Pourquoi y a-t-il tant de bourreaux de travail dans l’église ? Pourquoi tant de chrétiens réussissent-ils dans leur carrière au détriment de leur conjoint et de leurs enfants ? Pourquoi avons-nous du mal à trouver du temps pour le ministère, la prière et la lecture des Écritures, mais passons-nous beaucoup trop de temps au bureau ou dans la boîte mail de notre travail ?
On pourrait dire qu’il s’agit d’un problème de priorité, où la carrière est placée au-dessus de Dieu et de la famille ; je ne serais pas en désaccord. Vous pourriez dire que nous avons un problème de gestion du temps, et que revoir notre routine quotidienne et mettre en place des limites dans notre gestion du temps apporteraient une solution ; cela pourrait certainement être utile !
Mais je pense que cela ne va pas assez loin. Nous devons admettre que nous avons un problème d’identité qui se traduit par de mauvaises priorités et des horaires déséquilibrés.
Nous avons un problème d’identité parce que nous oublions qui est Dieu, qui nous sommes, et ce qui nous a été donné en Christ par la grâce. « Quant à celui qui ne possède pas ces qualités, il est aveuglé par sa myopie : il oublie qu’il a été purifié de ses anciens péchés. » (2 Pierre 1:9, S21)
Lorsque nous souffrons d’un problème d’identité, nous cherchons horizontalement ce qui nous a déjà été donné verticalement. Voici l’application au sujet d’aujourd’hui : le travail est une dimension si importante de notre vie qu’il devient très tentant d’aller y chercher notre identité.
Si vous travaillez pour construire votre identité, vous aurez alors beaucoup de mal à résister à ses défis, ses exigences et ses promesses de récompense.
Il y a trois identités séduisantes que nous pouvons découvrir dans notre travail :
1. L’identité dans la réussite et le succès
« Je suis ce que j’ai accompli ».
Vos réalisations semblent indiquer qui vous êtes et ce que vous pouvez faire. Mais l’engouement pour le succès d’aujourd’hui va s’estomper, et vous aurez besoin d’un nouveau succès pour continuer et ainsi de suite. Sans vous en rendre compte, le succès sera passé de quelque chose que vous avez apprécié à quelque chose dont vous ne pourrez plus vous passer.
2. L’identité au pouvoir et au contrôle
« Je suis en contrôle ; donc, je suis. »
Dans un monde où la plupart d’entre nous sommes entourés de personnes qui nous disent ce qu’il faut faire chaque jour, il est enivrant d’être la personne au pouvoir. Mais les personnes qui ont attaché leur identité au succès et qui se servent des autres pour l’obtenir laissent toujours derrière elles une traînée de gâchis personnel et spirituel.
3. L’identité dans la prospérité et les possessions
Parce que nous sommes des personnes physiques vivant dans un monde physique. Parce que Dieu nous a donné la capacité de reconnaître et d’apprécier la beauté, il est tentant de définir la « bonne vie » comme une vie remplie de belles choses. Il faut dire que le désir de belles choses n’est pas mauvais en soi, mais si vous attachez votre identité à les gagner, à les entretenir et à en profiter, d’autres domaines de votre vie en souffriront.
Mais que se passe-t-il lorsque vous vous engagez à trouver une identité plus profonde, verticalement en Jésus, jour après jour ?
La plus grande réussite de votre vie ne sera pas ce que vous avez fait, mais ce que Jésus a fait pour vous sur la Croix.
Vous apprendrez à vous reposer dans votre manque de contrôle, sachant que par la grâce, vous avez été adopté par le Père qui a autorité sur tout, pour sa gloire et votre bien.
Vous serez alors libérés de l’obligation de travailler sans cesse pour accumuler davantage, parce que vous serez de plus en plus satisfaits dans le Christ !
Que Dieu vous bénisse,
Paul Tripp
QUESTIONS DE RÉFLEXION
- Votre vie professionnelle est-elle bien équilibrée ? Que révèle votre emploi du temps sur vos priorités ?
- Posez cette question à quelqu’un d’autre qui vous connaît : « Mes engagements spirituels et relationnels souffrent-ils à cause de mon travail ? » (Virez votre avocat de la défense intérieure avant de poser la question. N’oubliez pas qu’il n’y a rien qui ne puisse être révélé sur vous qui n’ait déjà été payé par le sang de Jésus).
- Sous vos priorités et votre calendrier, pourrait-il y avoir une idole d’identité ? Comment votre travail vous fait-il sentir ?
- Quand avez-vous ressenti pour la dernière fois un « frisson » pour une réalisation, l’exercice de l’autorité ou l’achat de quelque chose ? Combien de temps ce « frisson » a-t-il duré avant que vous n’en poursuiviez un autre ?
- Quelles solutions pratiques pouvez-vous apporter cette semaine pour rétablir l’équilibre entre votre travail, votre vie sociale et votre vie spirituelle ?
Traduit à partir de : Too Many Christian Workaholics