Définir la réussite
Vous travaillez pour le Roi. Quelles que soient votre entreprise ou votre rémunération, vous travaillez pour le Roi Jésus. C’est l’idée que nous avons martelée tout au long de ce livre et, une fois que vous commencez à concevoir votre travail en ces termes, les répercussions sont énormes. Vous réalisez subitement que votre travail ne peut pas vous procurer tout ce que le monde prétend. Il ne peut vous donner ni votre identité, ni un sens ou un objectif ultimes. Votre travail ne vous apportera jamais une pleine satisfaction. Quand vous travaillez pour Jésus, faire de votre travail un objet de culte perd de son attrait.
Mieux encore, vous vous rendez compte qu’il ne suffit pas de trimer toute la journée, de vous dire que cela n’a pas vraiment d’importance, de faire un travail médiocre, d’être indifférent ou dédaigneux envers vos collègues et, en général, de vous contenter de faire vos heures pour pouvoir vous échapper. Quand vous réalisez que vous travaillez pour Jésus, vous réalisez aussi qu’il vous a donné ce travail pour une bonne raison et, par conséquent, la négligence à ce poste – c’est-à-dire être aveugle aux plans de Dieu et donc n’avoir aucun soin de votre tâche – n’est désormais plus une option.
Quand nous travaillons pour Jésus, la définition même de la réussite change.
Pas d’idolâtrie du travail. Pas de nonchalance au travail. Nous voulons plutôt être fidèles au Roi qui nous a placés là où nous sommes. Quand nous travaillons pour Jésus, la définition même de la réussite change. Le monde fourmille d’idées pour mesurer la réussite. L’argent est un baromètre. « Celui qui meurt avec le plus de jouets a gagné », dit un vieux dicton. Le pouvoir en est un autre. Celui qui acquiert, au cours de sa vie, le plus d’influence sur les autres, voilà quelqu’un qui a réussi. Même un impact concret peut se mesurer. De ce point de vue, Steve Jobs et sa révolution technologique ont défini ce qu’est la réussite. Pour certains, le simple fait de survivre est une réussite. S’ils ont de la nourriture sur la table, un toit sur la tête, de quoi payer les études de leurs enfants et qu’ils peuvent occasionnellement s’offrir des vacances, alors ils ont réussi leur vie.


Quand l’Évangile inspire mon travail
Sebastian Traeger & Greg Gilbert
Dieu nous a créés, vous et moi, pour travailler. Il nous a donné le travail comme moyen de nous aimer les uns les autres. Sebastian Traeger et Greg Gilbert nous aident à voir cet aspect béni du travail et à le mettre en application au quotidien. Leur très bon livre m’aidera à me lever le lundi matin et à remercier Dieu pour ce privilège.
Collin Hansen
Si vous nous avez suivis tout au long de ce livre, vous aurez peut-être déjà compris pourquoi aucune de ces définitions de la réussite ne convient réellement à un chrétien. Chacune, à sa manière, trahit un esprit qui donne trop d’importance, ou pas assez d’importance, à notre travail. Cependant, pour un chrétien, la définition de la réussite n’a vraiment pas grand-chose à voir avec tout cela – l’argent, le pouvoir, l’influence, le changement, un niveau de vie correct. La réussite est définie par la fidélité : faire tout avec sincérité de cœur parce que nous savons que le Roi nous regarde. Peut-être votre travail vous rapporte-t-il beaucoup d’argent – c’est super ! Peut-être vous apporte-t-il pouvoir ou influence – c’est super ! Peut-être change-t-il le monde. Peut-être procure-t-il à votre famille un bon niveau de vie. Oui, peut-être.
Ou peut-être pas. En fin de compte, rien de tout cela ne fait votre réussite.
Ce qui fait votre réussite, c’est de pouvoir, un jour, vous tenir devant le Roi Jésus et lui dire : « Seigneur, là où tu m’as affecté, j’ai bien servi. J’ai tout donné. J’ai travaillé de tout mon cœur parce que j’ai travaillé pour toi, pas pour des maîtres humains ».
