Quand vous étiez enfant, avez-vous déjà participé à un camp d’été où il y avait une activité de tir à l’arc ? Imaginez-vous tout jeune, les muscles à peine développés. Le responsable du camp vous tend cet arc énorme, qui fait presque votre taille, et la cible vous semble être à au moins un kilomètre.
Mais vous êtes convaincu(e) que vous pouvez le faire ! Vous avez vu d’autres enfants réussir, et qu’importe s’ils sont plus âgés, plus grands et plus forts. En plus, vous avez vu assez de films pour savoir que c’est possible, même lancé en plein galop ! Alors vous rassemblez toutes vos forces, vous bandez l’arc, fermez un œil… et la flèche vient se planter à quelques centimètres de vos pieds.
Cette histoire est une image qui montre ce que le péché fait dans nos cœurs, et même aux chrétiens les plus matures.
Quand on regarde les trois mots que l’on retrouve dans le psaume 51 – transgressions, faute et péché – on constate que le dernier mot que David utilise pour parler du péché, c’est le mot péché.
« Lave-moi complètement de ma faute […] mon péché est constamment devant moi […] J’ai péché contre toi, contre toi seul, […] quand ma mère m’a conçu, j’étais déjà marqué par le péché. […] Détourne ton regard de mes péchés. »
On dit souvent que le péché, c’est « manquer la cible ». On reprend l’image de l’archer qui vise trop à droite ou trop à gauche du centre. Je crois que pour être plus précis et plus biblique, il faudrait dire que toutes les flèches de l’archer n’arrivent pas assez loin pour se planter dans la cible.
Imaginez que vous ayez payé beaucoup d’argent pour assister à la finale de tir à l’arc aux Jeux Olympiques. Vous vous installez au premier rang et vous vous préparez à regarder les meilleurs athlètes du monde se battre pour la médaille d’or et pour rapporter les honneurs à leur pays.
Mais il se trouve que c’est l’événement sportif le plus décevant que la télévision ait connu. Devant chaque cible, des centaines de flèches qui représentent les centaines de tentatives de mettre la flèche dans le cercle jaune. Aucune d’elle n’est parvenue à atteindre la cible.
Il en va de même pour le péché. « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3 : 23).
Le péché nous rend moralement faibles, incapables de faire ce que nous devrions faire et ce pour quoi nous avons été créés. L’effet du péché sur nous est total. Cela ne veut pas dire que nous sommes les pires créatures qui soient, mais plutôt que le péché corrompt tous les aspects de notre être et de notre personne.
Ce n’est pas que nous choisissons de nous rebeller ou de fauter, mais à cause du péché, nous ne pouvons tout simplement pas faire le bien, même si nous le désirons. Cela nous rappelle les mots de Romains 7 : 15-24 :
« J’ai la volonté de faire le bien, mais je ne parviens pas à l’accomplir. En effet, je ne fais pas le bien que je veux mais je fais au contraire le mal que je ne veux pas. » (v. 18-19)
Il y a de quoi être vraiment découragés, mais heureusement, Romains 3 et Romains 7 se terminent sur une note positive.
« Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, et ils sont gratuitement déclarés justes par sa grâce, par le moyen de la libération qui se trouve en Jésus-Christ. C’est lui que Dieu a destiné à être par son sang une victime expiatoire pour ceux qui croiraient. » (3 : 23-25)
« Malheureux être humain que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? J’en remercie Dieu, c’est possible par Jésus-Christ notre Seigneur. » (7 : 24-25)
La doctrine du péché nous rappelle qu’une bataille fait rage en nous, une bataille qui ne cessera que lorsque le Roi aura mis le dernier ennemi sous ses pieds.
Que Dieu vous bénisse,
Paul David Tripp
Questions de réflexion
- Réfléchissez à toutes les « flèches » dans votre vie : le mariage, la parentalité, les disciplines spirituelles, les finances, la pureté, etc. Ont-elles manqué la cible ? Combien de fois vous êtes-vous promis de ne plus refaire, dire ou penser telle ou telle chose ? Prenez un moment pour analyser les domaines où vous êtes le plus faible sur le plan moral. Réfléchissez à votre incapacité de faire et de dire les bonnes choses, d’être toujours au rendez-vous et de vivre constamment une vie de sacrifices.
- Relisez Romains 7 : 15-24 et Romains 3 : 23-25. En quoi le désespoir que vous ressentez parce que vous êtes un pécheur est transformé en quelque chose de glorieux ? En quoi ce désespoir souligne-t-il la puissance transformatrice de la grâce de Dieu ? En quoi avoir conscience de votre péché vous rend encore plus émerveillé(e) de la grâce ?
- Reconnaître qu’une bataille fait rage en vous devrait vous faire désirer ardemment le jour où cette bataille prendra fin. Prenez un moment maintenant pour prier pour le retour de notre Roi, Jésus Christ. Lui seul peut mettre un terme à cette guerre contre notre ennemi ultime, la mort. Priez pour que cette bataille se termine bientôt et nommez des péchés spécifiques dont vous voulez vous débarrasser une fois pour toutes. Puis louez-le pour le fait qu’il détruira tout ce péché qui cause tellement de ravages dans votre vie.