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Un homme doit-il toujours trancher lorsque lui et son épouse ne sont pas d’accord sur une décision à prendre ? Est-ce à la femme de faire la vaisselle et de garder les enfants ? Un mari peut-il être « homme au foyer » ? A quel pourcentage une femme a-t-elle le droit de travailler à l’extérieur de la maison sans enfreindre l’autorité de son mari ? Voilà des questions sensibles… auxquelles nous n’allons pas répondre dans cet article. Nous allons par contre rappeler quelques principes essentiels, tirés de la Bible, auxquels s’arrête John Piper dans son ouvrage « Ce mariage éphémère, reflet de l’alliance éternelle » (BLF Editions).

 

Des rôles différents, comme dans la relation entre Christ et l’Eglise

Rappelons quelle est la thèse de cet excellent livre : « Le mariage consiste à manifester aux yeux de tous l’amour d’alliance entre Christ et son peuple ». En d’autres termes, les couples mariés ont pour vocation de vivre une relation qui se rapproche le plus possible de la relation glorieuse, sérieuse et indestructible que Christ entretient avec son Eglise. John Piper poursuit : « Le mariage est semblable à une métaphore, une image, un tableau, une parabole, ou encore un modèle réduit, qui représente bien davantage que la seule union d’un homme et d’une femme pour former une seule chair ».

 

Or, dans cette relation entre Christ et l’Eglise, il y a bel et bien des rôles différents, ainsi que le rappelle sans conteste le texte d’Ephésiens 5. Et ces rôles différents sont le modèle des rôles complémentaires que l’on retrouve dans tout mariage entre un homme et une femme : « Femmes, soyez soumises chacune à votre mari, comme au Seigneur. Car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Eglise, qui est son corps et dont il est le Sauveur. Comme l’Eglise se soumet au Christ, que les femmes se soumettent en tout chacune à son mari » (Ephésiens 5,22-24).

 

L’homme, un agneau au cœur de lion

L’enjeu n’est donc pas de déterminer s’il existe une autorité de l’homme et une soumission de la femme (le texte est on ne peut plus clair), mais de réfléchir à la nature de cette soumission et de cette autorité et même, ajoute Piper, de reconquérir la véritable autorité et la véritable soumission, dans une société qui, soit, nivelle toutes les différences, soit pousse les hommes à abuser de leur autorité et les femmes à rejeter toute forme de soumission.

 

Commençons par l’autorité de l’homme qui, on l’a dit, reflète l’autorité de Christ. Or à quoi ressemble cette autorité de notre Seigneur ? Comment Jésus-Christ a-t-il été le « chef », la « tête » (Ephésiens 5,23) ? En prenant l’initiative de sauver l’Eglise. Voilà ce qu’est le véritable leadership masculin : l’homme prend des initiatives. Et il le fait pour le bien de son épouse, en se sacrifiant pour elle. Jésus-Christ est un agneau avec un cœur de lion, remarque John Piper : il est à la fois le lion de Juda et l’Agneau de Dieu (Apocalypse 5,5-6). C’est là l’exemple parfait de la masculinité que Dieu attend des hommes : diriger avec amour.

 

L’homme protège son épouse physiquement et spirituellement

Aux yeux de John Piper, cette direction se décline en deux mots-clés : protéger et pourvoir. L’homme est celui qui protège son épouse, à l’image de Christ qui a protégé son épouse en allant concrètement jusqu’à la mort (Ephésiens 5,26) pour la libérer de ses ennemis.

Comment un mari peut-il protéger son épouse ? Il la protège physiquement parlant, tout d’abord. John Piper prend un exemple assez cocasse : si un cambrioleur vient de nuit, le mari n’est pas censé dire à son épouse : « Ecoute, chérie, on est un couple égalitariste, donc c’est tout tour d’aller voir ce qui se passe ; j’y suis allé la dernière fois ». Non, le mari est censé protéger son épouse, veiller à son intégrité physique.

