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Nous qui avons grandi dans une église, nous connaissons bien Moïse. Cet enfant sauvé des eaux par la fille du pharaon et éduqué à la cour de celui-ci. Cet homme, appelé l’ami de Dieu, qui avait cet immense privilège de pouvoir lui parler face à face. Cet homme qui a guidé le peuple de Dieu hors de l’esclavage d’Égypte et reçu les tables de la loi. Cet homme dont il est dit qu’il est plus doux (ou humble selon les traductions) qu’aucun être humain sur la face de la terre. C’est également lui que nous voyons sur le mont de la transfiguration au côté d’Elie et de Jésus-Christ. Bref, ce héros de la foi cité dans la lettre aux Hébreux parmi tant d’autres.

Mais, cette lecture est-elle complète ?

Je vous propose d’aller au plus près de l’homme et de voir en quoi nous lui ressemblons tellement.

Nous faisons réellement connaissance avec Moïse en Exode 2.11-14. Déjà adulte et pleinement conscient de son appartenance au peuple hébreu, Moïse voit un égyptien, membre de son peuple adoptif, frapper un de ses frères. À juste titre, il s’indigne de cette maltraitance mais sa réaction face à cette injustice est démesurée car il tue l’Égyptien. Imaginez la scène…

Moïse se montre colérique, impulsif, sans réelle maîtrise de soi puisque sa réaction (le meurtre) est pire que l’action de l’Égyptien (la maltraitance) qui l’avait provoquée. Il ne semble pas avoir de remords face à ce qu’il a fait, néanmoins il craint la réaction de Pharaon en cachant le corps. Ensuite, se sachant découvert, il prend la fuite pour éviter la sanction.

De plus, la conscience qu’il a de sa position privilégiée en tant qu’Hébreu ayant accès à la cour de Pharaon, recueilli et élevé comme le fils de celui-ci, semble le faire agir en tant que justicier vis-à-vis de son peuple, premièrement face à l’Égyptien qui maltraite son frère puis face à cet Hébreu qui se querelle avec un autre Hébreu. Moïse semble penser que cette position privilégiée le place en « chef et juge » sur ses frères comme le lui reproche d’ailleurs l’Hébreu coupable de la dispute.

Cette première rencontre avec Moïse n’est ni glorieuse ni à son avantage, mais elle dépeint bien le caractère de celui que Dieu a choisi pour libérer son peuple : un homme colérique et impulsif. Un homme qui s’autoproclame chef et juge de son peuple et qui se croit investi d’une mission divine pour délivrer ses frères (Actes 7.20ss).

Moïse fuit en Madian et là, près d’un puits, face à des jeunes filles en difficulté à cause de bergers peu avenants, il se place encore en défenseur et leur permet de faire boire le troupeau. Nous ne savons pas comment il prend la défense de ces jeunes filles ni ce qu’il advient des bergers, mais nous le reconnaissons bien à sa façon d’agir : il ne sait pas rester indifférent et inactif face à l’injustice !

Il va épouser l’une de ces jeunes filles, Sephora, et habiter avec sa belle-famille pendant plus de 40 ans.

Oui Dieu choisit et utilise des hommes ou des femmes comme Moïse,

impulsifs, colériques et ayant une très haute opinion d’eux-mêmes et c’est avec ce caractère bien trempé que Dieu décide de travailler, mais pas sans polir et ajuster. Moïse ne va pas changer du tout au tout, il reste ce qu’il est avec ce caractère que Dieu lui a donné, mais son regard va changer de direction … De lui et de sa propre gloriole, il va se tourner vers Dieu et Sa gloire.

La Bible ne nous dit pas comment Dieu s’y prend pour former son serviteur durant ces quarante années, mais on peut imaginer que, tout comme il le fait avec chacun d’entre nous, il utilise les circonstances de vie, les proches, les épreuves, les difficultés, etc.

Cette transformation se devine dans la réponse de Moïse à Dieu lorsqu’Il l’appelle du milieu du buisson ardent : « Qui suis-je, pour aller vers le Pharaon et pour faire sortir d’Égypte les Israélites ? » D’un homme, plein de certitudes quant à ses capacités de délivrer Israël, il ne reste rien. Moïse a conscience de son état devant Dieu : il a nommé ses fils Guershon (Je suis immigré) et Eliézer (Mon Dieu est mon secours).

Dieu va user de patience, dialoguer, encourager par des signes et même se mettre en colère contre Moïse avant que celui-ci accepte de se mettre en route pour l’Égypte et endosser ce rôle de leader que Dieu lui confie.

Il est par contre certain que Dieu va former son serviteur tout au long de son leadership sur le peuple d’Israël, et la première chose que Moïse apprend lors de son appel est que Dieu est un Dieu Saint (Exode 3-4) !

Nous servons et appartenons à un Dieu Saint qui Lui seul nous appelle et nous qualifie pour son service !

Comme l’apôtre Paul plusieurs siècles plus tard, Moïse pourrait dire « (…) quand il a plu à Dieu, qui m’a mis à part depuis le ventre de ma mère et qui m’a appelé par sa grâce (…) » (Galates 1.15), et comme chacun d’entre nous devrait le dire !

Dieu a choisi Moïse et il a souverainement orchestré sa naissance et son enfance à la cours de Pharaon. De même, c’est Dieu qui a créé Moïse dans tout ce qu’il est corps, âme et esprit (Psaume 139.13-18). Le plus dur pour Moïse comme pour chacun d’entre nous est de soumettre sa volonté à Sa volonté; de se laisser transformer, instruire, corriger afin d’être un serviteur utile.

A suivre : Partie 2


Une rubrique qui désire encourager les femmes individuellement et communautairement à creuser davantage la Parole de Dieu pour en faire une boussole qui oriente les réflexions et qui conforte toutes les décisions de la vie.

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