Avec les années qui passent, il est naturel de se remémorer les évènements qui sont derrière nous. Ce type de réflexion sur notre passé peut être utile – c’est une bonne façon de grandir en sagesse. Mais pour les parents, ce processus peut être douloureux lorsque nous constatons dans la vie de nos enfants, des difficultés ou des aboutissements décevants. Nous pouvons vivre avec un sentiment d’échec en repensant à nos faux pas et à la façon dont nous avons échoué en tant que parents. Les regrets tournent en boucle dans notre esprit, nous causent de l’anxiété, et nous nous sentons démunis.
J’aimerais vous proposer une bretelle de sortie. Il ne s’agit pas d’un remède à tous les maux, mais d’un point de départ qui pourra porter du fruit. Lorsque nous réfléchissons aux regrets que nous ressentons pour nos enfants, il est important de se demander si la situation ou l’issue est principalement le résultat de notre péché, de nos limites ou de notre faiblesse. Ce n’est pas toujours évident à déceler, et parfois ces catégories se chevauchent, mais avec l’aide du Saint-Esprit, nous pouvons mieux comprendre la nature de notre responsabilité dans la situation. Et cette compréhension nous aide à savoir comment aller de l’avant.
Notre péché entraîne des regrets
Parce que nous sommes des créatures déchues, le péché affecte tout ce que nous faisons, y compris l’éducation des enfants. Ainsi, lorsque nous abordons un regret particulier, nous commençons par nous demander si nous avons activement péché contre notre enfant dans cette situation. Par exemple, si vous et votre conjoint vous disputiez souvent devant vos enfants et vous aviez tendance à vous dénigrer verbalement l’un l’autre, votre traitement mutuel était un péché et le fait de le faire subir à vos enfants était un péché.
Que faire alors ? Confessez votre péché au Seigneur et recevez son pardon (1 Jean 1:9). Confessez votre péché à votre conjoint et demandez de l’aide pour votre mariage si ce n’est pas déjà fait. Cherchez de l’aide auprès du peuple de Dieu : parlez à votre pasteur, demandez à votre groupe d’étude biblique ou à votre groupe de maison de prier pour vous (Jacques 5:16).
Confessez votre péché à votre enfant. Vous pourriez dire quelque chose comme ceci :
Quand tu étais petit, papa et moi nous sommes souvent disputés. J’ai eu tort de lui parler durement et de le faire devant toi. Je veux que tu saches que nous travaillons sur notre mariage et je veux te demander pardon. Si tu le veux bien, je suis prêt à entendre comment nos disputes t’ont affecté, maintenant ou une autre fois.
Ensuite, vous écoutez ou attendez qu’ils soient prêts à vous en parler. Enfin, vous priez pour que Dieu guérisse les blessures causées par votre péché.
Nos limites entraînent des regrets
En tant que parent, je vous encourage à vous considérer comme une personne limitée. Il ne s’agit pas d’une catégorie morale. C’est une façon de décrire notre condition d’être humain, créé : Dieu nous a créés avec des limites. Il est omniscient – nous ne le sommes pas. Il est omniprésent – nous ne le sommes pas. Il vit en dehors du temps. Nous vivons dans le temps et avons un temps limité.
Notre nature limitée est une catégorie utile dans diverses circonstances, telles que celle des parents qui travaillent à l’extérieur et doivent jongler avec plusieurs responsabilités ; celle des parents qui ont plusieurs enfants avec des besoins différents ; et celle des parents qui s’occupent de parents âgés et doivent répondre aux besoins de plusieurs générations à la fois. Parfois, tous nos efforts nécessaires pour travailler, subvenir aux besoins de nos familles et s’occuper des besoins de chacun font que nous ne pouvons pas être partout et faire tout ce que nous voudrions.
