Cet article est la suite de : 1. Toute une vie de repentance 2. Qu’est-ce que se repentir ?
Qu’est-ce qui doit nous pousser à la repentance ?
Cette question est absolument cruciale ! En effet, peut-être qu’après avoir lu les articles précédents (1 et 2), vous pensez : « Ok, j’ai compris qu’il est important de se repentir et en quoi cela consiste. Mais je trouve tellement dur d’admettre mon péché ! Et puis il y a ces péchés pour lesquels je n’arrive pas à être attristé au point d’y renoncer. Comment faire ? N’y a-t-il rien qui puisse m’aider, me pousser à la repentance ? Et si oui, qu’est-ce que c’est ? »
La réponse à cette question cruciale se trouve dans la suite du chapitre 3 de l’évangile selon Matthieu (Matt 3.12-17). Dans ces versets, Jean-Baptiste explique que, par son « baptême de repentance », il ne fait que préparer la voie de « celui qui vient après [lui] », c’est-à-dire du Seigneur Jésus. Et voilà ce qu’il dit le concernant : « Moi je vous baptise dans l’eau, en vue de la repentance, mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne mérite pas de porter ses sandales. Lui vous baptisera d’Esprit Saint et de feu » (Matt 3. 11).
Dans le contexte, le « feu » dont Jean-Baptiste parle est d’abord le feu… du jugement ! En effet, à qui Jean-Baptiste s’adresse-t-il ? Il est encore en train de parler aux chefs religieux, à qui il vient de dire que s’ils ne produisent pas de fruit digne de la repentance, ils seront coupés et jetés au « feu » (Matt 3.10) ! Et dans la foulée, il précise que Jésus vient « son van à la main » pour amasser son blé dans le grenier, mais qu’il « brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint pas » (Matt 3.12). C’est avec le « feu du jugement », donc, nous dit Jean-Baptiste, que Jésus viendra « baptiser » le monde !
La peur du jugement ?
En lisant cela, nous pourrions aisément penser que ce qui doit nous pousser à la repentance est la peur du jugement : « Le jugement arrive, dit Jean-Baptiste, repentez-vous avant qu’il ne soit trop tard ! » Mais en est-il vraiment ainsi ? La peur du jugement est-elle vraiment ce qui doit nous pousser à la repentance ? Réponse : oui… et non ! Mais surtout non…
Si vous n’êtes pas disciple de Jésus – si vous n’avez pas connu cette repentance initiale par laquelle vous vous êtes détournés de votre ancienne vie pour vous tourner vers Jésus par la foi – alors oui !Vous êtes encore sous le coup du jugement. Et Dieu vous adresse ici un avertissement solennel : « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement » (Hébreux 9.27) – « Repentez-vous ! »
Mais si vous êtes disciple de Jésus, est-ce la « peur du jugement » qui doit vous pousser à la repentance ? Non, en tout cas pas premièrement. Qu’est-ce que c’est alors ?
Eh bien, réfléchissez avec moi. Quand Jésus est venu dans le monde, avait-il « son van à la main » pour exercer le jugement et « brûler la paille dans un feu qui ne s’éteint pas » ? Est-ce là ce qui s’est produit quand Jésus est entré en scène ? Non ! Il a pris les enfants par la main, mangé avec les pécheurs et béni les foules ! Comment est-ce possible ? Jésus n’est-il finalement pas venu « jeter un feu sur la terre » ? Jean-Baptiste se serait-il trompé ?
Le baptême de feu…
Non, il ne s’est pas trompé : Jésus est venu jeter le feu sur la terre, mais pas comme Jean-Baptiste l’avait imaginé !
Est-ce que vous vous rappelez comment en Luc 9, Jésus et ses disciples s’approchent d’un village en Samarie, et les habitants du village les chassent, ils rejettent Jésus ? Et ses disciples lui disent alors : « Seigneur, veux-tu que nous disions au feu de descendre du ciel et de les dévorer » ! Il se peut que les disciples – qui, pour certains, avant d’être les disciples de Jésus étaient les disciples de Jean-Baptiste et l’avaient sans doute entendu dire que Jésus baptiserait de feu – pensent à Matthieu 3.12. Et ce qu’ils disent en fait, c’est : « Seigneur Jésus, fais tomber le feu de ta colère sur ces pécheurs, comme Jean-Baptiste l’a annoncé ! »
Et vous souvenez-vous ce que Jésus leur a répondu ? Il les a repris sévèrement en disant : « Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. » En gros, vous n’avez rien compris, « car, » a-t-il ajouté, « le Fils de l’homme est venu non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver ! » (Luc 9.55-56). Or, si Jésus peut dire cela, c’est parce qu’à peine plus loin, il ajoute (et c’est sûr qu’il fait le lien avec les paroles de Jean-Baptiste dans son esprit) : « Je suis venu jeter le feu sur la terre ; et ô comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! [C’est le] baptême dont je dois être baptisé, et ô combien je suis pressé qu’il soit accompli ! » (Luc 12.49-50).
