Nous le pensons plus que nous le disons. Un bon et fidèle employé perd son emploi sans explication. Un dictateur provoque un génocide. Une liste des injustices serait longue. L’Ecclésiaste en offre quelques exemples :
- Un pouvoir tyrannique
« J’ai vu toutes les oppressions qui se pratiquent sous le soleil. Les opprimés versent des larmes et il n’y a personne pour les consoler ; la force est du côté de leurs oppresseurs, c’est pourquoi ils n’ont pas de consolation » (4.1). « La justice et le droit sont bafoués » pour l’opprimé, que ce soit par la force ou par la corruption (5.7). - Le malheur atteint les innocents et les impies vivent dans le bonheur
« La course n’est pas réservée aux plus rapides, ni la guerre aux hommes vaillants, ni même le pain aux sages, la richesse aux intelligents ou la faveur à ceux qui ont de la connaissance. Des circonstances bonnes et mauvaises surviennent pour eux tous » (9.11).
Les mauvaises choses arrivent aux bons et de bonnes choses arrivent aux mauvais. - Il semble que Dieu ne juge pas, mais laisse faire, les injustices.
C’est le comble !
L’Ecclésiaste nous conseille ce qui suit pour pouvoir vivre avec l’injustice :
- Ne soyons pas surpris que l’injustice arrive. La vie est comme ça.
« Si tu vois … le pauvre opprimé, le droit et la justice violés, ne t’étonne pas » (5.7)
Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. - Soyons convaincus que Dieu est le juste Juge.
« Dieu jugera toute œuvre, même celles qui ont été accomplies en cachette, les bonnes et les mauvaises » (12.14).
Cette certitude est même le dernier verset, donc la conclusion, du livre ! L’Ecclésiaste ne révèle pas quand le jugement viendra, dans cette vie ou après, mais il sait qu’il aura lieu.
« N’oublie pas que Dieu te demandera compte de tout ce que tu fais » (11.9).
- Prenons la mesure du jugement de Dieu.
Ceci nous encourage dans deux sens :
1o Même avec toutes les injustices de ce monde, Dieu fera justice, tôt ou tard. Il aura le dernier mot.
2o Le jugement de Dieu nous pousse à veiller sur notre propre conduite.
Malgré les injustices, soyons justes, comme Dieu.
Addendum :
Le chrétien sera-t-il jugé ? Non, et oui.
Non. « Il n’y a aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ » (Rm 8.1). Jésus a dit : « Celui qui écoute ma parole et qui croit en celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne viendra pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jn 5.24). Tous ses péchés sont pardonnés une fois pour toutes.
Oui. « Nous (les chrétiens seulement) comparaîtrons devant le tribunal de Dieu […]. Ainsi chacun de nous rendra compte [à Dieu] pour lui-même » (Rm14.10, 12). Dieu jugera les œuvres de la personne qui s’est confiée en Christ, en le récompensant ou non. En tout cas, il est sauvé éternellement (1Cor 3.15). Le salut par grâce est reçu par la foi en Christ, et non à cause du mérite de ses propres œuvres (Ep 2.8-9).