Foi, espérance et amour constituent ce qu’on appelle souvent la triade paulinienne. Ces trois vertus apparaissent fréquemment ensemble dans la correspondance de Paul, sous différentes combinaisons et structures de pensée. Le passage certainement le mieux connu est celui de 1 Corinthiens 13.13 : « Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, l’amour ; mais la plus grande, c’est l’amour ». La raison pour laquelle l’amour est la plus grande de ces trois vertus chrétiennes cardinales réside peut-être dans le fait que c’est la nature même de Dieu. Il est dit ailleurs : « Dieu est amour » (1 Jean 4.8). En revanche, il n’est jamais dit que Dieu soit foi ou espérance.
Dans l’épître que nous lisons, la triade paulinienne est présente d’abord au chapitre 1 : « Nous nous souvenons sans cesse, devant Dieu notre Père, de l’œuvre de votre foi, du travail de votre amour, et de la fermeté de votre espérance en notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Thessaloniciens 1.3, italiques ajoutées). Il arrive parfois que seuls deux éléments de cette triade soient présents : « Nous devons, frères, rendre continuellement grâces à Dieu à votre sujet, et ce n’est que juste, puisque votre foi augmente et que l’amour que vous avez tous, les uns pour les autres, abonde de plus en plus » (2 Thessaloniciens 1.3, italiques ajoutées). Dans d’autres passages, les trois vertus sont liées d’une manière particulière : « Nous rendons grâces à Dieu le Père de notre Seigneur Jésus-Christ et nous prions sans cesse pour vous ; nous avons en effet entendu parler de votre foi en Christ-Jésus et de l’amour que vous avez pour tous les saints, à cause de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux, et que la parole de la vérité, celle de l’Évangile, vous a précédemment fait connaître » (Colossiens 1.3-5, italiques ajoutées). Même si l’amour est la plus grande des trois vertus, dans ce passage, c’est l’espérance qui sert de fondement, voire de motivation, à la foi et à l’amour. Il existe encore d’autres façons de présenter ces trois vertus (p. ex. Éphésiens 1.15, 18).
Si cette triade paulinienne apparaît au début de la première lettre aux Thessaloniciens, nous la retrouvons également à la fin : « Mais nous qui sommes du jour, soyons sobres : revêtons la cuirasse de la foi et de l’amour, ainsi que le casque de l’espérance du salut » (1 Thessaloniciens 5.8, italiques ajoutées). Ces différentes présentations suggèrent que la foi, l’espérance et l’amour n’étaient pas pour Paul et pour les premiers chrétiens qu’un bouquet de mots présentés constamment sous la même formule ennuyeuse, mais la quintessence des vertus chrétiennes qu’ils méditaient et recherchaient, si bien que leurs réflexions et leurs expériences les incitaient à décrire ces vertus de multiples façons. Ici, elles interviennent dans la métaphore de l’armure du chrétien, mais dans une association différente de celle exposée dans Éphésiens 6.10-17, ce qui prouve à nouveau qu’elles étaient des paroles pleines de fraîcheur et de vie, et non des clichés vides de toute substance, à part leur répétition consolante.