Romains 1.18 à 11.36…
Dépourvu d’intelligence, dépourvu de loyauté, dépourvu de miséricorde, dépourvu d’amour, même les sentiments naturels de tendresse à l’égard de ses enfants ou de ses parents sont détruits. Comment comprendre à quel point le cœur est devenu dur à l’égard de tous les hommes, cruel, à l’image de ces foules qui se rassemblaient pour se divertir en voyant le sang humain couler dans les arènes au cours des combats de gladiateurs ou quand les chrétiens étaient jetés aux bêtes !
Mais, comment peut-on en arriver là ?
Romains 1. 19-23 décrit bien le processus destructeur du péché, quand la porte lui est ouverte, qui peut se résumer selon le schéma suivant:
1. Le péché s’introduit d’abord dans l’esprit rebelle de l’homme qui s’obstine petit à petit à refuser l’obéissance à Dieu et Sa Parole. (v. 18-20)
2. Ensuite, le péché influence les pensées de l’homme, semant les graines de l’orgueil (v.21), de la vanité (v.21), de la folie (v.22), du mensonge (v.25), de l’ arrogance (v.28). Le mot dialogismoï dans le N.T a toujours un sens négatif ; il signifie « l’activité déréglée de l’intelligence au service d’un cœur corrompu ». Parce que les pensées ne s’attachent plus à s’occuper du Dieu vrai, elles deviennent vaines, vides (emataïôthèsan), elles se préoccupent de « choses vaines » (mataïa), ce qui désigne les faux dieux, les idoles.
3. Puis, le péché touche le cœur de l’homme. Ingratitude (v.21), ténèbres (v.21), méchanceté (v.29-31). Quand le cœur refuse d’aimer Dieu, il tombe dans un amour égoïste de la créature et de lui-même avec les passions infâmes qui en découlent (v. 24ss). Le cœur était déjà sans intelligence à cause de la chute et du péché originel. Mais maintenant, il plonge encore davantage dans les ténèbres. Toute la vie de sentiments s’émousse. Il ne tient pas les engagements qu’il a signés. Il est sans tendresse. Son cœur est devenu dur et cruel à l’égard de tous les hommes.
4. Enfin, le péché touche le corps de l’homme, ses actions deviennent de plus en plus scandaleuses et marquées par l’idolâtrie (v. 23, 25), l’impureté sous toutes ses formes (v. 24, 26-28). Le péché avait attaqué le cœur de l’homme, ses pensées et ses sentiments ; rongeant l’homme comme un cancer destructeur, il pénètre maintenant ses actions. Et c’est bien là le drame ! Les passions infâmes dont parle Paul au v. 26 (littéralement, contre nature) indiquent que l’homme est passé à côté du Créateur sans le recevoir, il passe maintenant à côté de sa propre nature sans la respecter.
5. Et pour terminer, le péché transforme les lois morales de l’homme (v. 32). Le processus du péché atteint maintenant son paroxysme. Après avoir pénétré l’esprit, les pensées, les sentiments et les actions de l’homme, il corrompt maintenant son sens moral et par là les lois morales. La dernière digue qui retenait le péché – les lois – est tombée. Le mal est déclaré bien. Ingénieux au mal (v.31) Antiochus ÉPIPHANE, en l’an 170 avant J.C. environ, trouva noble de profaner le temple de Jérusalem en offrant une truie en sacrifice sur l’autel.
Dieu livre alors l’homme à son péché…
Comment Dieu, qui est Saint et Amour, peut-il parvenir à agir ainsi envers l’homme ?
Une fois atteint un certain point d’endurcissement et de déchéance, une chute grave est la dernière chose, la seule chose qui puisse encore, peut-être, réveiller le pécheur et lui faire reconnaître son état terrible avant qu’il ne soit trop tard.
Le fils prodigue voulait absolument partir de la maison paternelle ; ce n’est qu’après avoir bu la coupe du péché jusqu’à la lie qu’il rentra en lui-même et retourna vers son père (Luc 15.17). C’était donc de l’amour de la part de son père que de le laisser partir dans le péché. C’est le même principe dans 1 Corinthiens. 5.5, où l’impudique voulait absolument pécher : il fallait permettre à Satan de le déshonorer totalement par le péché qui détruirait son corps – alors seulement ce jeune homme en aurait peut-être assez du péché et en serait écœuré ! Il se convertirait, de sorte que son âme au moins serait sauvée, même si sa vie était gâchée et détruite à jamais. C’est l’amour de Dieu sous sa dernière forme, sous sa forme désespérée, quand il n’y a pas d’autre issue !
Dieu peut agir d’une façon semblable pour nous montrer combien nous sommes pécheurs, quand nous ne voulons pas le croire et que nous nous endurcissons. Il le fit aussi avec David – l’homme selon son cœur : Il permit à Satan d’exciter David à faire le dénombrement d’Israël (2 Samuel.24.1; cf. 1 Chroniques.21.1). Le but de Satan était que David tombe. Le but de Dieu, était que David et Israël soient purifiés de leur orgueil.
Le dénombrement coûta 70.000 vies humaines, et David en fut marqué pour le reste de sa vie – mais à la lumière de l’éternité, cela en valait la peine. Certaines personnes ne comprennent la grâce et ne deviennent vraiment utilisables par Dieu que lorsqu’elles ont été brisées de la sorte.
Conclusion
Dieu préfère utiliser des méthodes plus douces envers ses enfants et agir bien en amont, car le prix du péché caché et ses conséquences, lorsqu’il n’y a plus d’autre moyen qu’il soit manifesté en action, est toujours très très élevé. Par sa parole (un marteau, une épée, un miroir) et par son Esprit, Dieu veut nous montrer le péché qui habite dans notre esprit, (en première étape de notre schéma), avant même que nous ne l’ayons jamais commis (Marc 7.21; Romains. 7.17), ceci par amour et pour nous éviter la dégringolade !
Cela peut se passer par un rêve, par sa Parole, ou par une tentation qui nous révèle ce qui habite en nous (Jacques. 1.14 : la convoitise ne vient pas du diable, mais de nous-mêmes). La tentation n’est pas péché, c’est vrai ! Mais dans la tentation, nous avons la possibilité de confesser une fois pour toutes le péché inconscient qui se trouve révélé, et de nous en détourner avec détermination ; ainsi nous conservons un cœur pur (1 Jean 1.7).