Un homme très aisé m’a un jour invité à manger dans un restaurant chic. Au cours du repas, il m’a partagé quelque chose d’extrêmement triste : « Je ne sais pas qui sont mes vrais amis. Parce que je suis riche, je ne sais pas si les gens sont avec moi parce qu’ils m’apprécient et qu’ils se soucient de moi ou juste pour profiter de moi. Je me demande sans arrêt s’ils s’intéressent à moi ou plutôt à mon porte-monnaie. »
J’ai souvent repensé à cette conversation. En premier, elle m’a rappelé qu’il fallait que je voie les personnes comme elles sont, indépendamment de leur fonction, de leur statut, de leur titre et des services qu’elles peuvent me rendre.
Cette conversation m’a aussi amené à me demander comment je traitais la personne la plus riche que je connaisse : le Roi des rois et Seigneur des seigneurs !
Il est tentant d’aimer davantage les bénédictions et les cadeaux merveilleux de Dieu que Dieu lui-même. En agissant ainsi, nous faisons de Dieu un distributeur automatique. On insère quelques prières, comme on mettrait des pièces, on appuie sur le bouton « amen » et on attend que Dieu nous donne ce que nous avons demandé.
Dans ce cas, nous détournons la prière de son sens premier pour en faire une idole. Si ce qui nous pousse à prier n’est pas notre amour pour Dieu et notre soumission à sa volonté (« que ton règne vienne, que ta volonté soit faite »), mais simplement le désir de satisfaire nos cœurs, alors ce qui devrait être une façon d’adorer le Créateur devient en fait une façon d’adorer la création.
Cherchez Dieu lui-même plutôt que les bénédictions qu’il donne. J’aime la façon dont David le formule dans le Psaume 27.4 :
« Je demande à l’Éternel une chose, que je désire ardemment : je voudrais habiter toute ma vie dans la maison de l’Éternel, pour contempler la beauté de l’Éternel et pour admirer son temple. »
Si vous aimez Dieu, vous aimerez sa volonté, vous célébrerez ses lois, vous chercherez sa gloire et vous aurez l’assurance qu’il pourvoira à vos besoins. Si vous aimez Dieu, vous abandonnerez le règne sur votre vie pour vous donner et travailler à son Royaume.
Si vous aimez Dieu, vous ne lui demanderez pas de vous servir, mais vous ferez des sacrifices pour le servir. Si vous aimez Dieu, votre vie ne sera plus dictée par un « Aujourd’hui, je veux » mais « Qu’est-ce que Dieu veut de moi aujourd’hui ».
Souvenez-vous qu’à Noël, quelque chose de radical s’est passé : Dieu est venu pour se donner lui-même.
Imaginez l’arrogance que vous dégagerez si vous dites à quelqu’un : « Je ne t’ai pas pris de cadeau parce que tout ce qu’il te faut, c’est moi. » Pourtant, c’est ce qui est arrivé à Noël : Dieu s’est offert.
Notre sauveur savait que notre péché était si profond et que notre souffrance dans ce monde était telle que la seule chose qu’il pouvait faire, c’était se donner lui-même.
Quand vous offrez ou recevez des cadeaux, réjouissez-vous ! Mais n’oubliez pas le cadeau ultime de Dieu.
C’est pour cela que j’aime aller à l’église en décembre. J’aime y aller toute l’année, mais particulièrement en ce mois où tout le monde se rue dans les magasins pour acheter des cadeaux, nous avons besoin de rappeler que le Créateur est venu se donner pour nous.
Soyez reconnaissants pour tous les cultes de décembre parce que vous vous rappellerez qu’aucun cadeau n’est aussi grand que celui que Dieu est venu nous offrir.
Le meilleur cadeau que vous n’ayez jamais reçu est Dieu lui-même ! Le culte doit nourrir votre amour pour Dieu afin que vous l’adoriez lui seul et pas ses bénédictions.
Que Dieu vous bénisse
Paul David Tripp
Questions de réflexion
- En quoi faites-vous de Dieu un distributeur automatique ? En quoi avez-vous tendance à plus aimer les dons de Dieu que Dieu lui-même ? Avez-vous déjà été tenté d’insérer quelques petites prières dans la « machine » et de tendre la main pour recevoir votre dû ? En quoi la prière a-t-elle pu devenir idolâtre dans votre vie ?
- Prenez quelques instants pour méditer le Psaume 27.4 et demandez que Dieu vous ramène à l’adorer lui plutôt que ses bénédictions. Demandez-lui de vous aider à aimer sa volonté, à célébrer sa loi, à chercher sa gloire et à avoir confiance dans le fait qu’il pourvoira à vos besoins. Quelles choses concrètes devez-vous abandonner (vos envies, vos désirs, vos besoins) pour vous soumettre totalement au royaume de Dieu ? Comment pouvez-vous modeler votre vie de prière pour passer du « Aujourd’hui, je veux » à « Qu’est-ce que Dieu veut de moi aujourd’hui » ?
- Pourquoi le fait que Dieu se donne à nous est réellement le plus beau cadeau que nous puissions recevoir ? En quoi le fait d’admettre que vous avez besoin de la grâce de Dieu peut faire de vous une personne plus généreuse ?
- Pourquoi est-ce si unique d’aller à l’église en décembre ? En quoi ces cultes peuvent vous aider à vous rappeler que vous avez vraiment besoin de Dieu et pas seulement de ses bénédictions ? Prenez un moment pour noter des exemples concrets.
