La vraie repentance
La vraie repentance est une nouvelle adoration. Elle a l’apparence d’une vie changée, mais ce changement de comportement provient d’une adoration différente, et non l’inverse.
La repentance est la conviction venant du Saint-Esprit de l’horreur de nos péchés ; pas l’horreur de nos actes mauvais, mais de la traîtrise de nos cœurs envers Dieu.
La repentance signifie de haïr ce que nous aimions et servions auparavant – nos idoles – et de nous en détourner.

La conversion
Michael Lawrence
Comment notre compréhension de la conversion forme-t-elle nos ministères ?
La manière dont une Église fonctionne en dit long sur sa compréhension de la conversion. Quand une Église s’attache aux enseignements de la Bible concernant la conversion, elle appelle les gens à la repentance et à la foi, plutôt qu’à des décisions ponctuelles, des guérisons thérapeutiques ou des choix de vie moraux.
Ce petit livre a été écrit pour aider les Églises à comprendre l’impact de la doctrine de la conversion sur l’enseignement, l’évangélisation, la formation de disciples, le choix des membres et toutes les autres facettes d’une Église locale.
La repentance consiste à nous tourner vers Dieu pour l’aimer et le servir au lieu de le haïr. C’est la nouvelle loyauté la plus profonde de notre cœur.
Si la repentance est réellement un changement d’adoration, nos Églises ne devraient pas mettre de la pression sur les gens pour qu’ils prennent une « décision » hâtive et irréfléchie pour Jésus et ensuite leur offrir l’assurance de leur salut tout aussi rapidement. Au lieu de cela, nous devons appeler les gens à la repentance. Quand nous séparons la conversion de la repentance, soit parce que nous croyons qu’elle peut venir plus tard ou soit parce que nous ne voulons pas faire peur aux gens, nous réduisons la conversion au fait de se sentir mal ou de prendre une résolution morale. Le pire, c’est que nous risquons d’assurer un « converti » qu’il est justifié devant Dieu alors qu’il ne l’est pas. C’est comme si nous administrions un vaccin contre l’Évangile.
On sait comment les vaccins fonctionnent. Ils se servent d’un agent viral ou bactérien affaibli pour faire croire au corps qu’il est infecté et pour qu’il produise des anticorps. Ensuite, quand une vraie infection survient, le corps est bien équipé pour la combattre. De la même manière, l’appel à « prendre une décision » sans repentance risque non seulement de créer un faux converti, mais aussi de les immuniser contre le vrai Évangile. Ils croient qu’ils sont déjà chrétiens ! Nous doublons la dose en disant qu’« une fois sauvé, toujours sauvé ».
À quoi ressemble un faux converti ? Bien souvent, c’est quelqu’un qui :
- est enthousiaste à propos du ciel, mais ennuyé par les chrétiens et par l’Église locale ;
- croit que le ciel sera merveilleux, que Dieu y soit ou non ;
- aime Jésus, mais ne s’est pas engagé au reste : l’obéissance,
- la sainteté, la formation de disciples, la souffrance ;
- ne peut pas faire la différence entre l’obéissance motivée par l’amour et le légalisme ;
- est dérangé par les péchés d’autrui plus que par les siens ;
- tient la grâce en faible estime et son propre confort en haute estime.
À l’opposé, comment le Nouveau Testament définit-il un vrai chrétien ? D’après 1 Jean, le vrai chrétien est quelqu’un qui :
- aime les autres chrétiens et l’Église locale à cause de son amour pour Dieu (5.1) ;
- désire une communion avec Dieu, pas juste un billet pour le ciel (1.6,7 ; 5.1) ;
- comprend que de suivre Jésus implique d’être un disciple (1.6) ;
- obéit à Dieu par amour pour lui (5.2,3) ;
- veut confesser ses péchés et s’en détourner (1.9) ;
- considère la grâce comme étant précieuse et ses propres désirs comme étant peu importants (1.7,10).
Devenir chrétien, c’est de mener une vie de repentance. Dans les mots de Jésus, il s’agit de prendre sa croix et de le suivre. Cela débute à un moment précis dans le temps, mais se poursuit dans une vie de service et d’amour pour Dieu. Dietrich Bonhoeffer l’a bien dit : « Quand Christ appelle un homme, il lui dit : viens et meurs ! ».