Que faisons-nous des regrets liés à nos limites ? Nous sommes honnêtes avec le Seigneur sur ce que nous ressentons. Nous regrettons que nos limites nous aient obligés à faire des choix difficiles et que nous n’ayons pas pu donner à nos enfants tout ce que nous aurions voulu. Nous partageons notre fardeau avec des amis chrétiens de confiance qui vivent des situations similaires, afin de recevoir leur réconfort et leur encouragement.
Et nous faisons savoir à nos enfants que nous reconnaissons nos limites. Vous pourriez dire quelque chose comme ceci :
Chéri, quand tu étais plus petite, je travaillais beaucoup. Et je sais que j’ai manqué de temps avec toi. Je me souviens que je n’ai pas pu venir à ton tournoi de football lorsque j’étais en déplacement. Je me souviens avoir été absent aux repas avec toi les fois où je devais travailler tard. Je veux que tu saches que cela me fait de la peine de ne pas pouvoir retrouver ce temps avec toi. Je suis prêt à en parler et même à t’écouter m’en parler si cela t’a blessé.
Nos faiblesses entraînent des regrets
La faiblesse n’est pas un péché, tout comme notre nature limitée n’est pas un péché. Si j’ai une bonne mémoire et que je n’ai pas besoin d’un agenda, c’est une force. Si j’ai du mal à me souvenir des dates et que je dois constamment me fier à un agenda, c’est une faiblesse. Un parent a-t-il péché s’il a oublié de noter la date du spectacle d’école dans son agenda, et s’en rend compte trop tard ? Non. Ce n’était pas intentionnel, c’était une omission.
Lorsque nous admettons que nous avons été faibles, nous ne cherchons pas à nous dédouaner. Nous cherchons plutôt à reconnaître notre humanité.
L’oubli est une faiblesse propre aux êtres créés, et notre faiblesse de parent peut engendrer des scénarios que nous regrettons par la suite. Lorsque nous admettons que nous avons été faibles, nous ne cherchons pas à nous dédouaner. Nous cherchons plutôt à reconnaître notre humanité.
De la même manière que vous avez à faire face à vos limites, vous pouvez pleurer le fait que votre faiblesse ait entraîné le non-respect d’une étape importante de la vie de votre enfant. Vous vouliez être là pour soutenir votre enfant et vous ne l’avez pas été. C’est triste, et si vous confiez cette tristesse au Seigneur, cela aidera votre cœur. Pleurez ce que vous avez manqué et recevez la consolation divine. Parlez-en aussi avec le peuple de Dieu. D’autres parents luttent de la même manière, et la communion fraternelle vous aidera à savoir que vous n’êtes pas seul.
Reconnaissez également vos faiblesses à votre enfant. Vous pourriez dire quelque chose comme ceci :
Chérie, je suis vraiment désolée de ne pas avoir été présente à ton spectacle. Tu as peut-être remarqué que j’ai du mal à me souvenir des dates dans tous les domaines de ma vie. Mais manquer une date importante qui te concerne toi et tout le travail que tu as accompli me désole, et j’aimerais savoir ce que tu ressens. Je sais que ce n’est pas la même chose que d’être présent, mais votre professeur a enregistré la pièce et j’ai hâte de la regarder.
Prenez la bretelle de sortie
Plutôt que de laisser les regrets tourner en boucle dans notre esprit, nous pouvons emprunter la bretelle de sortie pour faire honnêtement le point sur ce qui s’est passé. Avez-vous remarqué le schéma qui se déroule ? Il est relationnel. Laissez vos regrets vous pousser vers le Seigneur, vers d’autres chrétiens et vers vos enfants.
Les regrets sont douloureux, mais nous pouvons les aborder avec l’espérance en Christ. Pour toutes les façons dont vous trébuchez dans votre rôle de parent, la grâce de Dieu est suffisante. Pour toutes les façons dont vous vous inquiétez pour vos enfants, l’attention du Seigneur pour eux surpasse la vôtre. Pour toutes les façons dont vous êtes submergés par la responsabilité parentale, que le Christ lui-même soit votre paix.
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