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La plupart des pasteurs ont le désir de former de futurs pasteurs. C’est un désir louable. En effet notre ministère se terminera bien un jour, il est donc nécessaire de préparer la prochaine génération, afin qu’elle amène la Bonne nouvelle dans les endroits où nous n’irons pas.

Cependant, cet objectif peut nous conduire à mettre davantage l’accent sur la formation des futurs pasteurs, au détriment de la formation des fidèles « ordinaires » qui peuvent eux aussi nous instruire.

Voici donc 5 raisons pour lesquelles nous autres pasteurs, devons absolument consacrer de notre temps, de notre énergie et de nos ressources pour former (et apprendre de) toutes ces personnes qui exercent des métiers aussi divers qu’électriciens, avocats, enseignants, banquiers, etc.

1. Les non-pasteurs constituent la majeure partie de votre troupeau.

« Prenez donc garde à vous-mêmes et à tout le troupeau parmi lequel l’Esprit saint vous a nommés épiscopes ; faites paître l’Eglise de Dieu, cette Eglise qu’il s’est acquise par son propre sang. » (Actes 20.28, NBS)

Dieu vous a appelés à prêter attention à tout le troupeau, pas seulement à une poignée d’entre eux. La taille d’une assemblée affecte forcément le niveau d’attention accordé à chaque brebis ; or chaque brebis doit avoir de l’importance pour nous, car comme Jésus l’a précisé, chaque brebis compte pour lui (Matthieu 18.12-14).

Chaque brebis doit compter pour nous, car toutes comptent pour Jésus.

Si la majeure partie de votre temps, de votre énergie et de vos efforts est consacrée aux futurs pasteurs, alors vous négligerez la plus grande partie de votre troupeau. Une telle orientation pourrait involontairement étouffer la croissance de ceux qui ont besoin d’enseignements, d’instructions et de conseils de la part de leur pasteur. Cela pourrait également provoquer chez ces personnes une certaine amertume, le sentiment d’être des « brebis de seconde classe » en comparaison de celles aspirant au rôle de pasteur.

Satan se réjouit de cultiver la méfiance entre les brebis et les bergers, et créer un sentiment d’inégalité entre les brebis est un moyen facile d’y arriver.

Pour éviter cette tension, une solution possible serait que les pasteurs incluent les apprentis-pasteurs dans leur travail de berger envers les autres brebis, à l’instar de stagiaires. Jésus et Paul étaient presque toujours avec des disciples à leurs côtés. Une manière sage de prendre soin de l’ensemble du troupeau tout en formant les futurs pasteurs est donc de rassembler les groupes aussi souvent que possible.

2. Les non-pasteurs peuvent atteindre des gens inaccessibles aux pasteurs.

Avant d’être dans le ministère à plein temps, j’aimais les métiers « normaux » que j’avais. Je suis un évangéliste de cœur, et ces emplois m’ont permis de côtoyer des personnes qui ne connaissaient pas Jésus. Mais quand l’on devient pasteur, on prend d’une certaine manière la décision de se retirer des premières lignes de l’évangélisation, et ce pour équiper les autres, ceux qui apporteront l’Évangile dans le monde.

En tant que pasteur, je considère que former les membres de notre assemblée revient à former des missionnaires qui atteindront des gens que je n’atteindrais jamais. Mon travail consiste à « équiper les saints pour l’œuvre du ministère » (Éphésiens 4.12). Si nous passons principalement du temps avec de potentiels pasteurs, nous négligerons l’importance d’équiper ceux qui, dans la communauté, sont en première ligne du travail d’évangélisation.

Encore une fois, investir dans un financier, un ouvrier du bâtiment, un avocat ou un enseignant, c’est investir dans une personne qui touchera ceux qui sont inatteignables pour nous. Cela fait partie du plan judicieux de Jésus pour atteindre le monde ; ne le négligez donc pas !

Il est également avisé de savoir que certains membres de l’église peuvent atteindre les autres membres plus efficacement qu’un pasteur. Pour d’innombrables raisons, certaines brebis immatures hésitent en effet à recevoir les instructions des pasteurs, mais sont disposées à écouter celles des autres membres. En équipant des personnes « ordinaires » pour le ministère, vous développez des alliés et des porte-paroles qui peuvent aider les brebis hésitantes à gagner en maturité.

3. Les non-pasteurs vous aideront à être un meilleur prédicateur.

Rester avec des pasteurs aspirants peut être enrichissant, mais les pasteurs ont aussi besoin de passer du temps avec les gens « ordinaires ». Quand nous restons volontairement, intentionnellement, avec des membres de l’église devant affronter des patrons non-croyants, le stress du voyage, la pression de faire du profit, etc., Dieu nous éduque sur les besoins de notre troupeau —besoins que nous aurions autrement négligés.

