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J’ai servi comme ancien non rémunéré durant cinq ans. Quand j’ai été ordonné, j’étais dans ma vingtaine d’années et j’avais beaucoup à apprendre en ce qui concerne le fait d’être un berger et, bien entendu, c’est encore le cas.

Il y a quelques années de cela, ma famille s’est déplacée dans une ville située à environ 45 minutes de notre église et, quoique nous souhaitions rester membres de notre église, j’ai compris que je ne pouvais pas paître un troupeau au milieu duquel je ne me trouvais pas. Aussi les anciens et moi-même avons-nous décidé collectivement qu’il était temps pour moi de me retirer de la charge.

Cette nuit fut mémorable et un peu difficile à décrire. Alors que le poids de la charge pastorale était retiré de mes épaules, un autre fardeau devint tout aussi apparent sous la forme d’une question  terrifiante : Avais-je bien servi notre église ?

De bien des manières je réalisais que ce n’était pas le cas. Aucun de mes collègues dans le pastorat n’avait de retour négatif à mon sujet, et nos membres étaient incroyablement pleins de grâce. Mais je savais combien souvent j’avais pris cette charge trop à la légère. Je savais que je n’avais pas prié suffisamment. Je savais que je n’étais pas à la hauteur des critères de la ressemblance à Christ.

Et pourtant, je me souvenais aussi de la grâce de Christ qui couvre des faillites comme la mienne. Ainsi, quitter la charge d’ancien était à la fois un moment de regret et un moment de soulagement. J’étais tellement insuffisant, mais Dieu était capable d’utiliser mon service pour sa gloire et le bien des autres.

En regardant en arrière, il y a quatre choses que j‘aurais dû me dire avant de devenir ancien :

1. UNE BONNE PARTIE DE VOTRE ŒUVRE — PEUT-ÊTRE LA PLUS GRANDE – NE SERA PAS VUE PAR LA CONGRÉGATION

Personne ne verra ces réunions tard dans la nuit. Personne ne vous verra vous lever avant l’aube pour une rencontre avec le Seigneur et la prière. En fait, il y a bien des personnes qui ne comprendront même pas que vous êtes leur pasteur. Elles penseront juste que vous êtes un membre du bureau de l’église qui est honoré. Au lieu de cela elles regarderont le gars qui a le micro, celui qui est devant. Votre œuvre sera accomplie dans l’ombre. Ce sera dur, mais cela en vaut la peine.

2. VOTRE RÉCOMPENSE N’EST PAS LA GLOIRE ICI-BAS, MAIS LA GLOIRE AU-DELÀ

Exercer le pastorat sans être à plein temps dans le ministère implique la tâche difficile d’équiper les saints pour l’œuvre du ministère au milieu des responsabilités d’un autre travail. La récompense pour votre travail n’est pas la gloire ou le fait d’être reconnu par les autres, mais bien plutôt le plaisir qu’on trouve dans la gloire de Dieu. Trouver son plaisir dans la gloire de Dieu est la plénitude pour maintenant, mais bien davantage elle est promise à ceux qui travaillent à paître le troupeau de Dieu. Regardez la promesse de 1 Pierre 5:4 :

Et quand le souverain Berger apparaîtra, vous recevrez la couronne impérissable de la gloire.

Je ne sais pas exactement ce qu’est une couronne impérissable de gloire, mais je veux la découvrir.

3. VOUS N’ÊTES PAS UN MEMBRE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION ; VOUS ÊTES UN BERGER

Oui, vous aurez de temps à autre à prendre des décisions administratives. Et oui, comme membre du conseil, vous vous séparez un peu des activités quotidiennes de l’église... Mais la responsabilité d’ancien ne devrait pas être ressentie comme le fait de faire partie du conseil de l’église ; elle devrait être ressentie comme le fait de paître des brebis, comme le fait d’être parent. Aussi veillez aux besoins de vos égaux qui sont membres de l’église et donnez tous vos soins à ce que la plus grande partie de votre temps soit dédiée à la prière et au ministère de la Parole (Actes 6:4).

4. VOTRE ÉGLISE A BESOIN DE VOUS

Un conseil d’anciens en bonne santé est une chose vitale pour qu’une église soit en bonne santé. Des anciens bibliques favorisent la redevabilité et le soutien mutuels ; ils encouragent une saine distribution du pouvoir et l’écoute d’une multitude de voix. Chaque ancien – chaque berger – est nécessaire à l’église.

Imaginez des brebis dans un champ. Disons qu’il y en a une centaine, bêlant, paissant et se déplaçant. Le troupeau est constamment en mouvement, cherchant du bon fourrage ou fuyant d’éventuels prédateurs. Maintenant, imaginez qu’il n’y ait qu’un seul berger pour veiller sur elles. Il ne peut passer du temps avec chaque brebis pour veiller sur elle. Il ne peut laisser le troupeau pour parer aux prédateurs ou ramener la brebis égarée. Ceci, c’est le modèle accablant du pasteur en solo. Il n’est pas biblique et – surprise, surprise — il ne fonctionne pas. L’église a besoin que de multiples bergers se développent, et il y a bien trop à faire pour un seul homme.

Finalement, ma famille est revenue s’installer dans la ville proche de notre église. Ce dernier dimanche je me suis retrouvé devant notre église comme candidat pour être ancien. Et je peux vous dire que cette candidature m’a apporté un regard neuf sur cette responsabilité. J’en ai ressenti la sainte gravité, tout en goûtant le soulagement de me reposer sur Christ. Si je suis installé comme ancien une fois encore, en dépit de mes plus sérieux efforts pour bien paître notre troupeau, je ferai encore appel à la grâce de Christ quand mon temps sera fini. Commencez avec la grâce, travaillez dans la grâce, et terminez avec la grâce.

Le fait d’être ancien non rémunéré  est un appel de haute valeur et il doit être considéré comme tel à la fois par les anciens et la congrégation. Les anciens doivent toutefois se souvenir du fait que, alors que l’office qu’ils détiennent est important, ils sont simplement là pour accomplir les ordres de Christ. Ils ne sont que des sous-bergers – en fait, ils sont eux-mêmes des brebis – qui sont conduits en même temps que la congrégation dans le luxuriant pâturage de la grâce de Dieu.

Originalement publié en anglais sur 9Marks.org

 

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