Elle est assise dans mon bureau, avec des larmes qui coulent sur son visage. Deux ans auparavant, sa mère était décédée à l’hospice pile au moment où elle était retournée se reposer chez elle. Elle avait essayé de trouver un repos nocturne décent après des journées passées aux côtés de sa mère. « Je n’arrive pas à me le pardonner. Je l’ai laissée mourir toute seule. Je savais que j’aurais dû être présente, mais j’ai été égoïste. Je ne pourrai jamais me le pardonner ».
Des dizaines de personnes m’ont fait part de confessions similaires. Est-ce que cela fait écho chez vous ? Quelle culpabilité portez-vous ? Quel fardeau portez-vous parce que vous ne pouvez pas vous pardonner ? Si le Christ vous a pardonné, devez-vous aussi vous pardonner à vous-même ?
De nombreuses personnes sont prises au piège parce qu’elles ne peuvent pas se pardonner à elles-mêmes. Mon amie n’est pas la seule. Et elle se sent prise au piège. Parce qu’elle n’entendra jamais sa mère lui offrir son pardon, elle a l’impression de ne pas pouvoir se libérer de sa culpabilité.
Si le Christ vous a pardonné, devez-vous aussi vous pardonner à vous-même ?
Que dit la Bible ?
Pourquoi ne pouvez-vous pas vous libérer de votre péché ? Est-ce parce que le poids est trop lourd ? Ou parce que vous savez que vous n’avez pas changé ? Ou bien parce que les effets de votre péché ne peuvent pas être inversés ?
J’ai une bonne nouvelle – une si bonne nouvelle. Vous n’avez pas besoin de vous pardonner, parce que vous ne pouvez pas vous pardonner.
Je sais, cette réponse semble étrange. Notre culture thérapeutique contemporaine nous dit que le pardon de soi n’est pas seulement une catégorie de pardon, c’est en fait le plus important de tous les pardons. La psychothérapeute Beverly Engel écrit dans Psychology Today : « Je crois que le pardon de soi est la mesure la plus puissante que vous puissiez prendre pour vous débarrasser d’une honte débilitante ». Mais voici la question vitale pour les chrétiens : Pouvez-vous citer un seul exemple dans la Bible où il est question d’une personne qui se pardonne à elle-même ?
Il n’y a pas de catégorie ‘pardon de soi’ dans la Bible. Quelle vérité libératrice ! Votre honte et votre culpabilité ne dépendent pas de votre capacité à vous pardonner.
Deux types de pardon
Il y a deux – et seulement deux – catégories bibliques de pardon : le pardon des autres et le pardon de Dieu. Le pardon horizontal et le pardon vertical.
Le pardon horizontal nous caractérise en tant que chrétiens. Rechercher le pardon des autres n’est pas facultatif. Se pardonner les uns les autres n’est pas facultatif. Paul écrit :
« Ainsi donc, en tant qu’êtres choisis par Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous de sentiments de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres et, si l’un de vous a une raison de se plaindre d’un autre, pardonnez-vous réciproquement. Tout comme Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. Mais par-dessus tout cela, revêtez-vous de l’amour, qui est le lien de la perfection.» (Col. 3:12-14)
Il ne suffit pas de demander pardon à Dieu, il faut aussi demander pardon à ceux que nous avons blessés.
Si le pardon horizontal est important, le pardon vertical, qui vient de Dieu seul, est encore plus fondamental. Après avoir commis le double péché odieux de l’adultère avec Bath-Shéba et du meurtre d’Urie, David crie à Dieu : « J’ai péché contre toi, contre toi seul, j’ai fait ce qui est mal à tes yeux.». (Ps. 51. 6). Comment David peut-il dire cela ? Est-il en train de minimiser ses horribles péchés contre Urie et Bath-Shéba ?
À peine.
Il y a deux – et seulement deux – catégories bibliques de pardon : le pardon des autres et le pardon de Dieu. Le pardon horizontal et le pardon vertical.
David se rend compte qu’aussi horrible que soit son péché horizontalement, il est bien pire verticalement. Il a profondément offensé son Créateur – et le Créateur d’Urie et de Bath-Shéba – en dévalorisant une vie et en en étouffant une autre. Il a offensé son Dieu juste, créateur de l’alliance, par ses actions méchantes, qui rompent l’alliance.
Chantez ! Vous êtes pardonnés.
Mais savez-vous ce que David ne fait jamais ? Mettre en route un processus de pardon de soi. Il n’envisage pas une seule seconde devoir se pardonner à lui-même. Ni de s’auto-flageller pour se libérer complètement de son péché une fois qu’il a demandé pardon à Dieu. En fait, David choquerait probablement les sensibilités thérapeutiques modernes si elles voyaient la rapidité avec laquelle il se sent libéré. Il admet qu’une fois pardonné, il aura l’audace de chanter : « O Dieu, Dieu de mon salut, délivre-moi du sang versé, et ma langue célébrera ta justice ». (Ps. 51, 16)
Avez-vous fait l’expérience d’une telle liberté ? Avez-vous déjà ressenti le pardon total de Dieu de façon si profonde qu’il vous était impossible de ne pas chanter de joie ?
Le pardon vertical vous permet de faire l’expérience de la puissance et de la libération qui viennent de la croix, puis il vous renvoie à l’horizontal, où vous êtes rétabli dans la communauté.
Chers compagnons pécheurs, la culpabilité vous tourmente-t-elle ? Demandez pardon à ceux contre qui vous avez péché. Demandez pardon à Dieu, votre Sauveur, qui a acheté votre salut par la mort de Jésus. Et puis chantez ! Célébrez votre pardon. Appréciez votre liberté.