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Deux thèmes dominent Nombres 9. Le second est la descente de la colonne de nuée et de feu sur le tabernacle, « la tente du Témoignage », le premier jour où elle a été dressée (v. 15-23). Cette nuée avait guidé et protégé le peuple dès son départ d’Égypte. Elle était le signe visible de la présence de Dieu ; à partir de Nombres 9, elle sera associée au tabernacle, et plus tard au Temple. C’est ainsi que l’histoire de la manifestation de la présence de Dieu parmi les hommes se poursuit.

Mais le premier thème est la célébration de la Pâque juste un an après la Pâque inaugurale (v. 1-14). La première Pâque, décrite dans Exode 12, n’était pas destinée seulement à marquer l’exode ; elle devait également être commémorée, selon les clauses de la loi mosaïque et dans le strict respect des consignes données (cf. Exode 12 ; Lévitique 23.5-8 ; Deutéronome 16.1-8). D’après les instructions de Dieu à Moïse, le peuple devait célébrer la Pâque « selon toutes les prescriptions et toutes les ordonnances qui s’y rapportent » (v. 3). Mais ce commandement déclenche une crise. Comme certains membres du peuple étaient devenus impurs parce qu’ils étaient entrés en contact avec un mort (peut-être un membre de leur famille), ils ne pouvaient pas participer à la Pâque avant d’être redevenus rituellement purs ; or ce rite prenait quelque temps, ce qui fait qu’ils ne pouvaient pas être purs pour la fête de Pâque fixée au quatorzième jour du mois d’Abib (appelé Nisan après l’exil), le premier mois du calendrier juif.

C’est pourquoi Moïse a dû soumettre le problème à l’Éternel. Dieu u répond qu’en raison de leur impureté, ces personnes ne pourront célébrer la Pâque que le quatorzième jour du deuxième mois. Mais le Seigneur insiste : cette opportunité n’est offerte qu’à ceux qui sont rituellement impurs. Ceux qui voudraient profiter de ce sursis pour d’autres raisons seront exclus de l’assemblée d’Israël.

Cet épisode enseigne plusieurs leçons, mais il en est une qui passe souvent inaperçue. Dans tout système complexe de lois, tôt ou tard certaines lois finissent par se concurrencer, voire s’opposer. Dans ce cas, il convient d’établir une hiérarchie entre elles. Ici, le mois est moins important que la pureté cérémonielle ou la fête de Pâque elle-même. Jésus reconnaît le bienfondé de ce principe. La loi interdit le travail régulier le jour du sabbat ; pourtant, elle stipule que tout garçon doit être circoncis le huitième jour. Si le huitième jour tombait un sabbat (Jean 7.23), à quelle loi fallait-il obéir ?

Ceux qui raisonnent uniquement sur le plan légal peuvent ne pas saisir la direction dans laquelle la loi pousse. Placez les lois dans une juste perspective, dit Jésus (et Paul adopte le même point de vue dans d’autres domaines) et vous constaterez qu’elles pointent vers moi (Jean 7.24).

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