J’ai un téléphone portable assez ancien ; certainement pas la génération la plus récente. Il ne contient pas la dernière technologie, il ne peut pas faire tout ce que les nouveaux modèles peuvent faire et … il a toujours besoin d’être rechargé. Mon vieux téléphone est un rappel constant que, moi aussi, j’ai besoin d’être rechargé régulièrement.
À un moment donné dans ton ministère pastoral, tu vas ressentir de la fatigue. Même la fidélité dans les petites choses et la pieuse ambition de faire de grandes choses ne te protègeront pas de la fatigue. Aucune formation ni aucune préparation académique ne t’empêcheront d’éprouver de la fatigue. Notre besoin de nous ressourcer régulièrement est une réalité fondamentale de notre marche avec le Seigneur. David déclare cette vérité et il décrit comment Dieu prend soin de nous dans le Psaume 23 lorsqu’il écrit : « Il restaure mon âme (Ps. 23 :3 LSG). »
Les brebis ont des limites
Quand David dit : « L’Éternel est mon berger » (Ps. 23 :1), il prend la position d’une brebis. Les brebis ont des limites considérables. Elles peuvent se noyer rien qu’en buvant de l’eau à cause du fait que leur nez est très proche de leur bouche. Les brebis ont un tempérament nerveux, elles s’angoissent très facilement, elles ont une mauvaise vue et elles n’ont aucune défense naturelle contre les nombreux prédateurs qui ne sont jamais très loin.
Nous aussi, nous avons tendance à nous inquiéter très facilement. Même les serviteurs fidèles peuvent se sentir dépassés par les difficultés de la vie. Notre vue spirituelle peut aussi être déficiente. Notre perspective est facilement obscurcie par nos désirs et nos ambitions. Elle peut aussi être influencée par des sentiments propres à notre arrière-plan culturel. Lorsque nous pensons à nos limites tout en considérant les défis qui nous attendent, il est clair que nous n’arriverons pas à garantir notre sécurité physique, émotionnelle et spirituelle. Les bergers, eux-aussi, sont comme des brebis ; ils ont besoin des soins du Berger.
La fidélité du berger
Un des éléments les plus parlants du Psaume 23 est ce David communique sur ce que le Berger sait. Le Bon Berger sait que les brebis ont besoin de pâturages bien verts et d’eaux paisibles. Les brebis n’ont jamais à dire au berger qu’elles ont soif, qu’elles ont faim ou qu’elles sont fatiguées. Il le sait.
Les bergers, eux-aussi, sont comme des brebis ; ils ont besoin des soins du Berger.
C’est pour cela que notre relation avec Dieu est très différente de toute autre relation. Les algorithmes doivent apprendre (ou c’est nous qui devons le leur enseigner) comment répondre au mieux à nos recherches et à nos demandes, mais Dieu sait déjà ce dont nous avons besoin. Nos amis, notre famille et même les autres pasteurs doivent apprendre comment répondre au mieux à nos besoins émotionnels et relationnels. Mais, Dieu nous comprend déjà. Notre berger fait bien plus que simplement connaître nos besoins ; il répond à nos besoins avec abondance.
L’Écriture ne dit jamais que notre marche avec Dieu se fera sans difficulté et sans avoir à nous rendre compte de notre faiblesse. Dieu peut nous renouveler et, dans sa souveraineté, il nous permet de vivre des circonstances qui nous vident de nos forces et de la confiance que nous mettons dans ces forces. Lorsque nos âmes ont besoin d’être restaurées, nous nous rappelons que nous avons besoin de quelqu’un de plus grand que nous. Nous nous rappelons que nous avons besoin de ce que Dieu seul peut nous donner. Lorsque nous arrivons à l’épuisement, Dieu a le désir de nous restaurer, de nous rappeler sa présence constante et de nous rappeler sa fidélité.
Comment nous devrions réagir
Cher pasteur, quand la fatigue s’installe, il y a quelque chose que tu dois savoir : la fatigue d’un serviteur n’est pas à mettre sur le compte d’un manque de fidélité. La fatigue vient tout simplement du fait que nos limites sont réelles. Nous devons reconnaître ces limites.
Si nous ne sommes pas honnêtes par rapport à nos imperfections et par rapport à notre inadéquation, nous ne serons jamais en mesure d’apprécier ou de vraiment vivre la suffisance parfaite de Dieu. Ainsi, lorsque nous ressentons le besoin de nous ressourcer, nous devons voir nos batteries à plat comme un appel à venir au Berger.
Le Berger se laisse trouver. Nous le trouvons dans la méditation, quand nous prenons le temps de réfléchir à la façon dont il a pourvu à nos besoins et à la façon dont il a répondu à nos questions dans le passé. Il nous rappelle tout ce que nous avons surmonté et qu’en lui nous avons tout ce qu’il faut pour les jours à venir. Nous pouvons le trouver dans la prière, où nous confessons nos besoins, où nous reconnaissons la tentation de nous appuyer sur notre propre intelligence et où nous déchargeons sur lui tous nos problèmes et toutes nos angoisses. Nous pouvons le faire parce qu’il se soucie de nous.
Vivre entre le moment présent et l’Éternité
L’image du berger qui prend soin de ses brebis avec douceur et sagesse ne fait pas que nous enseigner sur l’attention de Dieu à l’égard de nos besoins temporels : elle nous montre également la manière dont Dieu pourvoit à nos besoins spirituels.
Nous devrions voir nos batteries à plat comme un appel à venir au Berger.
Dans une culture de plus en plus numérique, il n’a jamais été aussi facile pour nous de ressentir une distance ou une déconnexion vis-à-vis des autres, vis-à-vis de notre mission et même vis-à-vis de Dieu. Nous luttons pour donner du sens à notre vie et pour trouver un but dans le ministère. Pourtant, le Psaume 23 nous rappelle que Dieu est toujours présent à nos côtés. Sa présence dans nos vies démontre son dessein ultime pour nous.
Le psaume nous enseigne aussi la suffisance de Dieu qui s’étend jusque dans l’éternité : « Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie et je reviendrai dans la maison de l’Eternel jusqu’à la fin de mes jours » (Ps. 23 :6, LSG). Lorsque nous nous reposons dans sa Parole, nous sommes à jamais établis dans la vie avec Dieu au-delà des pâturages bien verts et au-delà des eaux paisibles. Nous sommes à lui. Nous vivrons son amour, nous vivrons sa paix et nous pourrons nous réjouir d’une extraordinaire communion tout en étant nourris de sa présence pour toujours.
Alors que nous vivons entre le moment présent et l’Éternité, nous, les pasteurs, nous nous fatiguons souvent. Mais Dieu est toujours à nos côtés. Que le Seigneur soit loué, il restaure nos âmes.