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Comment l’anxiété a fait grandir ma foi

Je ne sais pas trop pourquoi j’ai commandé quelque chose à manger au départ. L’anxiété m’avait coupé l’appétit. Manger me semblait être plus une corvée qu’un plaisir ce jour où je me suis assis à la table d’un pasteur et ami de confiance, en lui faisant part de mes douleurs récentes et en lui disant que la peur avait envahi presque tous les pans de ma vie.

Il ne tarda pas à m’interrompre : « Je suis aussi passé par là, plus que je ne veux l’admettre. »

Nous avons quitté la table pour faire une promenade. Au cours de la demi-heure qui a suivi, nous avons fait plusieurs tours du pâté d’immeubles pour qu’il me raconte comment l’anxiété avait failli l’écraser. Son histoire était douloureusement proche de la mienne. J’étais surpris de l’entendre.

Mais nous sommes tous les deux des pasteurs, pensais-je. Pourquoi nos souffrances émotionnelles domineraient-elles sur nous ?

Pourtant cela a été le cas, au moins pour un temps. L’anxiété ne fait pas de favoritisme. Elle peut affecter quiconque, quelles que soient son occupation, son âge ou sa maturité spirituelle.

Elle est plus commune qu’on ne veut l’admettre

Être dépassé par les événements est devenu la norme pour beaucoup de gens. Selon une association américaine traitant de l’anxiété et de la dépression, le sentiment d’être dépassé par les événements affecte un cinquième d’entre nous à un degré paralysant. Des choses qui étaient autrefois normales – comme respirer et manger – semblent maintenant impossibles. Les erreurs du passé nous paralysent dans nos décisions futures. Les tâches quotidiennes ressemblent davantage à des exploits olympiques qu’à des tâches banales. Les relations humaines sont source de chagrin et de crainte plutôt que de joie et de réconfort.

Être dépassé par les événements est devenu la norme pour beaucoup de gens. Le sentiment d’être dépassé par les événements affecte un cinquième d’entre nous à un degré paralysant.

Si Jésus a connu l’anxiété, il ne l’a jamais laissée saper sa confiance en Dieu. Le moment où nous voyons le plus clairement sa confiance est peut-être lorsqu’il a prié le Père avant sa mort, suppliant Dieu de retirer la coupe de la colère. Il était tellement stressé que sa sueur s’est transformée en gouttes de sang (Luc 22:39–46). Bien que sa chair fût faible et qu’elle se tordît de douleur face à la punition de la croix à venir, son esprit était focalisé sur la confiance qu’il portait au plan souverain de Dieu.

Elle est plus incomprise que nous ne le réalisons

J’entends souvent les gens dire : « Cela m’a rendu si anxieux », ou « Je suis anxieux pour ceci ou cela » – mais je me demande s’ils comprennent vraiment ce qu’est l’anxiété. Nous savons superficiellement qu’il s’agit d’une sorte de nervosité écrasante à propos d’une relation ou d’une situation. Mais quelle est la limite entre une légère nervosité et une peur paralysante ?

Je définis l’anxiété comme une réaction émotionnelle explicite face à une situation incertaine. Il peut s’agir d’un élément qui menace notre santé physique ou qui nous fait nous sentir contrariés ou en détresse. Elle peut être liée au passé, au présent ou à l’avenir. Il est bon de ressentir une certaine anxiété face à un danger raisonnable (« Restez loin de cette corniche ! »). Mais les pensées irrationnelles peuvent provoquer d’autres types d’anxiété (« Tout le monde me déteste »).

Les chrétiens ont tendance à esquiver ces questions. Nous ne savons pas trop comment penser, ressentir ou parler de tout ce qui a trait à la santé mentale. Nous traitons les problèmes émotionnels comme s’ils n’étaient que l’affaire des médecins ou des psychiatres, et non celle de Dieu. Ce n’est pas correct. Dieu s’occupe à la fois du corps et de l’âme. Ces deux parties ont besoin de la puissance rédemptrice du Christ.

Elle est plus utile qu’on ne le croit

Il est certain que nous ne devrions pas sanctifier l’anxiété ni la « sur-spiritualiser ». Je souhaite être très clair : l’anxiété elle-même n’est pas un péché, mais l’anxiété peut nous amener à pécher. Quand la Bible nous appelle à « ne pas être anxieux » (Matt. 6:25; Phil. 4:6) elle veut nous faire comprendre qu’il s’agit de la nécessité de faire cesser une action qui est déjà engagée. La force du mot grec original dit que nous devons « cesser de nous mettre perpétuellement en souci ». L’attitude permanente du cœur humain non sauvé est d’être anxieux face aux problèmes et aux difficultés de la vie. Dieu ordonne à ses enfants de « cesser de s’inquiéter perpétuellement, même d’une seule chose ». Si nous continuons à être anxieux et remplis d’inquiétude, nous ne faisons pas confiance à Dieu. C’est le péché. Ce que nous faisons dans nos moments d’angoisse peut nous conduire soit à une réponse de foi qui honore Dieu, soit à des actes de péché par incrédulité. Si nous ne sommes pas en mesure de choisir nos angoisses, nous pouvons toutefois choisir la façon dont nous y répondons.

Plutôt que de nous entraîner dans des schémas de péché, notre anxiété peut en fait nous amener à ressembler davantage au Christ – nous faire grandir dans la dépendance de Dieu, nous aider à renoncer à notre volonté et à nous soumettre à la sienne.

Lorsque nous ressentons de l’anxiété, nous voulons simplement la surmonter ! J’ai compris. Parler de « but » dans l’anxiété peut paraître insultant ou cruel. Mais j’ai aussi découvert que lorsque, dans la foi, je choisis de croire que Dieu prépare quelque chose dans mon anxiété, la douleur est plus tolérable. Dieu n’est pas l’auteur de l’anxiété, mais il est souverain sur elle. Si mon stress et ma peur me poussent à me rapprocher de Christ, je savourerai le fait que Dieu m’aime suffisamment pour utiliser mon anxiété afin de me rapprocher de lui.

Dieu n’est pas l’auteur de l’anxiété, mais il est souverain sur elle.

Paul écrit au sujet de la perspective qu’a Dieu sur nos souffrances, ce qui inclut nos anxiétés. Il dit qu’elles sont temporaires et transitoires. Paul avait parfois connu de fortes angoisses et des tourments émotionnels (par exemple en 2 Cor. 11:28). Néanmoins, il avait compris que ce que sa souffrance produisait en lui était plus grand que la douleur momentanée :

Car cette légère affliction momentanée nous prépare un poids éternel de gloire au-delà de toute comparaison, car nous ne regardons pas aux choses qui sont visibles mais à celles qui sont invisibles. Car les choses qui sont visibles sont passagères, mais les choses qui sont invisibles sont éternelles. (2 Cor. 4:17–18)

De façon paradoxale, la douleur est l’un des meilleurs rappels du fait que Dieu est bon. Plus que le confort, la paix et la santé, la pression et l’anxiété peuvent nous pousser à connaître le Christ – « l’homme de douleurs » dont la rédemption, qu’il a accomplie pour nous par la mort sur une croix, recadre totalement la façon dont les chrétiens se doivent de considérer la souffrance.

Si vous êtes en proie à l’anxiété comme c’est mon cas, il est normal de demander à Dieu : Pourquoi permets-tu la souffrance émotionnelle ?  Mais allez au-delà de cette question en posant également les suivantes : Qu’essaies-tu de développer en moi, mon Dieu ? Comment cette affliction momentanée me prépare-t-elle à un poids éternel de gloire ?

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