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Comment voyez-vous Dieu ? Comment l’imaginez-vous ? Lorsqu’on prononce le mot « Dieu », quels sentiments s’éveillent en vous ? Quelle est la première chose que vous avez envie de lui dire ? Répondre à ces questions revêt une importance capitale, à une époque où « la conception chrétienne de Dieu est décadente au point d’être largement indigne du Seigneur des seigneurs », selon Aiden Wilson Tozer. Dans son livre « La connaissance de l’Eternel » (éd. Farel), le pasteur américain veut nous ramener à une vision glorieuse, réaliste et biblique de Dieu. Encore une fois, l’enjeu est de taille: « Une conception élevée de Dieu est à ce point nécessaire à l’Eglise que lorsque cette vision décline d’une quelconque manière, l’Eglise décline parallèlement, avec son culte et ses normes morales. Une église franchit le premier pas vers le déclin au moment où elle renonce à sa haute opinion de Dieu ».

Connaître Dieu pour nous connaître nous-mêmes

Cette juste connaissance de Dieu est donc indispensable, non seulement parce que considérer Dieu de manière erronée s’apparente à de l’idolâtrie, mais aussi parce que notre vision de Dieu a des incidences sur notre manière de nous considérer nous-mêmes. « Nous ne pourrons jamais savoir qui ou ce que nous sommes à moins de connaître, en partie au moins, l’être de Dieu », glisse Tozer. Mais pour connaître Dieu, il faut partir de Dieu et nous souvenir que Dieu est le Tout-Autre. On ne peut pas partir de ce que nous sommes pour essayer de comprendre Dieu. On ne peut pas décrire le transcendant à partir de nos catégories humaines. Il faut plutôt – et c’est la démarche de Tozer – partir de certains attributs majestueux de Dieu pour montrer à quel point nous sommes différents de lui, et reprendre ainsi l’humble place qui est la nôtre.

Dieu n’a pas d’origine… moi oui

Dans notre expérience, tout provient forcément de quelque chose : tout ce qui existe doit avoir une cause. Quand un enfant demande « D’où vient Dieu ? », il reconnaît involontairement son état de créature : le concept de « cause » est inscrit en lui. Or, Dieu n’a pas d’origine. Affirmer cela introduit une catégorie qui nous est complètement étrangère. Tozer commente : « Ayant été créé, l’esprit humain éprouve un malaise incompréhensible au sujet de l’Incréé. Nous ne trouvons pas confortable d’admettre la présence de celui qui se situe complètement en-dehors du cercle familier de nos connaissances ». Il faut donc beaucoup d’humilité pour admettre une telle réalité, et c’est la raison pour laquelle philosophes et scientifiques s’impatientent devant le concept de Dieu, qui dépasse leur entendement.

Quelles sont les conséquences pratiques de cette vérité ? « L’homme est un être créé, un soi dérivé et contingent, qui ne possède rien de lui-même, mais dont l’existence dépend à tout moment de celui qui l’a créé à sa propre ressemblance », répond Tozer. Nous ne sommes rien en nous-mêmes : Dieu est, donc je suis. Sans Dieu, l’homme n’a aucune existence. La quintessence du péché, c’est de nier cette réalité : « Un être moral, créé pour adorer devant le trône de Dieu, se tient sur le trône de son propre soi et, de cette position élevée, déclare « Je Suis » ». Pour être sauvés, nous avons donc besoin que Christ inverse l’inclination de notre nature, nous fasse descendre de notre trône et nous amène à reconnaître Dieu comme seul roi. Le chrétien véritable est celui qui, tout au long de sa vie, cultive cette saine vision des choses et vit, en conséquence, dans l’humilité et la soumission.

