« Vos pensées ne sont pas mes pensées et mes voies ne sont pas vos voies, déclare l’Éternel » Ésaïe.55:8
Un matin, je pensais au passage de Juges 19 qui parle de ce Lévite qui a découpé sa femme en 12 morceaux et qui a envoyé une partie du corps de la défunte à chacune des 12 tribus d’Israël. Cette histoire a toujours été incompréhensible pour moi en tant que femme, je n’ai jamais compris quel sens pouvait avoir ce récit et quel enseignement on pouvait en retirer pour notre vie personnelle. A dire vrai, c’est plutôt un sentiment d’injustice, d’incompréhension et même de colère que je ressentais face au peu de cas qu’il était fait de cette femme. Comme une bête donnée en pâture à la méchanceté des hommes.
Mais ce matin-là, c’est comme si Dieu m’invitait à voir au-delà de cette histoire dramatique, à comprendre ce que le Seigneur voulait me dire, au-delà de mes raisonnements personnels, au-delà de ma vision du monde.
Je vais donc vous emmener avec moi dans l’exploration de sa Parole.
Ce Lévite avait une épouse de second rang.
Ce qui signifie qu’elle n’était pas l’épouse principale. La Bible, nous dit que Dieu, dans son dessein originel n’a pas voulu la polygamie, mais elle était courante à l’époque.
Certains commentaires bibliques disent qu’avec cette pratique (avoir plusieurs épouses), cela évitait à une femme, en se mariant, de se prostituer pour subvenir à ses besoins. N’oublions pas qu’il n’existait pas d’indépendance financière pour les femmes, que ce soit par un travail rémunéré ou par un héritage. L’équité entre hommes et femmes n’existait pas. La femme était considérée comme une sous-classe, sans aucun droit social. Souvent, les femmes n’avaient pas d’autres choix que de se prostituer pour subvenir à leurs besoins.
Sa concubine lui fut infidèle v. 2
Et elle quitta son mari pour aller dans la maison de son père à Bethléhem de Juda, où elle resta l’espace de quatre mois.
J’ai lu ce passage tant de fois, et jamais je n’avais relevé que cette femme avait été infidèle. Certaines traductions disent qu’elle se prostituait, ce qui signifie qu’elle vendait son corps aux hommes.
Après 4 mois, le mari se décide à aller la chercher, avec son serviteur, chez son père pour la ramener chez lui. Le beau-père est très content de revoir son beau-fils, mais il le retient chaque jour au moment du départ. On peut comprendre la joie du père. Sa fille infidèle lui apportait l’opprobre dans sa propre maison, le déshonneur pour sa famille.
Pourquoi le père souhaite-t-il retenir sa fille chez lui ?
Pourquoi le père veut-il le retenir chez lui, un jour après l’autre, en l’invitant à manger, à se détendre, à rester un peu plus avant de rentrer chez eux ? Pourquoi cela ?
A-t-il peur que son beau-fils maltraite ou méprise sa fille une fois arrivés chez eux ?
A-t-il peur des conséquences (rejet, maltraitance, moqueries…) que le départ de la maison paternelle puisse avoir pour sa fille ?
Le Lévite quitte enfin la maison et rentre chez lui. Il est tard, mais il a confiance que quelqu’un, selon la tradition juive, l’hébergera pour la nuit. C’est pourquoi il ne s’arrête pas dans un village étranger, mais il marche chez ses compatriotes israélites car il pense que l’accueil lui sera facilement favorable.
Un accueil pas si spontané
Première déception, l’accueil n’est pas si spontané. Le Lévite, sa concubine et son serviteur doivent attendre le soir pour qu’un vieillard les prenne en piété et les accueille chez lui.
Des voyous malfaisants s’approchent du vieil homme, car ils souhaitent « connaître » le Lévite. Ce qui signifie avoir des relations sexuelles qui sont contre nature au sens biblique.
Face à la pression, le vieil homme propose sa fille vierge à la bande de voyous. Mais ils n’acceptent pas cette proposition.
Les voyous insistent et finalement, le Lévite exaspéré envoie sa femme en pâture, à la merci de ces hommes qui ne veulent que faire du mal, sans aucun respect pour la femme.
Quelle inhumanité et quel manque d’amour a ce Lévite, pour être capable d’un tel acte envers sa femme.
Peut-être se sent-il en danger de mort, réalisant que non seulement lui et son serviteur, mais aussi le vieillard et sa famille risquent de mourir ?
Après une nuit de viols incessants, la femme meurt au pas de la porte.
Mes interrogations ?
Je l’ai dit, en tant que femme, cette histoire m’a toujours révoltée et apporté une forme d’incompréhension. Pourquoi, le Seigneur a-t-il permis une telle tragédie ? Une histoire telle que celle-ci s’inscrit-elle dans son plan parfait ?
Le coupable est-il Dieu ou l’homme ?
Et si….
Ce Lévite avait-il eu de l’amour profond pour cette épouse de second rang ?
Était-il encore fâché contre elle car elle lui avait été infidèle ?
S’il l’avait protégée comme un époux doit le faire ?
Et s’il avait fait confiance au Seigneur au lieu de paniquer face à ces vauriens ?
N’aurait-il pas expérimenté que Dieu a le pouvoir de changer le mal en bien ?
N’aurait-il pas découvert un nouvel amour pour sa femme ?
N’aurait-il pas expérimenté la protection et l’amour de Dieu tout à nouveau ?
Pourquoi n’a-t-il fait la même prière qu’Élisée : « N’aie pas peur, car ceux qui sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui sont avec eux » 2 Rois : 6:16.
Toute cette histoire aurait pu finir différemment !
La période durant laquelle se déroule ce drame n’était pas la période la plus propice à la foi, à la confiance en Dieu et en sa puissance. Chacun faisait comme bon lui semblait et Dieu était rejeté. Il n’est dès lors pas très étonnant qu’une histoire telle que celle-là se soit déroulée.
Osée et Gomer
La Bible nous parle pourtant d’un autre couple, Osée. Dieu demande à Osée d’aller chercher une prostituée et de la prendre pour femme, Gomer. Osée obéira à Dieu. Elle lui sera infidèle. Mais Dieu demande à Osée de reprendre sa femme et de lui pardonner.
L’attitude d’Osée, son pardon, son accueil sont une image de l’amour et du pardon de Dieu pour chacun d’entre nous.
Comme Dieu nous pardonne et nous accueille. Encore, et encore !
Conclusion
Dans la Bible, il y a des histoires d’amour qui débutent avec un passif compliqué et finissent mal comme celle du Lévite et d’autres qui finissent bien, comme celle d’Osée.
Pourquoi ? Parce que cela dépend de la place que je donne à Dieu !
Je suis si heureuse et honorée d’appartenir à un tel Dieu de compassion, qui accorde son pardon à ceux qui le lui demandent… Et j’espère que vous aussi !
Le texte dit : « les hommes de la ville, gens pervers »
Il aurait fallu commencer l’article par cela comme le chapitre de Juges…