Cela touche donc non seulement notre vie, mais aussi notre prédication.

En passant du temps avec les membres de notre église, en leur rendant visite au travail, en leur posant humblement des questions et en mangeant avec eux, nous découvrons des problèmes spécifiques à aborder lors de nos prédications. Les textes sur lesquels nous prêchons offrent de nouvelles perspectives, car nous voyons comment ils s’appliquent aux diverses situations. Mais en négligeant les relations de discipulat entre les pasteurs et les hommes et les femmes de nos églises, nous empêchons nos membres d’entendre de riches réflexions qui profiteraient pourtant à tous ceux qui écoutent.

Les pasteurs ne sont pas seulement des personnes qui délivrent des messages, mais aussi des personnes qui vivent leurs messages.

En tant que pasteurs, nous sommes appelés à être « des modèles pour le troupeau » (1 Pierre 5:3). En restant auprès de nos brebis, nous leur permettons de voir comment notre enseignement s’applique dans la vraie vie. Cela nous aide également à éviter l’hypocrisie. En fréquentant nos membres, nous ne pourrons que nous souvenir des applications de nos sermons et veiller à les appliquer nous-mêmes. Plusieurs fois, une brebis aimante est venue me dire : « Pasteur, n’avez-vous pas dit… ? » J’aime quand mes amis me prêchent mes sermons ! Cela m’aide à vivre plus fidèlement ce que je proclame.

4. Les non-pasteurs vous aideront à suivre le Seigneur.

Les pasteurs sont d’abord des brebis, puis ensuite des bergers. C’est un ordre qui vaudra toujours et nous devons nous en souvenir. Même si nous sommes appelés à diriger le peuple du Seigneur, nous faisons aussi partie dudit peuple. Pourtant, l’une de nos grandes tentations est d’être tellement pris dans le rôle de berger que nous oublions que nous-mêmes nous sommes des brebis ayant besoin de soins. Les membres de l’église nous aident à nous en souvenir.

Hier, j’ai pris un café avec un membre de notre église travaillant dans l’immobilier commercial. Nous sommes de bons amis, tous deux à des stades de vie similaires, confrontés à des défis familiaux similaires, et sujets à des pressions professionnelles similaires. Cette rencontre nous a mutuellement revigorés et nous a encouragés à faire confiance au Seigneur.

Les pasteurs ne sont pas censés être des experts en tout.

Je suis bien sûr encouragé par mes aînés dans la foi, mais ils ne sont pas les seuls auprès de qui je peux apprendre. Les membres de mon église, hommes comme femmes, me partagent leur vie et me permettent ainsi d’apprendre d’eux comment être un meilleur père, un meilleur mari, un meilleur intendant financier ; un meilleur éducateur, un meilleur citoyen et bien plus encore.

Les pasteurs ne sont pas censés être des experts sur tout, et nous pouvons toujours apprendre de quiconque possédant le Saint-Esprit.

5. Certains non-pasteurs pourraient finir par devenir des pasteurs.

J’ai fait une pause dans la rédaction de cet article pour écrire sur une feuille les noms d’une demi-douzaine d’hommes servant aujourd’hui comme pasteurs. Ce qui rend ces hommes uniques pour moi, c’est que j’avais au départ, avec chacun d’entre eux, une relation toute simple et normale d’enseignant-enseigné. L’un était ouvrier pétrolier, l’autre physiothérapeute, l’autre vendeur, et ainsi de suite.

C’étaient des hommes « normaux » avec des emplois « normaux » et qui souhaitaient simplement grandir dans leur relation avec Jésus. Mais Dieu a utilisé du temps, de l’attention et un ministère basé sur sa Parole pour les aider à mûrir et confirmer leur vocation de pasteur.

Le Seigneur utilise parfois des personnes n’ayant jamais songé à être pasteurs —mais à qui ils donnent ce désir— pour former ses bergers. Rappelez-vous, Samuel pensait savoir qui serait l’oint de Dieu, mais Dieu lui a dit : « Ne prête pas attention à son apparence et à sa haute taille, car je l’ai rejeté. Il ne s’agit pas de ce que l’homme voit ; l’homme voit ce qui frappe les yeux, mais le Seigneur voit au cœur. » (1 Samuel 16.7).

Aimez et soyez fidèles aux brebis qui vous ont été confiées. Vous serez surpris par ce que le Seigneur fait à travers certains d’entre eux —et à travers vous.

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