×
Parcourir

Chers pasteurs, votre ministère est une noble tâche

Le déclin du respect voué aux ministres du culte n’est plus un sujet d’actualité. Ce qui est nouveau, c’est l’ampleur et la profondeur de ce scepticisme. Selon un sondage Gallup datant de 2023, moins d’un tiers des Américains (32 %) considèrent les pasteurs comme étant des personnes très honnêtes et avec une bonne moralité. Dans Christianity Today, Kate Shellnutt écrit : « Les gens sont plus enclins à croire aux normes morales des infirmières, des policiers et des chiropracteurs plutôt qu’à celles de leurs leaders religieux ». La maigre consolation est que nous, ministres du culte, inspirons plus confiance que « les politiciens, les avocats et les journalistes ».

En tant que pasteur, vous accueillerez peut-être cette nouvelle avec un haussement d’épaules, en reconnaissant qu’il s’agit d’une raison de plus pour laquelle beaucoup de nos confrères cherchent la porte de sortie. Pour les pasteurs, les temps sont durs ; rares sont ceux qui se souviennent d’une époque plus difficile que celle dans laquelle nous vivons actuellement.

Mais les défis, les critiques et les découragements qui accompagnent le ministère pastoral ne sont pas le tout de l’histoire. Quand Paul écrit pour encourager le jeune Timothée, il déclare : « Cette parole est certaine : si quelqu’un aspire à la charge de responsable, c’est une belle tâche qu’il désire » (1 Tim. 3:1). Contrairement à la vision morose que l’on a aujourd’hui du ministère vocationnel, Paul apporte une touche bien plus ensoleillée. Il a une haute estime pour le service au sein du ministère pastoral ; il est convaincu que servir en tant que pasteur est une noble aspiration. Vous devriez l’être aussi.

Hautement honoré

Trois vérités ressortent du commentaire de Paul. Premièrement, Paul reconnaît qu’aspirer au ministère est une question de désir. Le mot qu’il utilise fait référence à un désir fort et intense-­ un désir que Paul honore clairement.

Deuxièmement, Paul note que le ministère vocationnel est une tâche, littéralement une « œuvre ». Même s’il est désirable d’aspirer au ministère pastoral, il n’en demeure pas moins que c’est un devoir envers le Seigneur et un de ceux qui demandent souvent un grand sacrifice de notre part, à nous qui sommes appelés.

Le dernier mot dont se sert Paul ici pour décrire la tâche du ministère est « noble ». Le mot peut aussi être traduit par « bonne », « estimable » ou « belle » [comme dans la traduction Segond 21]. C’est un grand éloge de la vocation pastorale, un éloge dont il est bon de se souvenir, surtout en cette période où l’on n’a pas beaucoup d’estime pour les responsables qui sont dans le ministère.

Pour les pasteurs, les temps sont durs ; rares sont ceux qui se souviennent d’une époque plus difficile que celle dans laquelle nous vivons actuellement.

Pourquoi donc Paul a-t-il une si haute estime du ministère pastoral ? En quel sens est-il un appel noble ? Permettez-moi de suggérer trois privilèges dans lesquels chaque pasteur devrait prendre un grand plaisir et recevoir de la part du Seigneur avec reconnaissance.

1. Les pasteurs sont aux premières loges pour voir comment Dieu agit dans son église.

En tant que pasteur, je n’ai jamais eu beaucoup d’argent à dépenser pour acheter des places de premier rang lors de mes événements sportifs préférés ou des concerts de mes artistes préférés. Les pasteurs, eux, n’ont même pas besoin d’une carte de crédit pour voir ce que Dieu fait dans son église. L’Esprit de Dieu change son peuple de la manière la plus profonde qui soit, en l’amenant à la foi salvatrice, en le renouvelant dans l’espérance que donne l’Évangile, en le guidant au travers des tempêtes et en encourageant une plus grande obéissance à la Parole de Dieu.

Tout au long de mon ministère, j’ai considéré comme un de mes plus grands privilèges d’être souvent le premier à voir les merveilleuses façons dont Dieu est à l’œuvre dans les vies de ses enfants, comment il les amène dans une communion plus profonde avec le Seigneur Jésus. Comme le dit si sagement Francis Schaeffer : « Il n’y a pas de petites personnes aux yeux de Dieu, donc il n’y a pas de petites places ».

Si nous voulions simplement croire ce que nous professons sur la divine providence de Dieu et sur l’administration fidèle des moyens de grâce ordinaires, nous serions mieux à même de reconnaître la beauté des personnes dont nous sommes les pasteurs, le caractère remarquable des lieux auxquels nous avons été appelés et l’ampleur des œuvres que notre Dieu accomplit parmi nous.

