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À plusieurs reprises, depuis la libération d’Égypte jusqu’aux frontières de Canaan, il nous est dit que la colère de l’Éternel s’enflamma contre la désobéissance, l’idolâtrie et l’attitude adultère de son peuple, et souvent nous voyons Moïse se jeter face contre terre et intercéder pour ce peuple que Dieu lui a confié. Mais à plusieurs reprises également, durant ce long pèlerinage dans le désert, le texte nous dit que la colère de Moïse s’enflamma contre le peuple de Dieu.

L’une de ces colères se manifeste après que Moïse a passé 40 jours et 40 nuits dans la présence de l’Éternel, sur le mont Sinaï, à écouter Dieu établir son alliance, sa loi et ses commandements pour le peuple qu’Il s’est choisi. Dieu fait descendre Moïse car Il voit Israël se livrer au péché et dans sa colère il veut exterminer les enfants d’Israël. Moïse implore Dieu d’épargner le peuple mais lorsqu’il descend et se retrouve face à Israël, et qu’il voit le veau et les danses, sa colère s’enflamme (Ex 32).

Encore une fois, imaginez la scène …

Moïse est tellement en colère qu’il jette à terre et brise les tables de pierre contenant les lois de l’Éternel écrites du doigt même de Dieu. Et pourtant, à aucun moment il n’est écrit que Dieu reproche à Moïse d’avoir jeté et brisé ces tables. Non, quelques chapitres plus loin, Dieu lui dit : « Taille deux tables de pierre comme les premières, et j’écrirai sur ces tables les paroles qui étaient sur les premières que tu as brisées » (Exode 34.1). Pas un seul reproche !!!!

De même, dans les quelques autres récits qui relatent les colères de Moïse (Exode 11,16 et 32, Lévitique 10, Nombres 16 et 31), à aucun moment Dieu ne fait de reproches à Moïse. Pourquoi ? La raison est toute simple. Chaque fois que Moïse s’est mis en colère (ou s’est enflammé de colère) contre Pharaon, le peuple d’Israël ou une partie du peuple, c’était en raison de la désobéissance ou de la rébellion envers Dieu et/ou ses prescriptions.


La colère de Moïse reflète la colère de Dieu contre le péché et le pécheur !

Et pourtant en Nombres 12.3, il nous est dit que Moïse était un homme très doux (ou humble), plus qu’aucun être humain sur la face de la terre. Cette qualité de Moïse nous est rapportée alors que sa sœur et son frère, Myriam et Aaron, contestent son autorité et sa position privilégiée d’interlocuteur de Dieu.

Cela faisait plus de deux ans que le peuple était sorti d’Égypte (Nombres 10.11). Myriam et Aaron avaient été témoins de la relation privilégiée de Moïse avec Dieu. Malgré leurs rôles respectifs (Myriam était prophétesse et Aaron a été le bras droit de Moïse auprès de Pharaon puis Dieu l’a institué souverain sacrificateur), ils jalousent Moïse et murmurent derrière son dos.

Moïse ne dit rien. Était-il au courant des propos de son frère et de sa sœur ? La raison donnée à son silence est surprenante : « Moïse était un homme très doux (ou humble), plus qu’aucun être humain sur la face de la terre » (Nombres 12.3).

La colère de Moïse ne s’enflamme pas contre son frère et sa sœur. C’est l’Éternel qui prend les choses en main et prend la défense de Moïse pour légitimer sa place de leader.

Nous avons là une belle leçon à apprendre de Moïse. Il a compris et appris que la Gloire de l’Eternel est plus importante que sa propre gloire !