Dieu n’a besoin de personne… j’ai besoin de lui

Avez-vous déjà entendu des évangélistes affirmer que « Dieu a besoin de vous » ? Tozer s’indigne contre cette manière de voir : « Trop d’appels missionnaires reposent sur cette frustration fantaisiste du Dieu Tout-Puissant. Un prédicateur efficace peut facilement éveiller la pitié chez ses auditeurs, non seulement pour les êtres humains mais également pour ce Dieu qui s’est efforcé si durement et si longuement de les sauver et a échoué par manque de soutien ». Qu’est-ce que cela révèle ? De l’orgueil : « Nous avons une opinion de nous tellement haute que nous trouvons assez facile, pour ne pas dire agréable, de croire que nous sommes nécessaires à Dieu ». Or Dieu n’a besoin de personne. Il n’a pas créé l’univers et les êtres humains parce qu’il se sentait seul, ou par besoin d’être aimé. Dieu est complet, de sorte que « croire en lui n’ajoute rien à ses perfections et douter de lui ne lui enlève rien ».

A contrario, les êtres humains, eux, ont un impérieux besoin de celui qui n’a besoin de personne. Là encore, l’essence du péché est de se croire autonome, ou alors de chercher à combler ses besoins ailleurs qu’en Dieu. Attention, cette vision des choses ne doit pas nous amener à nous considérer comme des créatures inutiles ou sans valeur, précise Tozer : « La bonne nouvelle est que le Dieu qui n’a besoin de personne s’est abaissé dans sa condescendance souveraine à travailler par, en et à travers ses enfants obéissants ».

Dieu est éternel… je suis mortel

Dieu est éternel : voilà encore une vérité que l’esprit d’un être créé ne peut pas bien saisir, sur laquelle Tozer essaie cependant de mettre des mots : « Parce que Dieu vit dans un présent éternel, il n’a pas de passé et pas d’avenir. Dieu habite dans l’éternité, mais le temps habite en Dieu. Il a déjà vécu tous nos lendemains et il a déjà vécu notre hier. Il embrasse d’un seul regard le commencement et la fin ».

Une fois de plus, l’être humain apparaît ici comme bien différent de Dieu : nous sommes créés mortels, et notre vie passe bien vite, comme l’herbe des champs. Une vérité à méditer pour grandir dans l’humilité. Cependant, Dieu est entré dans le temps pour sauver des pécheurs et former une nouvelle humanité. Ceux qui croient en ce Fils de Dieu incarné deviennent alors participants de cette éternité : ils reçoivent la vie éternelle.

Dieu est immuable… je change

Il suffit d’observer un bébé qui grandit ou un vieillard qui décline pour en déduire que l’être humain, par nature, change : il change physiquement, mais il évolue aussi intellectuellement, émotionnellement, spirituellement, en mieux ou en moins bien. Dieu, lui, est le seul être qui ne change pas : il est immuable. Dieu ne vieillit pas. Dieu n’évolue pas : étant parfaitement saint, il ne peut changer ni vers le meilleur, ni vers le pire. « Dieu a toujours été tout ce qu’il est actuellement et il sera à jamais tout ce qu’il a toujours été », remarque Tozer. Une fois de plus, nous restons interloqués devant une telle réalité, puisque « nous tentons d’envisager un mode de vie à la fois étranger au nôtre et complètement différent de tout ce que nous connaissons dans notre univers familier fait de matière, d’espace et de temps ».

Nous pouvons pourtant conclure avec cette promesse remarquable : le Dieu qui ne change pas se plaît à changer des cœurs et des vies, et cette transformation « vers le mieux » dure toute la vie. Ce n’est pas tout : il s’est engagé à nous conduire à un état de sainteté permanente lorsque nous le rejoindrons dans sa demeure céleste et que nous serons semblables à lui. Là, nous serons saisis d’une admiration profonde et nous connaîtrons plus parfaitement ce Dieu qui n’a pas d’origine, ce Dieu autonome, ce Dieu éternel, ce Dieu immuable, qui a décidé, dans son amour infini, d’amener dans sa présence des êtres créés, nécessiteux, mortels et changeants.

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