2. Les pasteurs ont le privilège extraordinaire de servir au nom de Jésus-Christ.

Tous les chrétiens ont été appelés à être les mains et les pieds de Jésus, mais les responsables du ministère sont particulièrement appelés au service sacré qui consiste à équiper le corps du Christ pour le ministère. Paul écrit à l’église d’Éphèse,

[Jésus] a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme bergers et enseignants. Il l’a fait pour former les saints aux tâches du service en vue de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à la maturité de l’adulte, à la mesure de la stature parfaite de Christ. (Éph. 4:11–13)

En tant que responsables du ministère, donc, nous avons une position unique et un équipement fourni par l’Esprit pour poursuivre le ministère de Christ dans les vies des membres du peuple de Dieu.

3. Christ a désigné de manière unique des pasteurs pour parler en son nom dans le monde.

Quoique tous les chrétiens soient appelés à partager la bonne nouvelle de Christ, les pasteurs, de par leur appel, leur caractère et leur formation, sont mis à part de manière unique pour être les porte-paroles de Christ dans le monde. Dans l’épître aux Éphésiens, Paul demande la prière pour lui afin que «  la parole me soit donnée pour faire connaître avec assurance le mystère de l’Évangile. C’est pour lui que je suis ambassadeur dans les chaînes. Priez que j’en parle avec assurance comme je dois le faire » (Eph 6:19–20). De la même manière, en 2 Corinthiens 5:20, Paul déclare que lui et les serviteurs de Dieu qui l’accompagnent, sont des « ambassadeurs pour Christ » au travers desquels Dieu adresse aux pécheurs son appel à être réconciliés avec Dieu.

À certains moments, la responsabilité d’un pasteur en tant qu’ambassadeur de Christ peut être ressentie comme écrasante ou comme un immense honneur. Il y a plus de 20 ans, lorsque j’ai commencé comme jeune implanteur d’église à San Antonio, au Texas, j’ai ressenti les deux. Comment commencer quand on est entouré d’étrangers et qu’on a pour mission de donner une vision à une nouvelle église ? En construisant des relations forgées avec les mots et la disposition de Christ. Aucun d’entre nous n’y parvient parfaitement, mais, chose étonnante, nous sommes invités par le Sauveur à accomplir cette tâche.

J’ai appris que, soit que nous soyons le pasteur d’adolescents anxieux, de jeunes actifs engagés dans le monde professionnel, de personnes désillusionnées ou qui ont abandonné l’église, ce dont nos auditeurs ont le plus besoin, ce n’est pas de nos mots, mais de ceux de Jésus. Il invite son peuple à se détourner de la foire aux vanités de ce monde pour trouver le repos dans sa grâce si abondante.

Hautement estimé

Parce que les ministres de l’Évangile travaillent avec diligence dans la Parole (1 Tim. 5:17) et cherchent à communiquer droitement sa vérité (2 Tim. 2:15) pour le bien du peuple de Dieu (2 Tim. 3:16–17), les tâches de prédication, d’enseignement et de parole peuvent, à certains moments, devenir fatigantes. J’ai servi pendant 19 ans comme pasteur d’une congrégation en pleine croissance et je sais réellement combien les dimanches peuvent être épuisants. Mais, tout au long de mon ministère, le dimanche est resté mon jour de la semaine préféré. C’est parce que j’aime beaucoup servir en tant qu’ambassadeur de Christ.

Aucun ministre de l’Évangile ne remplit parfaitement son rôle pastoral, même si certains excellent grâce à leurs dons et à la bénédiction de l’Esprit. Mais le fait que chacun d’entre nous puisse servir est une grâce incroyable. Être appelé comme ministre de l’Évangile est l’un des plus grands honneurs que Dieu accorde.

En tant que ministres de l’Évangile qui servent et parlent au nom de Christ, vous êtes aux premières loges de l’une des plus grandes aventures de la vie.

Tôt dans mon ministère, un responsable âgé, plus sage, m’a donné le conseil de conserver un fichier de toutes les notes, cartes et lettres d’encouragement que je recevrais des membres de mon église. « Il y aura des jours où tu auras besoin de te souvenir d’elles toutes », me dit-il. « Pourquoi ? » lui demandai-je. Je ne souviens plus de sa réponse exacte, mais celle-ci voulait dire : « Parce que ce ne sont pas toujours des encouragements que tu recevras ». Il avait raison.

Comme tout pasteur, j’ai reçu aussi bien des encouragements que des critiques au long des années. Mais j’ai maintenant ces lettres d’encouragement, ces cartes et ces notes recueillies au cours de trois décennies de ministère. Et que racontent-elles ? Elles sont encourageantes, cela ne fait aucun doute. Mais surtout, elles racontent comment le Seigneur Jésus m’a permis d’être une petite partie de l’histoire de la grâce qu’il a écrite dans la vie de son peuple. Quel privilège !

Mes amis, en tant que ministres de l’Évangile qui servent et parlent au nom de Christ, vous êtes aux premières loges de l’une des plus grandes aventures de la vie. Le ministère pastoral est bien une noble vocation.

EN VOIR PLUS
Chargement