« Ne voyez-vous pas ? », dit Jésus à ses disciples, « je suis venu pour être baptisé du feu ! C’est sur moi que le feu va tomber ! Et ô combien je voudrais qu’il soit déjà allumé pour que le salut des hommes pécheurs soit enfin accompli ! » Le feu du jugement, Jésus l’a souffert à notre place, sur la croix !
La bonté de Dieu !
Et c’est quelque chose que l’on pressent déjà ici, au début de son ministère ! Vous êtes-vous demandé pourquoi Jésus a demandé à Jean-Baptiste de le baptiser du « baptême de repentance » ? Devait-il se repentir de quelque chose ? Évidemment non : il était l’homme parfait ! Et Jean-Baptiste le savait bien puisqu’il « s’y opposait en disant : C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi et c’est toi qui viens à moi ? » – « Moi ? Te baptiser ? Jamais ! Pourquoi ferais-tu ça ? »
Voilà pourquoi…
Vous avez sûrement déjà entendu que les eaux du Jourdain sont parmi les plus sales qui soient. Avez-vous vu, peut-être même, des images de gens qui s’y font baptiser, encore aujourd’hui ? L’eau est brune, croupie, sale et boueuse. Et j’aimerais que vous imaginiez à quoi devait ressembler l’eau quand Jésus s’est approché, après que des centaines (des milliers même!) de personnes s’y soient plongées…
Voilà ce qui doit nous pousser à la repentance – la bonté de Dieu, manifestée pour nous en Jésus !
C’est juste une image, bien sûr, mais qui peut nous aider à comprendre ce qui s’est passé ce jour-là, au bord du Jourdain… Quand Jésus est descendu dans l’eau, il a commencé à prendre sur lui notre saleté, notre crasse, tous les péchés de son peuple. Et la moindre goutte d’eau qui a pu entrer dans sa bouche n’était qu’un avant-goût de la coupe amère qu’il a bue à pleine mesure, sur la croix, pour nous ! Pour que, par sa mort, nous soyons purifiés, lavés de nos fautes, justifiés, en règle avec Dieu, et aimés d’un amour infini par celui qui est désormais notre Père !
Voilà ce qui doit nous pousser à la repentance – la bonté de Dieu, manifestée pour nous en Jésus ! Non la « peur du jugement », mais la « bonté de Dieu ». Comme Paul le dit en Romains 2.4 : « Ne sais-tu pas que c’est la bonté de Dieu qui te pousse à la repentance ? »
Pierre, la repentance et la bonté de Dieu
Quand nous comprenons que c’est la bonté de Dieu qui doit nous pousser à la repentance, notre vie en sera forcément transformée de façon bouleversante…
Pensez un instant à Pierre, la veille au soir de la mort de Jésus. Alors que tous les disciples ont fui, Pierre est resté à distance et a suivi les gardes qui emmenaient Jésus. Mais des gens l’ayant reconnu, ont dit de lui : « Cet homme était aussi avec [Jésus]. » Et Pierre a nié en bloc : il a menti ! Comment pensez-vous qu’il devait se sentir ? Coupable, sous le poids du jugement ! Après tout, il était en train de briser les commandements de Dieu : il avait menti ! Certainement qu’il se sentait coupable… Mais ça n’a rien changé, puisqu’il est retombé une deuxième, puis une troisième fois dans le même péché : « Non, je ne le connais pas », a-t-il répété !
Mais quelques heures après, Luc nous dit qu’au moment où Jésus était emmené d’un endroit à un autre pour être jugé, tout à coup, Jésus – qui devait avoir les mains liées, le visage en sang – Jésus s’est tourné et a regardé Pierre, droit dans les yeux ! Et le texte nous dit qu’à cet instant, « Pierre pleura amèrement » (Luc 22.61-62). Et c’est à partir de là qu’il a connu une vraie repentance et que, par la grâce de Dieu, il a changé !
Que s’est-il passé de différent ? La différence, c’est que c’est une chose de briser les règles de Dieu (et d’être dans la peur du jugement pour cela), c’en est une autre de savoir que vous avez brisé son cœur ! Et ce qui était vrai pour Pierre autrefois l’est encore pour nous aujourd’hui…
Tant que vous voyez Dieu comme ce Juge Impitoyable – et qu’à chaque fois que vous tombez dans le péché, vous êtes consterné et honteux, parce que vous vous sentez coupable – ça ne va pas changer votre vie, ça ne va pas produire de vraie repentance ! C’est comme si quelqu’un venait avec un bâton et vous forçait à renoncer à quelque chose que vous ne voulez pas lâcher – le cœur n’y est pas !
Mais quand vous voyez Dieu, non comme ce Juge Impitoyable, mais comme ce Bon Père qu’il est, vous commencerez à voir votre péché pour ce qu’il est. Vous comprendrez que vous n’êtes pas juste en train de briser des règles, mais de briser le cœur de Celui qui vous a tant aimé qu’il a donné son Fils bien-aimé pour faire de vous son propre enfant ! Et voilà ce qui va vous permettre de reconnaître votre péché, d’en être profondément attristé et, enfin, d’y renoncer !
Voilà comment se repentir – en méditant sur la bonté de Dieu !