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Lévitique 8 montre comment, selon un rituel prescrit par Dieu, Aaron et ses fils sont consacrés sacrificateurs. Dans Lévitique 9, ils commencent leur sacerdoce. Ici, dans Lévitique 10, toujours dans le cadre des rites de consécration, Nadab et Abihou, deux des fils d’Aaron, prennent chacun un brasier et y ajoutent de l’encens, estimant sans doute devoir ajouter quelque chose aux cérémonies et aux rites prescrits par Dieu. Mais « le feu sortit de devant l’Éternel et les consuma : ils moururent devant l’Éternel » (v. 2). Avant qu’Aaron ait pu protester, Moïse prononce un oracle de Dieu : « Je serai sanctifié par ceux qui s’approchent de moi, et je serai glorifié en présence de tout le peuple. Aaron garda le silence » (v. 3).

Ce n’est pas tout. Moïse insiste : Éléazar et Itamar, les deux fils qui restent à Aaron, ne doivent pas interrompre le cycle sacré de la consécration au sacerdoce en portant le deuil public à l’occasion de la mort de leurs deux frères. Ils ne doivent pas quitter le tabernacle, car « l’huile de l’onction de l’Éternel » est sur eux (v. 7). C’est aux cousins qu’incombe la charge d’ôter les cadavres et d’accomplir les obligations familiales (v. 4-5).

Que penser de ce récit ? Un esprit cynique dirait que c’est faire passer le rite avant l’être humain. Dieu ne fait-il pas preuve d’insensibilité en faisant mourir deux braves garçons dont la seule faute était d’avoir voulu ajouter un peu de piquant à la cérémonie ?

Je ne prétends pas avoir réponse à tout. Je fais cependant quelques remarques :

° Dieu a constamment répété que tout ce qui a trait au service du e tabernacle doit être accompli exactement selon les indications données sur la montagne. Il avait déjà prouvé qu’il était un Dieu qui ne tolérait aucun rival et demandait à être obéi. Il convient de mettre les choses à leur place et de savoir qui est Dieu.

2° Dans la Bible, chaque fois que le peuple s’apprête à recevoir une révélation ou à connaître un réveil spirituel, la sanction de Dieu est immédiate contre ceux qui le défient. Ouzza a étendu le bras et touché l’arche de l’alliance pour empêcher qu’elle ne tombe, et il a été foudroyé instantanément ; Ananias et Saphira ont été frappés sur-le-champ pour avoir menti. Aux époques de refroidissement spirituel et de révoltes, Dieu semble manifester plus de patience à l’égard des hommes et les laisse aller loin dans leurs péchés avant d’intervenir. C’est pourtant la première situation qui s’accompagne de plus grandes bénédictions : une présence divine plus immédiate, un zèle plus discipliné de la part du peuple.

3° Dans le récit, Nadab et Abihou avaient très probablement des motivations arrogantes et rebelles. En effet, lorsque Aaron introduit une modification dans le déroulement du rituel, avec les meilleures intentions, Dieu se montre extraordinairement conciliant (v. 16-20).

4° Cette leçon solennelle prépare les sacrificateurs à faire très attention à une composante majeure de leur service : « … afin que vous puissiez distinguer ce qui est saint de ce qui est profane, ce qui est impur de ce qui est pur ; et enseigner aux Israélites toutes les prescriptions que l’Éternel leur a données par l’intermédiaire de Moïse » (v. 10-11).

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