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Quand à nous, nous continuerons à nous consacrer à la prière et au ministère de la paroleActes 6: 4

Mon ami Ronnie Martin et moi avons récemment lancé un podcast pour Christianity Today intitulé The Art of Pastoring (L’Art du Pastorat), et j’aime particulièrement cet épisode sur The Pastor’s Study (L’Etude du Pasteur). Si vous me le permettez, je vous le recommande, car je pense que cela constitue un rappel nécessaire pour beaucoup dans l’Église aujourd’hui.

Le contexte moderne dans lequel nous exerçons notre ministère exige tellement d’un pasteur en termes de stratégie, d’administration, d’organisation, etc. – et notre saison Covid en cours exige bien plus encore – que cela ne fait qu’exacerber la sensation qu’éprouvent de nombreux serviteurs de Dieu : celle de s’éloigner des principes fondamentaux inhérents à la fonction de berger. Nos églises et nos cultures attendent des pasteurs qu’ils soient des orateurs créatifs et des chefs d’entreprise, mais l’essence du ministère pastoral se résume simplement en ceci : la prière et le ministère de la Parole.

Dans son livre Working the Angles (Les trois angles de la croissance dans le service chrétien), Eugene Peterson a illustré cette tension de cette façon :  »Une dénomination erronée remplace l’expression «pastor’s study (étude du pasteur)» par le mot «bureau», sécularisant ainsi davantage les perceptions qu’on peut avoir du travail pastoral. Combien de pasteurs ne considèrent plus leur bureau comme un lieu d’apprentissage mais comme un centre opérationnel d’organisation de projets ? Le changement de vocabulaire n’est pas anodin. Les mots sont capables de nous façonner. Si nous entrons assez souvent dans une pièce étiquetée « bureau », nous finissons par faire du travail de bureau. Nous changeons d’abord le mot, puis le mot nous change. »

Un jour, un ancien m’a fait un reproche à propos de la même signalisation affichée à ma porte. L’affiche dont j’avais hérité indiquait « Bureau ». J’ai suivi ses conseils et je l’ai remplacée par un panneau commandé sur Amazon qui indiquait « Pastor’s Study (Étude du pasteur) ». Je voulais qu’on me le rappelle – et je voulais que mes fidèles se rappellent qu’ils me paient, en fait, pour lire, apprendre, méditer, réfléchir, m’arrêter, faire silence, être dévoué dans le secret et par dessus tout être un homme de prière.

Cela ne signifie pas négliger le travail de berger qui est également exigé du pastorat. Pierre exhorte les anciens à « faire paître le troupeau de Dieu qui est parmi eux ». Je pense qu’il veut dire par là que les pasteurs fidèles sont en fait actifs au sein de leur troupeau. Mais je pense que cela signifie lutter contre la conception erronée du travail pastoral qui est considéré comme n’étant pas un « vrai travail », rejeter les insinuations (même si elles sont simplement supposées) selon lesquelles le pasteur «ne travaille qu’un jour par semaine ». Vous êtes, vous les pasteurs, payés en réalité pour lire et prier. En supposant que vous soyez rémunérés, vous l’êtes pour grandir dans l’amour pour le Christ à travers l’étude et la dévotion personnelles.

C’est le plus beau métier du monde, n’est-ce pas ? Je dis à mes étudiants : « En ce moment, vous nous payez pour étudier la Bible. Mais un jour, il y aura un grand renversement. Nous vous paierons très bientôt pour étudier la Bible. » Ce sera un privilège glorieux, n’est-ce pas ?

Chrétiens, attendez de vos dirigeants qu’ils s’occupent de leur développement intellectuel et spirituel, encouragez-les à le faire. Nous voulons qu’ils regorgent de Bible. Ils le font pour leur bien et pour le nôtre. Le ministère pastoral est plus un art qu’une science, et en tant que tel, il nécessite des personnes profondément réfléchies et profondément formées pour le mener à bien. Et les gens profondément réfléchis et profondément formés plongent profondément dans la sagesse ancienne, plongent profondément dans la prière intime, sondent profondément leur propre âme, mènent une guerre profonde avec leur péché. Nous ne voulons pas qu’ils tombent malades à cause de l’urgence, ni qu’ils se noient dans l’angoisse de la productivité et de l’efficacité, éléments dont nous sommes nous aussi infectés. Nous voulons qu’ils regardent par la fenêtre et réfléchissent. C’est pour cela que nous les payons, et c’est ce qui nous rapportera à long terme.

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