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Alors que j’écris ces lignes, la saison de Noël a déjà commencé, avec toute sa folie séculière : les publicités de Noël, le cadeau parfait à trouver, les promesses de bonheur matériel, et tout cela pendant que les musiques traditionnelles battent le rythme d’un Noël commercialisé. Il serait facile de ne pas s’arrêter et de se demander ce que nous avons fait de cette merveilleuse saison de l’année ! Comment pouvons-nous nous arrêter et oublier, pour un moment, toutes ces couches superflues ajoutées à la célébration de la naissance de Jésus ?

Veillez

Un mot, dans le Nouveau Testament, peut nous aider. C’est un appel apparemment simple qui revient, encore et encore, comme une invitation, une exhortation à persévérer : « Veillez ! ». C’est un mot qui revient avec plus de force encore lors de la période de l’Avent. Ce temps qui nous mène à Noël ne se résume en effet pas à simplement faire mémoire. C’est une appropriation quotidienne de Christ et de son œuvre, par le Saint-Esprit. Cette actualité se manifeste dans la vocation chrétienne, celle de veiller.

Jésus lui-même l’a dit à ses disciples : « Veillez donc, car vous ne savez quand viendra le maître de la maison, le soir ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin ; craignez qu’il n’arrive à l’improviste et ne vous trouve endormis. Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez. » (Marc 13.35). Ce que les disciples ont entendu de la bouche même de Jésus, nous devons l’entendre aussi. Le Seigneur revient et nous ne savons pas plus que les disciples quand il reviendra. Le monde semble s’assombrir… La tentation de désespérer est grande si nous nous fions à ce que nous voyons. Mais l’œil de la foi voit le roi revenir.

Jésus arrive, restons éveillés ! C’est un appel également rédigé par Paul, écrivant aux Romains : « D’autant que vous savez en quel temps nous sommes : c’est l’heure de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru. La nuit est avancée, le Jour approche. Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière. » (Romains 13.11-12). Abandonnons les ténèbres et vivons dans la lumière.

Veillons, et manifestons les œuvres de la lumière, car le Seigneur de la lumière vient… même s’il retarde sa venue et que nous oublions de veiller. S’adressant à l’Église, Pierre était bien conscient que la vigilance était un véritable défi et il a formulé son appel qui sonne très « apocalypse » : « La fin de toutes choses est proche ; soyez donc sensés et sobres en vue de la prière. » (1 Pierre 4.7). Nous veillons donc en aimant Dieu et notre prochain, comme Jésus lui-même nous a appris à le faire. Tel pourrait être le témoignage de Noël que nous apportons au monde afin de montrer ainsi qu’un autre Noël est possible.

En cette période de l’Avent, au milieu des lumières et des cadeaux, des pères Noël commercialisés, veillons, car le Seigneur né dans le froid de la Judée revient triomphant au son de la trompette. Veillons et soyons ses témoins !

Vivre sa foi

Veiller, en cette période de fin d’année, c’est peut-être aussi réinventer les moyens de vivre la foi en Christ né, ressuscité et annoncé. Veiller n’est pas quelque chose de passif. Si nous ne faisons rien, nous nous endormirons. Les disciples dans le jardin de Gethsémané, dans une obscurité pesante, se sont assoupis et n’ont même pas pu prier. Nous aussi, dans un monde croulant sous les ténèbres, nous pouvons nous endormir. Comment veiller ? En veillant activement, notamment par les « œuvres de lumière » que Dieu a préparées d’avance et qui sont signe que nous rayonnons d’une grâce offerte librement. Parmi celles-ci, je voudrais en citer plusieurs :

  • Prions : c’est la plus importante. Prions pour que le Seigneur hâte son retour afin que viennent pleinement « de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera » (2 Pierre 3.13). Prions aussi pour notre fidélité et notre témoignage. Prions enfin pour le peuple persécuté du Seigneur qui se prépare à célébrer Noël sans savoir ce qui pourrait lui arriver.
  • Vivons sobrement : cette attitude de contentement est une vraie discipline spirituelle. Elle nous permet remettre les choses à leur bonne place. Pierre nous exhorte à la sobriété en rejetant d’abord les désirs incontrôlés de nos cœurs (1 Pierre 1.13-16). Vivre sobrement, c’est ordonner nos désirs selon la vocation que Dieu nous adresse : manifester les fruits d’une vie renouvelée.
  • Aimons Dieu et notre prochain : l’amour de Dieu, dans ces temps qui sont les derniers, passe par la confiance, la persévérance et la fidélité, dans tous les domaines de notre vie. Nous aimons Dieu et devenons images de Jésus. Nous modelons notre vie selon la vie de Jésus, ce que le Saint-Esprit nous aide à faire. Pour Paul, c’est aussi parce que Christ revient que nous devons vivre à son image. Il écrit cela dans Colossiens 3, où il nous encourage à vivre de « compassion, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience » et en particulier, par l’amour fraternel.

Veiller en vivant notre foi est l’une des vocations les plus intenses de cette période de l’Avent, une exhortation qui ne fait que nous rappeler notre responsabilité quotidienne. Un chant de l’Avent vient unir la première venue de Jésus et son retour. Il met aussi en lumière l’appel à suivre Jésus, jusqu’à son retour :

Le Fils de Dieu, le Roi de gloire a voulu naître parmi nous ;
Il est venu sur notre terre au temps marqué par son amour.

Dès aujourd’hui ton royaume est proche,
Viens parmi nous, Seigneur Jésus.

Ceux qui marchaient dans les ténèbres ont vu s’illuminer leur nuit
Et sur les peuples dans l’angoisse, une lumière a resplendi.

Dans notre nuit surgit l’aurore de sa justice et de sa paix :
Dieu nous envoie sa délivrance, Il ne nous quittera jamais.

Il a tracé pour nous la route, Il s’est chargé de nos douleurs ;
Et nous marchons vers sa promesse, le front marqué de sa splendeur.

Quand paraîtra la ville sainte, quand s’ouvriront les cieux nouveaux,
Nous goûterons sans fin la Vie devant le trône de l’Agneau.

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