Ma grand-mère était agitée dans son lit. Ses longs doigts trituraient frénétiquement les couvertures, tantôt les repoussant, tantôt les remontant jusqu’à son menton. « S’il vous plaît, aidez-moi », pleurait-elle. « Je ne sais pas quoi faire. »
« Prions le Notre Père », ai-je dit avec entrain. Ma suggestion a eu l’effet d’un interrupteur qu’on allume. Les mots sont automatiquement tombés dans sa bouche, la calmant. « C’est l’heure de dormir », lui ai-je dis en l’embrassant sur le front.
La démence a perturbé le cerveau de ma grand-mère et l’a rendue impuissante face à ses propres angoisses. Mais Dieu ne l’a pas abandonnée, même si son intégrité d’esprit l’a fait. Après une vie sans foi, elle s’est tournée vers le Christ peu avant que la démence ne frappe. Aujourd’hui, c’est à Dieu qu’elle s’adresse pour demander de l’aide. Parfois le psaume 121 la calme, d’autre fois c’est un hymne qu’elle se rappelle de ses années d’école. Quand mon père lui rend visite, il chante fort et avec brio avec elle, les mots résonnant dans le couloir de la maison de retraite.
Avec le vieillissement des populations, les soins aux personnes âgées sont une préoccupation majeure dans les sociétés occidentales. Des industries entières se concentrent sur les patients atteints de démence et ceux qui ont des problèmes de mobilité. La société dans son ensemble continue de chercher en son âme et conscience la meilleure manière de s’occuper de nos grands-parents et arrière-grands-parents. A quel âge est-on vieux ? De quoi les personnes âgées ont-elles besoin ? Comment pouvons-nous les aider à conserver leur dignité quand leur santé commence à décliner ?
Quelles que soient nos réponses, chacun de nous peut faire quelque chose de simple pour aider une personne âgée. Nous pouvons lui rendre visite. Nous pouvons faire du bénévolat auprès d’une organisation caritative qui envoie des « visiteurs bénévoles » dans les maisons de retraite, ou nous pouvons prévoir de voir plus souvent un membre de la famille confiné à domicile. Nous pouvons profiter d’une pause déjeuner ou y aller avant l’église. La plupart d’entre nous dispose d’une heure par semaine à consacrer à une personne âgée et seule.
Voici trois raisons de considérer ce besoin dans la prière.
1) Elles sont probablement seules.
L’un des plus grands défis auxquels les personnes âgées sont confrontées est la solitude. Des millions de personnes âgées vivent seules : elles peuvent être veuves ou divorcées, ou bien leurs enfants vivent loin. Ne travaillant plus et leur mobilité diminuant, ces personnes ont de plus en plus de mal à établir des contacts.
Notre Dieu est un père pour les orphelins et le défenseur des veuves (Ps. 68:5). Il appelle son peuple à s’occuper des nécessiteux (pour exemple : Jacques 1:27). Prendre le temps de rendre visite à une personne âgée, de l’aimer et de se lier d’amitié avec elle, tout comme l’aider dans sa détresse est un reflet du caractère de Dieu et une manière d’exprimer de l’amour pour ce qu’Il aime.
Prendre le temps de rendre visite à une personne âgée, de l’aimer et de se lier d’amitié avec elle, tout comme l’aider dans sa détresse est un reflet du caractère de Dieu et une manière d’exprimer de l’amour pour ce qu’Il aime.
Et cela fait une différence. Le personnel de la maison de repos de ma grand-mère fait remarquer à quel point elle semble satisfaite après la visite des membres de sa famille, même lorsque cette visite nous a paru difficile et pénible. Je ne peux pas résoudre tous ses problèmes, mais rester à son chevet, même quand elle est à moitié endormie, est une façon de l’aimer comme Dieu le fait.
2) Elles sont probablement plus sages que vous.
