N’importe quel homme ou femme pouvait faire vœu de naziréat (Nombres 6). Cette décision purement volontaire n’était pas réservée aux Lévites. On faisait généralement ce vœu pour une période déterminée qui culminait par l’offrande d’holocaustes et de sacrifices prescrits (v. 13-21).
Par le vœu de naziréat, l’individu se mettait à part pour l’Éternel (v. 2, 5-8) ; c’était donc une forme de sacrifice volontaire de soi. Il s’accompagnait peut-être d’un service particulier ou de périodes de méditation, mais ces activités n’étaient pas le côté formel et visible du vœu de naziréat. Le naziréen faisait vœu d’abstinence dans trois domaines. 1° Pendant toute la durée de son vœu, il s’abstenait de couper ses cheveux. Ce signe exprimait si fortement la séparation de la personne pour Dieu qu’à la fin de son vœu, sa chevelure avait tellement poussé qu’elle devait être coupée et brûlée lors du sacrifice de communion (v. 18). 2° Le naziréen s’engageait à ne toucher aucun cadavre. Cette décision pouvait parfois lui peser, surtout lorsqu’un parent mourait pendant la période du vœu. Lorsqu’une personne décédait subitement en présence du naziréen, la souillure inévitable, qui se communiquait à la chevelure qu’il avait consacrée à Dieu (v. 9) devait être lavée par un rite et un sacrifice prescrits, notamment le rasage de la chevelure souillée (v. 9-12). 3° En outre, le naziréen s’abstenait de toute consommation d’alcool jusqu’à la fin de son vœu (v. 3, 20). C’était également une forme de privation, car le vin était une boisson courante, et pas seulement lors des grandes fêtes. (On le coupait généralement d’eau ; la proportion pouvait aller de trois parts d’eau et une part de vin à dix parts d’eau et une part de vin, ce qui conférait à la boisson la même teneur en alcool que la bière.)
Le symbolisme est assez transparent. 1° Ce qui est saint appartient exclusivement à l’Éternel et son service (comme la cuve et l’éphod). Ce qui est consacré dans ce cas est la chevelure qui ne devait par conséquent pas être coupée jusqu’au jour où elle était offerte en sacrifice. 2° Ce qui est saint appartient au Dieu vivant, et non au domaine de la mort et de la décomposition, conséquence du péché. C’est pourquoi le naziréen devait absolument éviter tout contact avec des morts. 3° Ce qui est saint trouve son but et sa joie en Dieu. Le saint n’a pas besoin de l’extase artificielle de l’alcool ; il a encore moins besoin d’être sous l’emprise de quoi que ce soit ou de qui que ce soit d’autre que Dieu.
Transposons : comment, dans leur vocation à être saints, les membres de la nouvelle alliance se consacrent-ils totalement à Dieu, évitent-ils tout ce qui appartient au royaume de la mort et se mettent-ils au service de rien ni de personne d’autre que Jésus ?