 

Mais cette protection est aussi spirituelle. C’est à l’homme de veiller sur sa femme et de la garder de toutes sortes de dangers spirituels qui la menacent ; c’est à l’homme de prier chaque jour pour son épouse, afin que Dieu la préserver du diable, du monde et de la chair ; c’est à l’homme de mettre sur pied des principes sages dans le foyer en ce qui concerne l’utilisation de la télévision, des règles relatives à la pudeur, et ainsi de suite. Cette protection spirituelle, ajoute John Piper, implique aussi que c’est à l’homme de prendre l’initiative de la réconciliation lorsque le péché s’est introduit dans le couple au point de provoquer des conflits, de la colère, voire de la haine. Bref, « nous avons plus que jamais besoin de vaillants guerriers qui combattent, non pas avec des lances et des boucliers, mais avec courage et discernement biblique ».

 

L’homme pourvoit aux besoins de son épouse

La direction masculine implique, en second lieu, de pourvoir aux besoins de sa femme. Paul mentionne que Christ nourrit  son Eglise et en prend soin (Ephésiens 5,29), et c’est ce même objectif que l’homme est censé adopter. Il est celui qui subvient aux besoins matériels de son épouse, et c’est donc à lui qu’incombe en priorité la responsabilité de mettre du pain sur la table. Il peut évidemment y avoir différentes saisons dans la vie d’un couple, et ce principe n’interdit pas à une femme d’avoir une activité professionnelle, mais c’est le mari qui doit se positionner comme celui qui pourvoit aux besoins matériels de la famille, sinon, « il compromet son âme et n’envoie pas le bon message à sa femme et ses enfants ».

Le mari est aussi celui qui pourvoit aux besoins spirituels du couple, en prenant l’initiative d’organiser les cultes de famille, en veillant à ce que la famille participe à la vie d’église, lise la Bible, se préoccupe des questions morales et spirituelles, etc. Comme Christ a voulu rendre son Eglise sainte, irréprochable et sans défaut, le mari devrait avoir comme but de veiller à la santé spirituelle de son épouse.

 

La soumission n’est pas synonyme d’effacement

La responsabilité est donc grande pour les hommes. Qu’en est-il des femmes ? John Piper commence par rappeler que la notion de « soumission » ne résume pas tout ce qui est attendu d’une épouse. Le texte d’1 Pierre 3,1-6, par exemple, indique ainsi que Dieu attend d’une femme qu’elle soit pleine d’espérance, regardant l’avenir avec assurance parce qu’elle sait que Dieu prend soin d’elle. Une femme de Dieu est aussi caractérisée par l’absence de crainte, parce qu’elle place sa foi en Dieu, et par la recherche de la parure intérieure.

 

Pour compléter ce portrait de la féminité, il est ensuite question de soumission, dans le passage d’Ephésiens 5, toujours avec ce fondement très clair : cette soumission se modèle sur la soumission de l’Eglise à Jésus-Christ. John Piper commence par dire ce que la soumission n’est pas. Ce n’est pas être d’accord avec tout ce que dit le mari. Ce n’est pas renoncer à son intelligence et à sa volonté le jour du mariage. Ce n’est pas renoncer à tout effort d’amener son mari à devenir meilleur. Ce n’est pas faire passer la volonté de l’époux avant la volonté de Dieu. Ce n’est pas renoncer à avancer individuellement sur le plan spirituel, comme si la direction spirituelle qui incombe au mari annulait toute force et toute profondeur spirituelle chez l’épouse.

 

La soumission aide l’homme à assumer son autorité

Ayant dit cela, qu’est-ce que la soumission ? John Piper la définit ainsi : c’est « la fonction à laquelle Dieu appelle la femme, lui demandant d’honorer et de soutenir le leadership exercé par son mari, et de l’aider à l’assumer selon les dons qu’elle a reçus ». C’est une attitude qui la pousse à dire : « Je suis ravie que tu prennes l’initiative dans le foyer. Je suis heureuse quand tu prends les choses en main et que tu diriges avec amour. Je ne m’épanouis pas dans notre couple quand tu es passif et que je dois veiller à la bonne marche du foyer ».

Voilà un mot-clé : l’épanouissement. Si les deux conjoints tendent chacun à assumer leur rôle selon le modèle voulu par Dieu, et manifesté clairement dans la relation entre Christ et l’Eglise, il y a fort à parier que les mots « autorité » et « soumission » ne rimeront pas avec « obscurantisme discriminant », mais avec « joyeuse liberté ».

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