Pourtant, nous savons que Moïse n’a pas pu entrer dans le pays promis à cause de sa désobéissance à Dieu à un moment donné de son leadership. Dans le désert de Tsîn, le peuple a soif (Nombres 20) et il murmure encore une fois contre Moïse et contre Dieu. Dieu appelle Moïse et Aaron et Il dit à Moïse de prendre le bâton et de parler au rocher qui donnera de l’eau. Moïse s’adresse effectivement au peuple mais quelques anomalies se dégagent de son discours :

  • « Est-ce de ce rocher que nous vous ferons sortir de l’eau ? ». Dès le début de l’exil, nous assistons à une sorte de schéma dans les relations entre Dieu, Moïse et le peuple d’Israël. Lorsque Moïse s’adresse au peuple de la part de Dieu, il commence habituellement son discours par « Voici ce que dit l’Éternel…», mais cette fois-ci il ne prononce pas une seule fois le nom de l’Éternel qui est pourtant celui qui a ordonné de faire sortir l’eau du rocher.
  • Moïse désobéit et frappe le rocher deux fois avec son bâton au lieu de lui parler comme l’Éternel le lui avait dit.
  • Moïse qualifie le peuple de rebelle. À la lumière du Psaume 106.32-33, Moïse est envahi par l’amertume vis-à-vis de ce peuple tellement prompt à contester les bienfaits de Dieu et il se met en colère. Dans sa colère, il s’exprime de manière irréfléchie et ainsi est lui-même rebelle à Dieu.

Dieu sanctionne Aaron et Moïse tout de suite à la fin de cet épisode car, par leur attitude, ils ont déshonoré Dieu. Moïse n’a pas tort de désapprouver l’attitude rebelle du peuple mais sa colère, ici, semble être guidée par sa propre lassitude face aux manquements répétés de ce peuple, et non par le désir de voir l’Éternel être reconnu dans tout ce qu’Il est et fait pour son peuple si prompt à murmurer.

Dieu punit Moïse pour sa désobéissance au même titre qu’il punit le peuple d’Israël. Le Seigneur est juste et ne fait acception de personne!

Moïse reconnait sa faute, plaide sa cause devant Dieu mais Dieu ne cède pas (Deutéronome 3.23-27, 32.48-52). Cependant, dans sa grâce, Dieu lui montre lui-même le pays promis depuis le mont Nébo et Il prend soin de Moïse jusqu’à sa mort en étant celui qui l’ensevelit (Deutéronome 34.1-6).

En quoi cela peut-il être utile pour nous aujourd’hui ?

Tout comme Moïse, Dieu nous a choisis et placés là où nous sommes. Il nous a créés tel que nous sommes avec le caractère qui est le nôtre pour son service. Notre responsabilité est de soumettre notre volonté à celle de Dieu pour le laisser nous façonner et entrer dans les œuvres bonnes qu’il a préparées d’avance pour que nous les pratiquions (Éphésiens 2.10).

Malheureusement, tout comme Moïse à Mériba, malgré l’œuvre transformatrice de Dieu qui travaille et façonne notre caractère, il nous arrive de chuter lorsque nous décidons d’agir par nous-même et pour nous-même. Mais nous appartenons à un Dieu plein de grâce qui, tout comme il a relevé et pris soin de Moïse, veut nous relever et prendre soin de nous.

La colère de Dieu contre notre péché, notre désobéissance et notre attitude rebelle a été dirigée une fois pour toute sur Jésus-Christ qui a accepté de subir à notre place la mort : punition qui nous était destinée !

Que le Seigneur nous aide à agir, à l’exemple de Moïse, avec douceur et humilité lorsque nous sommes attaqués dans notre personne ou dans la légitimité de notre engagement, sachant que l’Éternel entend. Par contre, que nous puissions être fermes et intransigeants face à toute désobéissance, toute rébellion et tout dérapage de son peuple dont nous faisons partie.

« Célébrez la grandeur de notre Dieu ! Il est comme un rocher, ses œuvres sont parfaites, tout ce qu’Il fait est juste. Il est un Dieu fidèle qui ne commet pas d’injustice, c’est un Dieu juste et droit. » (Cantique de Moïse, Deutéronome 32.4-5).


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