Je relève quatre thèmes dans Proverbes 29.
1° « Il y a un piège dans le crime de l’homme mauvais, mais le juste triomphe et se réjouit » (v. 6). C’est une pensée très pertinente. Parmi les résultats du péché, il y a la distorsion de la personnalité, les démêlés avec son propre mal, la crainte d’être découvert, la culpabilité subjective, et bien d’autres choses encore. Nous sommes pris au piège de notre propre péché. En revanche, celui qui pratique la justice, non seulement évite ces pièges, mais vit dans une relative insouciance. Il peut chanter et être dans l’allégresse.
2° « Les hommes de sang haïssent l’homme intègre, mais les hommes droits protègent sa vie » (v. 10 ; cf. v. 27). Il s’agit d’une vérité générale qui s’applique tout particulièrement à Jésus. Le Seigneur a pu dire à certains de ses adversaires : « Mais maintenant, vous cherchez à me faire mourir, moi un homme qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue de Dieu » (Jean 8.40). C’est justement parce que Jésus dit la vérité qu’ils ne croient pas en lui (Jean 8.45). À l’inverse, « si quelqu’un veut faire sa volonté, il reconnaîtra si cet enseignement vient de Dieu, ou si mes paroles viennent de moi-même » (Jean 7.17). « Les hommes de sang haïssent l’homme intègre » ; il n’est donc pas étonnant que l’homme le plus juste et le plus intègre qui ait jamais vécu ait été cloué sur une croix pour y mourir.
3° La corruption peut gangrener en partant du haut ou du bas. Lorsqu’elle commence par le bas, elle est répugnante et il faudra peut-être un certain temps pour que ceux qui détiennent le pouvoir l’éradiquent ou au moins la contiennent. Mais si la corruption vient d’en haut, non seulement elle est répulsive, mais encore il est impossible de l’endiguer peu à peu. Il faut des changements drastiques. Si les dirigeants de l’État sont corrompus ou s’ils ferment les yeux sur le mal, la situation est désespérée. Le prince qui est bercé par les mensonges ou qui s’entoure de personnes qui ne lui disent que ce qu’il aime entendre, est un exemple de cette corruption au sommet, moins grave en apparence. Le sage le sait : « Quand celui qui domine prête attention aux paroles trompeuses, tous ses subalternes sont des méchants » (v. 12).
4° « Quand il n’y a pas de vision, le peuple est sans frein ; heureux celui qui observe la loi ! » (v. 18). Lorsqu’il n’y a pas de révélation de Dieu, saisie et suivie, les gens se laissent aller. N’est-ce pas une description adéquate et terrifiante de la culture occidentale moderne ? Cf. Juges 21.25.