Un tel objectif est extrêmement libérateur parce que vous n’avez plus à définir la réussite selon les modalités du monde ; vous la définissez selon les critères de Jésus. Vous n’avez plus besoin d’essayer de réussir en vous comparant aux autres. La réussite se définit plutôt par le fait de vous consacrer entièrement au Roi Jésus. Vous n’êtes peut-être pas la personne la plus douée de la planète. Vous n’avez peut-être qu’un ou deux talents au lieu d’en avoir cinq. Et alors ? Votre Roi vous a fait comme vous êtes. Il vous a affecté là où il veut que vous travailliez, et votre tâche consiste à lui être fidèle, à tout donner avec tout ce qu’il vous a donné. Beaucoup de chrétiens luttent au quotidien avec le perfectionnisme et la comparaison, voire avec la jalousie. Si c’est votre cas, alors écoutez l’appel plein de grâce et libérateur de Dieu à être fidèle plutôt qu’à être parfait. Travailler pour le Roi nous libère de la tyrannie qui consiste à nous comparer aux autres pour nous sentir bien.
Travailler pour Jésus nous libère également de devoir mesurer notre réussite à l’aune de nos résultats. À la place, nous la définissons par le fait de bien effectuer notre travail et de faire confiance à Dieu pour les résultats. Proverbes 16 est l’un des passages des Écritures les plus importants à lire, particulièrement si vous êtes une personne motivée et axée sur les résultats. Lisez ce chapitre et notez quels verbes sont utilisés à propos de ce que nous faisons. Ces proverbes nous disent que les hommes établissent des plans (16.1, 9), approuvent leurs voies (16.2) et tirent au sort (16.33). Mais regardez ce que fait l’Éternel. Il donne la réponse (16.1), il évalue les dispositions d’esprit (16.2), il affermit leurs plans et leurs pas (16.3, 9), il fait tout (16.4) et il contrôle toute décision (16.33). Nous pouvons planifier, organiser, travailler, c’est Dieu qui décide du résultat. Quelle vérité merveilleusement libératrice ! Le Dieu de l’univers, le Dieu qui m’a aimé et qui a donné son propre Fils pour moi, tient même le résultat de mon travail entre ses mains puissantes. Si je réussis, il a décidé de me laisser réussir. Si j’échoue, cela aussi, il l’a décidé. Je peux avoir confiance, quel que soit le résultat : « Tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu » (Romains 8.28). Les résultats ne nous appartiennent simplement pas. Nous travaillons dur et intelligemment. Nous travaillons de tout notre cœur. Et nous faisons confiance à Dieu pour les résultats. Nous appuyons fort sur les bras de la charrue, mais en gardant toujours une main ouverte.
Nous n’avons plus besoin que le travail nous fournisse une identité, nous en avons déjà une en Christ
Travailler pour Jésus nous libère de devoir évaluer notre réussite par l’obtention immédiate de récompenses. Les fruits que nous récoltons ici-bas d’un dur labeur sont grands. Mais quelle que soit la joie que nous éprouvons à la récompense d’un travail bien fait, nous savons, puisque nous sommes chrétiens, que nous ne recevrons notre plus grande récompense que lorsque nous nous tiendrons devant Jésus – et, contrairement à tout ce que peut offrir ce monde, ces récompenses ne s’abîmeront ni ne se faneront jamais. C’est exactement ce point d’ancrage pour notre âme qui nous permet de travailler de tout notre cœur, d’aimer Dieu et d’aimer les autres sur notre lieu de travail, sans craindre les répercussions sur notre carrière. Nous pouvons tout donner sans nous soucier du résultat final. Pourquoi ? Parce que, quel que soit le score à la fin de ce monde, nous savons que nous avons déjà gagné dans le prochain. Notre récompense nous attend dans les mains meurtries de Celui qui a déjà achevé son œuvre.