Une fois par semaine, je rends visite à une femme de 90 ans qui vit au coin de la rue où je travaille. Je le fais parce qu’elle a contacté une organisation caritative avec laquelle j’ai signé, en disant qu’elle se sentait seule. Même si c’est elle qui a cherché de l’aide, nos visites m’aident aussi. Je repars toujours en me sentant bien – ce qui est dû, au moins en partie, au fait qu’elle a une perspective beaucoup plus longue sur la vie que moi. Elle a survécu à deux mariages et à plusieurs déménagements importants. Elle a dû faire face à la guerre, aux peines de cœur, à la maladie et aux conflits. Elle est toujours d’une joie de vivre sans faille.
Si elle peut en sortir avec le sourire, je le peux probablement aussi. Elle a une sorte de sagesse pratique, une approche simple, gentille et optimiste des choses. J’apprends d’elle chaque fois que je la vois.
Et cette femme en particulier n’est même pas chrétienne. Imaginez combien je suis encore plus encouragée lorsque je retourne à l’église de mon enfance et que je peux parler à Josie, qui a aimé le Seigneur trois fois plus longtemps que moi et qui passe beaucoup de temps à prier (« Je ne peux rien faire d’autre », explique-t-elle). Comme nous le rappelle le Proverbe, « Les cheveux blancs sont une couronne d’honneur : c’est sur le chemin de la justice qu’on la trouve » (16:31 S21).
Les cheveux gris de Josie – qui sont plutôt blancs en fait – sont vraiment une couronne d’honneur, obtenue sur le sentier de la justice. Être avec elle me fait croire davantage à la puissance de la prière et me donne envie de voir Dieu à l’œuvre dans le monde. C’est elle qui m’enseigne.
3) Elles ont vraiment besoin de Jésus.
Après des années de témoignage fidèle mais apparemment infructueux, ma mère a vu ses deux parents devenir chrétiens à 90 ans. De mon point de vue, il semble que deux aspects de la vieillesse ont été parmi les choses que l’Esprit a utilisées pour les amener à la foi en Christ.
Tout d’abord, l’âge les avait dépouillés de toutes leurs vieilles habitudes et façons de faire. Devenir dépendant des autres donne aux gens la possibilité de repenser ce qui est important. Le stéréotype est que les personnes âgées sont profondément ancrées dans leurs habitudes. Mais l’âge oblige également de nombreuses personnes à renoncer à ce qu’elles appréciaient le plus autrefois. Et, comme mes grands-parents, elles peuvent en venir à reconsidérer leur foi.
Ensuite, ils se retrouvaient face à face avec la mort. Ils étaient confrontés à la question de savoir ce qui se passerait lorsque la maladie serait en phase terminale. Ils ont commencé à compter leurs jours (Ps. 90:12) et ont demandé au Seigneur sa compassion (v. 13). Il a eu pitié d’eux.
Il y a un champ de mission dans nos propres rues : dans des appartements isolés et des établissements de soins paisibles. Ces hommes et ces femmes n’ont pas été oubliés par Dieu. Soyons Ses mains et Ses pieds à leur égard : visitons-les, lions-nous d’amitié, apprenons d’eux et proclamons [Dieu].
Je prie pour qu’Il ait pitié d’un nombre croissant de personnes âgées. Récemment, j’ai vu des cartes conçues pour aider à entamer des conversations sur Jésus avec les personnes âgées. Chacune d’entre elles comportait une image, un verset de la Bible et une prière. J’espère pouvoir les prendre comme cadeau pour mon amie âgée du coin de ma rue. « Que pensez-vous de Jésus ? » Je demanderai. « Que pensez-vous de ces versets ? » Nous avons déjà parlé un peu de Dieu, et je sais qu’elle sera prête à parler. Et quelle opportunité prometteuse ce sera !
Il y a un champ de mission dans nos propres rues : dans des appartements isolés et des établissements de soins paisibles. Ces hommes et ces femmes n’ont pas été oubliés par Dieu. Soyons Ses mains et Ses pieds à leur égard : visitons-les, lions-nous d’amitié, apprenons d’eux et proclamons [Dieu].
Traduit de : 3 Reasons to Visit an Elderly Person Soon