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Quel personnage biblique nous représente le mieux, en tant que société, en cette période du COVID-19 ? Mon choix se porte sur la « femme à la perte de sang » de Luc 8. Permettez-moi de vous expliquer pourquoi.

Quand elle vient à Jésus pour la première fois, on nous dit qu’elle « a eu une perte de sang pendant douze ans, et bien qu’elle ait consacré toute sa vie aux médecins, elle ne pouvait être guérie par personne » (Luc 8:43).

Quelques remarques. Premièrement, elle est isolée. Elle a dû observer une distance sociale pendant 12 ans ! Je devenais fou après 12 jours. Israël avait des lois au sujet des maladies contagieuses dans l’Ancien Testament et celles-ci la maintenaient à l’écart de la société normale. Il y a quelques mois nous pourrions avoir trouvé une telle politique archaïque ou cruelle, mais maintenant que nous y sommes :  nous comprenons leur importance pour la santé publique.

Comme elle, nous sommes nombreux maintenant à être isolés, enfermés dans nos maisons, devenus des experts sur Zoom. La distanciation sociale peut, sur le long terme, avoir un effet négatif sur notre santé mentale. Nous sommes créés pour avoir des relations par un Dieu de relations. Pour certains cette période d’isolement n’a fait qu’exacerber un sentiment d’abandon ressenti depuis des années : le conjoint qui est parti, l’ami qui vous a poignardé dans le dos, le père que vous n’avez jamais connu.

Deuxièmement, la femme souffrant d’hémorroïdes est aussi fauchée. Elle a consacré « toute sa vie » aux médecins. Le compte en banque est vide, l’argent s’est tari, son espoir a probablement disparu. Nous pouvons nous identifier à elle sur ce point également. J’ai parlé à de nombreux amis qui ont perdu leur emploi ces dernières semaines ou dont l’entreprise se bat pour rester à flot. Toute l’économie est en train de s’effondrer, et nous avons adopté un plan de relance de 2 000 milliards de dollars – le plus important de l’histoire – pour tenter (comme la femme souffrant d’hémorroïdes) de remédier à notre situation en y consacrant tout ce que nous avons.

Nous pouvons nous identifier à cette femme.

Finalement et, c’est la chose la plus importante, elle est malade. Cette femme perd son sang ; son corps ne fonctionne pas normalement. Dans la Bible, le sang est considéré comme « la vie » d’une personne (Lév. 17:13–14). Ainsi nous avons le tableau d’une vie qui disparaît peu à peu, qui glisse doucement vers la fin. Là aussi nous pouvons faire le rapprochement avec notre situation. Même si nous ne connaissons personne atteint par le virus, le COVID-19 nous a confrontés à notre mortalité, nous mettant face à la vérité dérangeante que nous ne sommes pas invincibles. Nous sommes tous « saignés » dans ce sens métaphorique plus large ; nos vies s’éloignent progressivement.

Cette femme c’est nous. Malades, fauchés et isolés. Où aller ? Que faire ? Y a-t-il un espoir dans notre condition ? Suivons-la pour le savoir.

Jésus est contagieux

La femme tend la main vers Jésus et découvre, étonnamment, que c’est lui qui est contagieux : « Elle s’approcha derrière lui et toucha la frange de son vêtement, et aussitôt son écoulement de sang cessa » (v. 44).

Elle ne le salit pas, c’est lui qui la rend propre. Elle ne lui transfère pas son impureté ; il lui transfère sa pureté. Elle ne lui donne pas sa maladie ; il lui donne sa plénitude.

L’évangile a souvent été appelé un « grand échange », dans lequel, en union avec Christ, il échange notre pauvreté contre sa richesse, notre méchanceté contre sa justice, notre rejet contre sa perfection, notre maladie contre sa plénitude de santé. De façon ultime, la croix et la résurrection sont le lieu où la condition du pécheur est rencontrée par la compassion du Sauveur.

Christ échange notre pauvreté contre sa richesse, notre méchanceté contre sa justice, notre rejet contre sa perfection, notre maladie contre sa plénitude de santé.

Jésus souligne sa foi quand il dit : « ta foi t’a guérie » (v. 48). Cela peut susciter une question troublante chez certains : Cela signifie-t-il que si je ne suis pas guéri, c’est tout simplement que je n’ai pas assez de foi ? Non, continuez à lire l’Évangile de Luc. Jésus souffre ; ceux qui le suivent souffrent. Cela fait partie du paquetage chrétien.

Pourtant, la guérison est en marche. La résurrection de Jésus fait passer notre question de « si je suis guéri » à « quand je serai guéri » (comme l’observe utilement Andrew Wilson – Anglais). Le Christ ressuscité est les prémices du plan de Dieu : ressusciter les morts et restaurer toute la création. Ainsi, même si nous ne faisons pas l’expérience de la guérison aujourd’hui, nous pouvons savoir que nous la ferons bientôt.

