Cet article est extrait de « Le dessein de Dieu pour l’Église » dans lequel Conrad Mbewe qui, puisant dans trois décennies de travail pastoral en Zambie, vise à équiper les pasteurs et les responsables d’église avec des principes bibliques adaptés.
Je suis baptiste ; j’ai donc des convictions doctrinales à ce sujet. Je pars du principe que le baptême est réservé aux croyants et qu’il se fait par immersion. Ce livre n’a pas pour but de plaider en faveur de cette position. Je le dis simplement d’emblée.
Comme nous l’avons noté au chapitre 3, le baptême est un commandement du Seigneur Jésus-Christ, le chef suprême de l’Église. Cet acte est censé être le premier acte d’obéissance d’un nouveau chrétien. Même dans une Église qui offre au préalable des cours sur le baptême, il devrait pouvoir se faire baptiser sans avoir à attendre trop longtemps avant d’être jugé prêt. D’une part, une personne baptisée annonce au monde qu’elle est devenue un disciple du Seigneur Jésus-Christ. D’autre part, celui qui baptise le nouveau converti ajoute son propre témoignage : d’après ce qu’il a vu et entendu, la profession de foi de cette personne est recevable. Examinons quelques particularités du baptême.
1. Le baptême symbolise ce qui s’est passé spirituellement dans la vie du nouveau converti.
Paul l’a exprimé ainsi dans sa lettre aux Romains :
Que dirons-nous donc ? Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? Loin de là ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ? Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie (Ro 6.1-4).
Le baptême auquel Paul faisait référence n’était pas le baptême d’eau, mais le baptême de l’Esprit, le baptême dans la mort de Christ. C’est ce qui arrive à tous ceux qui deviennent de véritables convertis, et cela se produit au moment de leur régénération. Ils meurent au péché. Comment ? Tout comme Jésus est mort dans ce monde de péché, a été enseveli et est ressuscité dans une vie nouvelle, de même lorsque nous devenons chrétiens, nous sommes unis à Christ par le Saint-Esprit, et l’expérience de Christ devient la nôtre. Nous aussi, nous mourons au péché et sommes capables de marcher dans une vie nouvelle. C’est pourquoi un vrai chrétien ne peut pas continuer à mener une vie de péché. C’est le raisonnement de Paul dans Romains 6.
Le baptême d’eau symbolise cette réalité. Lorsque nous sommes immergés dans l’eau, nous témoignons de notre mort à notre vie passée. Cette vie est terminée. Nous avons été ensevelis avec Christ. Lorsque nous sortons de l’eau, nous témoignons que nous sommes une personne nouvelle et ressuscitée, et que notre seul désir est désormais de glorifier Dieu. Quel merveilleux symbole que celui du baptême ! Cela explique pourquoi il devrait avoir lieu peu de temps après qu’une personne se convertit à Christ, plutôt que d’attendre. Par le baptême, le nouveau converti témoigne de ce qui s’est passé par son union à Christ.
2. Le baptême est étroitement lié au message de l’Évangile.
Le baptême était la profession de foi visible de ceux qui se repentaient et mettaient leur confiance en Christ. Le jour de la Pentecôte, lorsque les gens qui écoutaient la prédication de Pierre ont été soumis à une conviction intense et lui ont demandé, ainsi qu’au reste des apôtres, ce qu’ils devaient faire, Pierre a répondu : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Ac 2.38).
Au sujet de Philippe annonçant l’Évangile à l’eunuque éthiopien sur son char, la Bible rapporte :
Comme ils continuaient leur chemin, ils rencontrèrent de l’eau. Et l’eunuque dit : « Voici de l’eau ; qu’est-ce qui empêche que je ne sois baptisé ? » Philippe dit : « Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible ». L’eunuque répondit : « Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu ». Il fit arrêter le char ; Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque (Ac 8.36-38).
Comme indiqué au chapitre 3, dans le verset précédant ce passage, il nous est seulement dit que Philippe a commencé par Ésaïe 53 et qu’il a annoncé à l’eunuque la bonne nouvelle au sujet de Jésus-Christ. Pourtant, la requête de l’eunuque montre clairement que Philippe avait inclus dans leur conversation la nécessité d’être baptisé aussitôt après sa profession de foi.
3. Le baptême est une porte d’entrée dans l’Église.
Le Grand Mandat est formulé de la manière suivante : « […] Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant […] » (Mt 28.19.) Ce n’est qu’après cela que Jésus leur ordonne de leur enseigner à observer tout ce qu’il a commandé. Nous le voyons également dans le livre des Actes. Le jour de la Pentecôte, quand Pierre a fini de prêcher, il nous est dit : « Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés ; et, en ce jour-là, le nombre des disciples augmenta d’environ trois mille âmes » (Ac 2.41).
4. Le baptême n’est pas essentiel au salut.
Nous sommes justifiés devant Dieu sur la base de l’œuvre accomplie par Christ. Nous ne pouvons rien y ajouter et rien y soustraire par nos œuvres de justice. Le baptême est important, mais n’a aucun pouvoir salvateur en lui-même. Nous devons déjà être chrétiens pour être baptisés. Comme nous l’avons vu, il s’agit simplement du premier acte d’obéissance d’une personne qui prétend que Jésus est désormais son maître et Seigneur.
Après avoir déclaré sans équivoque que le baptême ne nous sauve pas, il convient d’affirmer avec la même insistance qu’un chrétien qui résiste au baptême vit dans la désobéissance et la rébellion. C’est un commandement du Seigneur Jésus-Christ. Pourquoi appeler Jésus-Christ notre Seigneur quand nous refusons de faire ce qu’il nous demande si clairement ?