C’est Jésus que nos dirigeants-serviteurs doivent servir. Pour le dire en termes pragmatiques, c’est le ministère qui fonctionnera.

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