La résurrection vient

Comme la femme souffrant d’hémorroïdes, nous avons aussi, parfois, un avant-goût et un aperçu de cette victoire finale. Je l’ai vécu la semaine dernière, lorsque ma « grand-mère Rena » a apparemment été guérie et a pu sortir de l’hôpital, après que des amis se soient ralliés à moi pour prier pour elle. Mais j’ai également vécu le « pas encore » du royaume la semaine dernière, lorsque mon ami Mitch est décédé trop jeune d’un arrêt cardiaque – alors qu’il aimait profondément Jésus et était un homme de grande foi.

L’évangile chrétien est la bonne nouvelle aussi bien pour Mitch que pour Rena. Pour Mitch, il proclame que la mort n’a pas le dernier mot (nous serons ressuscités). Pour Rena, il proclame que Christ est proche (nous pouvons expérimenter ses soins aujourd’hui). Notre Roi ressuscité est vivant, et il a, à la fois, la force pour aujourd’hui et l’espérance pour demain.

En tant que malades, fauchés et isolés nous pouvons tendre la main vers Jésus, nous confiant dans ses soins fidèles.

La puissance d’être connu

Mais Jésus ne s’occupe pas seulement de la maladie de cette femme ; il s’occupe aussi de sa solitude. J’aime la manière dont il l’appelle : « Qui est-ce qui m’a touché ? » (v. 45). Son but n’est pas seulement qu’elle soit guérie, mais qu’elle soit connue. Au début, elle est effrayée : « Quand la femme vit qu’elle n’était pas cachée, elle vint en tremblant » (v. 47) Elle a peur parce que tous ceux qui l’entourent sont sur le point de réaliser qu’ils doivent rentrer chez eux et prendre un bain (elle s’est pressée dans la foule). La seule chose qui est pire que de vivre dans l’ombre est d’être exposé au jugement et aux regards des autres. Je vais juste recevoir ma guérison et partir, Jésus ; merci beaucoup.

Pourtant, comment Jésus répond-il ? « Ma fille, ta foi t’a guérie ; va en paix » (v. 48). Il l’appelle fille. C’est une expression de soin paternel. Jésus ne l’appelle pas « désagrément » ou « nuisance ». Il l’appelle « enfant ». Lorsque nous nous approchons de Dieu dans la foi, il nous accueille non pas avec une conférence mais avec une étreinte.

Le but de Jésus est de faire de vous un enfant du Dieu vivant. En tant que malades, fauchés et isolés nous pouvons tendre la main pour recevoir la consolation et l’aide. Jésus vous appelle hors de votre cachette – non pour vous condamner, mais pour vous guérir. En substance il dit : Mon but n’est simplement de réparer votre vie, mais de vous amener dans la mienne.

Un docteur héroïque

Christ est notre Grand Médecin et cela constitue une identité puissante. Les médecins et les infirmières ont été ces temps-ci les héros les plus inspirants. Les travailleurs de la santé ont été au front pour prendre soin des malades et les blessés, sachant tous très bien le caractère contagieux du virus auquel ils sont confrontés. Ils ont couru le risque, dans cette guerre microbiologique, de contracter la maladie qu’ils cherchent à soigner.

Dans le monde entier, nous voyons des scènes similaires de villes qui s’arrêtent pour crier et applaudir à l’unisson aux fenêtres en signe de gratitude ; de voitures de police qui entourent les hôpitaux pour faire retentir leurs sirènes afin de soutenir ceux qui travaillent à l’intérieur ; de citoyens qui déclarent depuis leur domicile : vous restez là pour nous ; nous restons ici pour vous.

Pourquoi nos cœurs sont-ils captivés par de telles actions ? Je dirais que ces images reflètent la véritable histoire qui est au centre du monde. Car le Christ est le Grand Médecin, qui s’est approché pour noussoigner – les malades et les blessés. Il savait à quel point notre maladie était contagieuse, et pourtant il est venu. Il est venu en sachant qu’absorber notre affliction était le seul remède.

Jésus savait à quel point notre maladie était contagieuse, et pourtant il est venu en sachant qu’absorber notre affliction était effectivement le seul remède.

À la croix, il est venu sous la malédiction de notre condition, le médecin prenant en charge la situation de son patient, pour porter notre maladie jusqu’à la tombe et l’y enterrer. Mais la mort n’a pas pu le retenir. En tant que Roi ressuscité, il apporte maintenant la communion avec Dieu à ceux qui le reçoivent, et il apportera une nouvelle vie à toute la création.

Christ est le Grand Médecin, qui a pris notre maladie en charge pour nous guérir et nous rendre sains. Comme la femme souffrant d’hémorroïdes, nous sommes invités à tendre la main à Celui qui s’est rapproché, qui nous tend déjà la main.

Traduit de : The Great Physician for COVID-19

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