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Quel est le dieu qui fait le plus concurrence à Dieu dans notre société occidentale ?

Probablement l’argent, avec tous ses alliés : les richesses, les biens matériels, le confort et les loisirs. Selon Samuel Ninck-Lehmann, cité par « Christianisme Aujourd’hui », la moitié de la population suisse fait partie du 0,31% des personnes les plus riches au monde. Et nous aimons ça : nous aimons acheter, nous aimons posséder, nous aimons les loisirs. A tel point que pour beaucoup de chrétiens, cette vie confortable est devenue un acquis dont ils ne pourraient plus se passer.

Cette mentalité est-elle sans conséquences sur la foi chrétienne ?

Ne risque-t-on pas de vivre une vie chrétienne au rabais parce que nos pensées, notre énergie, notre temps et nos priorités tournent autour de cet objectif de demeurer dans ce confort, voire de l’améliorer, au point que Dieu devient secondaire ? Le livre des Proverbes parle beaucoup d’argent et de notre rapport aux richesses ; nous serions bien inspirés d’en tirer quelques leçons.

La richesse peut être une bénédiction

Les Proverbes sont probablement le livre biblique le plus positif à l’égard des richesses, relevant qu’elles peuvent récompenser les sages (Prov. 14,24). C’est en particulier le cas parce que les sages comprennent l’importance de travailler pour gagner de l’argent, et que leurs efforts sont récompensés (Prov. 10,4).

Mais cette promesse de richesses n’est pas un absolu : bien des sages restent pauvres, et bien des fous deviennent riches. Pourquoi ? Parce que, aux yeux de Dieu, la richesse matérielle n’est pas prioritaire. La véritable richesse se trouve dans la relation avec Dieu, et le croyant est donc riche de toutes les bénédictions spirituelles en Christ (1 Cor. 1,4-7). Il peut puiser constamment et gratuitement dans les trésors de la richesse de Dieu et profiter de sa bonté, de sa joie, de sa paix, de sagesse…

La crainte de Dieu vaut mieux que les plus grands trésors

Pour la Bible, la richesse matérielle n’est donc pas une priorité. Les Proverbes mentionnent bien des choses plus dignes d’intérêt, avec, en tête de liste, la crainte de Dieu : « Mieux vaut peu, avec la crainte de l’Eternel, qu’un grand trésor, avec le désordre » (Prov. 15,16). Sans crainte de Dieu, pas de sagesse (Prov. 1,7), pas de succès ni de sens à la vie (Ecc. 12,13).

Alors qu’en est-il de la crainte de Dieu ? Avons-nous donc soif de Dieu, ou plutôt soif de confort, de loisirs et de biens matériels ? Qu’est-ce qui est le plus souvent l’objet de nos pensées et de nos désirs ? Par exemple, sommes-nous prêts à renoncer à certains loisirs pour passer un moment à lire la Bible et prier ? Nous réjouissons-nous plus d’aller à l’église, ou alors de faire une après-midi shopping ou de courir après toutes sortes de divertissements ? Avons-nous pour but de plaire à Dieu en nous parant intérieurement de toutes sortes d’œuvres bonnes, ou de plaire aux hommes en investissant du temps et de l’argent dans de belles coiffures et de beaux vêtements ? Préfère-t-on décorer notre être intérieur de toutes sortes de vertus chrétiennes, ou dépenser notre énergie à décorer notre maison et à perfectionner son confort ?

Il n’est évidemment pas interdit aux yeux de Dieu d’acheter des chaussures, de refaire la cuisine de notre maison ou d’aller au restaurant. L’enjeu, c’est de savoir ce que nous mettons en premier, ce qui est l’objet de nos désirs, ce qui fait notre joie.

L’amour vaut toutes les richesses du monde

Outre la crainte de Dieu, l’amour dans les relations est aussi préférable aux richesses : « Mieux vaut un plat de verdure, là où règne l’amour, qu’un bœuf engraissé, si la haine est là » (Prov. 15,17). L’amour règne-t-il dans votre maison et dans votre famille ? Avez-vous des relations paisibles avec votre conjoint et vos enfants ? Si tel est le cas, vous pouvez vous considérer heureux. Si tel n’est pas le cas, alors vous manquez l’essentiel : peut-être que vous pouvez offrir de belles vacances à vos enfants, des cadeaux extraordinaires à Noël, des loisirs incroyables tous les week-ends, des repas savoureux. Mais si vous ne construisez pas un véritable amour, à quoi bon ? Nous devrions bien plus volontiers courir après l’amour du prochain qu’après l’amour de nos estomacs, de notre compte en banque et de nos sensations fortes.

La richesse a ses limites

Pour les auteurs des Proverbes, la crainte de Dieu et l’amour sont donc de loin préférables à toutes sortes de ressources financières, de biens ou de loisirs. Mais ce livre de sagesse va encore plus loin : il met en évidence les limites des richesses. « La fortune du riche est une ville forte ; dans son imagination, c’est une muraille hors d’atteinte » (Prov. 18,11). Le tort du riche, c’est de se croire hors d’atteinte parce qu’il est riche. Certes, l’argent peut le prémunir contre toutes sortes de coups durs, mais pas contre la maladie, le deuil, les conflits, ni contre les souffrances de l’âme, le découragement ou la colère. Et pourtant, le réflexe de bien des gens aisés consiste à se croire « sages à leurs propres yeux » (Prov. 28,11).

Attention à l’orgueil !

Voilà un grand piège qui nous guette dans notre société : la tentation de mettre notre sécurité dans notre compte en banque, nos assurances et notre confort plutôt qu’en Dieu. Pourquoi aurais-je besoin de Dieu alors que ma vie « roule » sur le plan matériel ? Pourtant, les Proverbes sont clairs : « Le nom de l’Eternel est une tour forte ; le juste y court et se trouve hors d’atteinte » (Prov. 18,10). C’est en l’Eternel que se trouve la sécurité, c’est en lui que se trouve le bonheur.

Tant que nous courons après nos sécurités financières et matérielles, tant que nous cherchons à satisfaire nos désirs consuméristes et matérialistes, nous passons à côté du vrai sens de la vie et nous risquons d’oublier Dieu. Avec tout ce que cela implique : « Celui qui se confie dans ses richesses tombera, mais les justes s’épanouiront comme le feuillage » (Prov. 11,28). Et encore : « La fortune ne sert à rien au jour du courroux, mais la justice délivre de la mort » (Prov. 11,4).

La clé : le contentement

Le message des Proverbes et de la Bible peut donc se résumer ainsi : nos biens, notre confort et nos richesses ne peuvent pas nous rendre véritablement heureux. Au contraire, celui qui s’engage dans cette voie de « l’accumulation » sera toujours plus frustré. Il sera constamment insatisfait lorsque des publicités l’engageront à acheter « mieux » ou à acheter « plus » ; il sera jaloux de ses amis qui étalent leur vie sur les réseaux sociaux ; il se comparera sans cesse à ceux qu’il côtoie et arrivera à la conclusion qu’il n’a pas encore assez. « Celui qui est rassasié foule aux pieds le rayon de miel, mais celui qui est affamé trouve doux tout ce qui est amer » (Prov. 27,7).

Quel est donc la voie de la joie véritable ? Le contentement ! « Ne me donne ni pauvreté ni richesse, accorde-moi le pain qui m’est nécessaire, de peur qu’étant rassasié, je ne te renie et ne dise : qui est l’Eternel ? Ou qu’étant dans la pauvreté, je ne commette un vol et ne porte atteinte au nom de mon Dieu » (Prov. 30,8-9).

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