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Il y a quelques temps, sur un groupe de décoration dont je fais partie sur les réseaux, j’ai découvert l’art du kintsugi. C’est un art japonais qui signifie littéralement « jointure en or », et qui consiste à réparer des œuvres en porcelaine ou céramique avec de la laque ou de la colle, et de la poudre d’or. Symboliquement, cet art vise à nous rappeler que nos cicatrices, visibles ou invisibles, sont la preuve que nous avons surmonté les difficultés qui se sont présentées à nous.

En découvrant la photo d’une œuvre de kintsugi d’une des membres du groupe, je me suis sentie interpellée. Cela m’a rappelé le passage dans 2 Corinthiens 12, et notamment les versets 8 à 10.

« Trois fois j’ai supplié le Seigneur de l’éloigner de moi, et il m’a dit: «Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.» Aussi, je me montrerai bien plus volontiers fier de mes faiblesses afin que la puissance de Christ repose sur moi. C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les insultes, dans les détresses, dans les persécutions, dans les angoisses pour Christ, car quand je suis faible, c’est alors que je suis fort.  »

Quand Paul nous partage ces mots (maux ?), il évoque un souci de santé qui l’affaiblit. Loin de s’en lamenter, il montre comment Dieu a su saisir cette occasion pour lui rappeler que dans notre faiblesse transparaît la puissance de Dieu.

Pour tout vous dire, ce passage est celui que nous avons choisi d’inscrire sur notre faire-part de mariage avec mon mari, et nous sommes régulièrement repris et encouragés de voir la diversité des expériences dans nos vies où ces mots nous interpellent.

En méditant cela récemment, ce sont mes difficultés liées au fait d’être devenue maman qui ont été au centre de la réflexion. Si la naissance de ma fille a été source d’une immense joie, elle s’est également avérée être accompagnée de beaucoup de stress. En fait, la maternité n’a fait que souligner un peu plus un des traits de mon caractère que Dieu travaille pour sa gloire depuis de nombreuses années : l’anxiété. Mais cette fois, celle-ci s’est vue manifestée à des degrés jamais égalés, en tout cas pour autant que je m’en souvienne.

En discutant avec des amies, aussi jeunes mamans, je me suis rendu compte que je n’étais pas seule, et qu’en réalité, chacune de nous voit ses faiblesses mises à nu par les défis et difficultés de la maternité. Chacune de nous est mise au défi par des problématiques qui lui sont propres. Mais face aux réalités de chacune, une seule vérité demeure : « Ma grâce te suffit, ma puissance s’accomplit dans ta faiblesse. » Notre faiblesse est une merveilleuse occasion de révéler à quel point Dieu est puissant, et qu’Il est à l’œuvre à nos côtés, et que cela est particulièrement manifeste dans ces moments où nous n’avons plus la force de faire quoi que ce soit. Dieu assume toujours sa part, y compris quand nous ne sommes plus en mesure d’assumer au mieux la nôtre à cause de la fatigue ou n’importe quelle autre raison.

Acceptons que nos faiblesses fassent partie de notre vie ici-bas, mais ne nous laissons pas aller à pécher au travers d’elles

Il me semble donc important désormais de vous confier ceci : apprenons à accepter la réalité de notre faiblesse. Ne cherchons pas à tout prix à l’éviter, ou à en sortir le plus vite possible. Acceptons que ces faiblesses fassent partie de notre vie ici-bas, mais ne nous laissons pas aller à pécher au travers d’elles : luttons pour entretenir dans nos cœurs et nos pensées l’assurance que Dieu est déjà et encore à nos côtés, et qu’Il manifeste sa puissance. Demandons-lui d’ouvrir nos yeux pour qu’Il nous apprenne à contempler la démonstration de sa puissance quand nous sommes faibles. Cela changera notre regard sur ces temps de tempête !

Cela peut paraître très spirituel mais assez peu concret de dire que la grâce de Dieu est pleinement et vraiment suffisante. Je compatis avec chacune de nous qui, à un moment se demande comment Dieu peut bien être à l’œuvre étant donné le chaos qu’il y a autour de nous : la vaisselle qui traîne, l’allaitement douloureux, bébé malade ou qui refuse de manger, le sommeil haché, les nuits trop courtes, le travail, les autres enfants dont on doit aussi s’occuper, la vie de couple à entretenir, etc.

