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E21 répond | Peut-on se remarier après un divorce ?

Deux personnes ont posé des questions similaires que nous avons regroupées.

  1. Peut-on se remarier après un divorce ?
  2. Que penser du mariage chrétien (hétérosexuel) selon Dieu ? De plus si l’un des deux veut se séparer (séparation de corps ou allant vers le divorce), est-ce que cette position est selon la Parole de Dieu ?

La réponse à cette question est parmi les plus difficiles, surtout sur le plan pastoral. D’abord parce que celui ou celle qui la pose a probablement déjà vécu une souffrance, un sentiment profond d’échec, voire de honte. La question posée maintenant démontre un espoir pour l’avenir, un nouveau départ, si sa réponse est « oui ». Mais si la réponse est « non », on risque de la ressentir comme une condamnation de plus.

On ne doit jamais aborder la question du divorce et du remariage sans rappeler l’intention originelle de Dieu pour le mariage. Dans le récit de la création, Dieu nous présente les deux premiers humains, l’homme et sa femme, créés à l’image de Dieu pour le glorifier, pour vivre ensemble, et pour gérer sous son regard le beau monde que Dieu a créé. Ils devaient se multiplier et remplir la terre par la création de nouveaux foyers (Genèse 2.24) : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. Le Seigneur Jésus s’appuie fortement sur ce texte (Matthieu 19.4-6 ; Marc 10.6-9) pour souligner que : 1) cette unité dans le mariage, de cœur et de corps, est le dessein originel de Dieu ; 2) c’est Dieu lui-même qui les unit ; 3) l’expression de cette unité doit être permanente ; et 4) l’homme ne doit pas séparer ce que Dieu a uni.

Jésus reconnaît que dans l’AT, Moïse a permis le divorce, à cause de la dureté de votre cœur. Dans les textes de Marc (10.1-12) et le petit texte de Luc (16.18), l’interdiction du divorce donnée par Jésus est absolue, sans exception. On peut avoir l’impression que le divorce et le remariage étaient tous les deux proscrits pour le chrétien. Toutefois, les textes de Matthieu (5.31-32 ; 19.3-12) semblent ouvrir la possibilité du divorce dans le cas d’infidélité (5.21 ; 19.9). 

L’apôtre Paul, dans sa première lettre aux Corinthiens, insiste sur la permanence du mariage. En 7.10-11 il présente l’enseignement du Seigneur : pas de séparation (on peut comprendre « divorce ») du tout, ou si séparation il y a, que l’on reste sans se remarier, avec la possibilité, mais pas la certitude, de se réconcilier avec l’autre. Néanmoins, il présente aussi (7.12-15) le cas où le croyant (probablement nouvellement converti) est abandonné par le conjoint non-croyant, à cause de sa foi. C’est ce que l’on appelle « le privilège paulinien ». Dans ce cas, le frère ou la sœur « n’est pas lié ».

Si les textes de Matthieu et de Paul semblent bien reconnaître deux éventualités, tristes certes, permettant le divorce, qu’en est-il du remariage ?

La question mérite une explication approfondie. Mais en bref, parmi les protestants, y compris évangéliques, il y a un large consensus majoritaire, avec toutefois une petite voix minoritaire. Depuis la Réforme, la plupart des exégètes croient qu’il y a deux cas légitimes pour le divorce ET pour le remariage : 1) l’infidélité sexuelle (normalement comprise comme adultère), et 2) l’abandon du chrétien par le conjoint non-croyant. Le mariage est dissout de fait, et la « une seule chair » n’existe plus. Ou pour Paul, « le frère ou la sœur n’est pas lié ». Donc on croit que le remariage est autorisé, dans ces deux cas précis. Certains veulent étendre la possibilité du divorce et du remariage à d’autres situations, en supposant que les deux cas mentionnés ne sont donnés qu’à titre d’exemple. Mais cette supposition dépasse ce qui est écrit dans les textes bibliques.

La position minoritaire dirait que même s’il y a divorce, la seule justification pour un remariage éventuel serait la mort de celui ou celle qu’on avait épousé. Paul insiste là-dessus en 1 Corinthiens 7.39 : Une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant ; mais si le mari est décédé, elle est libre de se marier à qui elle veut ; seulement, que ce soit dans le Seigneur. Il utilise le même argument en Romains 7.1-3 pour illustrer notre relation à la loi. Il n’y aurait que la mort pour rompre l’union « une seule chair ». Si l’infidélité ou l’abandon peut provoquer le divorce, selon cette compréhension, le frère ou la sœur est appelé à assumer son état de « célibataire » pour le royaume de Dieu (Matthieu 19.10-12).

Cette dernière position peut nous sembler extrême. Mais même la position précédente,  « seules deux exceptions », est aujourd’hui considérée comme extrême. Le divorce et le remariage dans l’Église sont trop souvent « justifiés » pour toutes sortes de raisons.

Je crois que la fidélité à notre Seigneur Jésus Christ et à l’Évangile exigent que nous réfléchissions profondément sur notre situation conjugale devant Dieu. Que le disciple soit prêt à vivre son état de célibataire, de marié, de divorcé, de veuf – d’abord pour le royaume de Dieu et pour la gloire de Christ.

Pour la postion majoritaire :

Pour la position minoritaire :

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