J’aimerais alors simplement vous encourager avec un exemple où personnellement, je vois Dieu à l’œuvre : l’endormissement de ma fille. Depuis sa naissance jusqu’à aujourd’hui où elle a 2 ans, les couchers ont toujours été compliqués pour elle, et donc très anxiogènes pour moi. Des mois à pleurer en la couchant, à avoir la boule au ventre en voyant l’heure avancer et le moment du coucher arriver ; des milliers de chansons chantées, des heures de câlins, des millions de caresses, de bisous, des milliers de prières. Avec son père, nous nous sommes relayés pour lui offrir le cadre le plus sécurisant possible pour s’endormir, mais souvent, rien n’y faisait et nous y passions des heures. J’ai alors réalisé il y a peu cette vérité : nous avons donné à notre fille tout ce qu’il nous était possible de lui offrir (selon nos idées, mais surtout selon nos ressources disponibles, qu’elles soient mentales, physiques ou émotionnelles), et si tout ça ne suffisait pas, c’est qu’il était nécessaire de confier tout cela à Dieu. Nous avons alors commencé à prier avec et pour notre fille le soir au coucher, et une fois que nous sortons de la chambre, nous implorons le Seigneur de prendre le relais, et d’être aux côtés de notre fille quand nous ne savons plus quoi faire d’autre, quand elle est tout de même triste, angoissée ou juste fâchée en se couchant. Et Dieu répond favorablement à nos prières, et même si les couchers ne sont pas toujours aussi sereins et apaisés que nous le voudrions dans un idéal parfait, ces temps de prière ont eu un impact sur notre fille qui s’endort parfois mieux, et aussi sur nous qui appréhendons ces moments avec plus de sérénité. Nous avions perdu de vue un temps que Dieu voulait et qui avait une place dans ce défi qui était devant nous, et pour être honnête, nous l’avons un peu sorti comme une carte joker au moment où nous étions à bout. Mais dans sa grâce, notre Seigneur a été patient avec nous, et nous a montré petit à petit que nous étions à côté de la plaque jusque là en essayant de régler la situation par nous-mêmes, avec nos propres moyens, sans l’intégrer. C’est grâce à ce qu’Il nous a appris aussi au travers de cette démarche de longue haleine que nous avons été repris et que nous avons remis à plat les choses, en demandant à Dieu de nous aider à l’inclure dans notre quotidien même quant tout allait mieux.

Ma reconnaissance me permet de me rappeler l’action de Dieu, sa fidélité, et cela me réjouit et me comble ; mes supplications quant à elles, rappellent ma confiance dans la capacité d’action de Dieu.

C’est donc ainsi que nous apprenons encore cette deuxième vérité : rester attachés à Dieu même quand le coucher se passe bien ! Je veux me répéter régulièrement que je dépends de Dieu, que ce soit par ma reconnaissance ou mes supplications. Ma reconnaissance me permet de me rappeler l’action de Dieu, sa fidélité, et cela me réjouit et me comble ; mes supplications quant à elles, rappellent ma confiance dans la capacité d’action de Dieu.

On dit souvent que l’épreuve nous permet de grandir, qu’elle nous rend plus fort ; cela semble d’ailleurs rejoindre le fameux adage « ce qui ne te tue pas te rend plus fort ». Pourtant, dans ce passage, Paul ne fait pas le portrait d’un homme qui se fortifie dans la difficulté.

Au sortir de l’épreuve, je ne suis pas plus forte, c’est Dieu en moi qui est plus fort. Moi, je ne fais que prendre toujours plus conscience de ma faiblesse ; et celle-ci, loin d’être donc un sujet de découragement, devient un sujet de joie.

Finalement, je comprends que Dieu ne nous reprochera pas tant nos faiblesses, liées à notre condition actuelle que d’avoir manqué de confiance en lui et d’avoir cherché à surpasser nous-mêmes nos difficultés. Abandonnons-lui nos faiblesses pour que sa force transparaisse.

 

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